Alors qu’elle fermera définitivement ses portes début 2026, la brasserie de l’Espérance compte bien ne pas devenir une friche. C’est pourquoi Schiltigheim lance, au 1er février, avec différents partenaires, un appel à manifestation d’intérêt (AMI), afin de réfléchir au futur de la brasserie. L’objectif ? Garder une ou plusieurs activités économiques, si possible brassicoles, sur les 12 hectares du site.
Scène un peu cocasse ce mardi 23 janvier à la mairie de Schiltigheim : alors que la conférence de presse est censée débuter à 10h, certain(e)s journalistes, pourtant à l’heure, se retrouvent devant des portes closes. En effet, une partie « politique » interdite aux médias est en cours, forçant donc les journalistes à patienter.
Une scène qui témoigne de la volonté de “peaufiner les éléments de langage”, sur un sujet qui aura cristallisé les tensions depuis l’annonce de la fermeture de la brasserie de l’Espérance, le 14 novembre 2022. Désormais, de la bière a coulé sous les ponts, et Schiltigheim regarde vers l’avant, en imaginant le futur du site de 12 hectares avec un appel d’offres.
12 hectares dédiés aux activités économiques… et peut-être brassicoles
Concrètement, Schiltigheim n’avait qu’un objectif : éviter que la brasserie de l’Espérance, qui cessera son activité en janvier 2026, ne devienne une friche. La ville est actuellement en pleine mutation, avec notamment le projet du tram Nord qui va durablement la transformer, et en pleine croissance démographique. Le pire serait donc de se retrouver avec 12 hectares à l’abandon.
Souhaitant « commencer le travail dès maintenant », Danielle Dambach, maire de Schilitgheim, évoque le besoin de « réfléchir à ce que sera ce site de 12 hectares dans son ensemble ». On sait déjà que la brasserie ne deviendra pas des logements, et restera donc à vocation économique. Pia Imbs, présidente de l’Eurométropole, parle ainsi d’une « reconversion économique d’un site stratégique, qui présente un fort potentiel », qui conserve « la dimension économique et patrimoniale » du lieu.
Quel type d’entreprises pourra candidater à l’AMI et s’installer sur place ? C’est plutôt simple : n’importe laquelle, qu’elles soient industrielles, artisanales, en lien avec l’économie sociale et solidaire ou la transition écologique. Néanmoins, Pia Imbs et Danielle Dambach ont souligné qu’elles aimeraient retrouver une activité brassicole sur le site.
Il est possible qu’une seule et même entreprise reprenne les 12 hectares, ou bien que le lieu devienne une pépinière. Quoi qu’il en soit, les candidatures démarrent le 1er février et iront jusqu’au 15 mai. À partir de là, elles seront analysées jusqu’au 15 juin, pour ensuite permettre aux entreprises retenues d’être auditionnées. Le choix de la ou des lauréates sera rendu public en juillet 2024, pour un début d’activité au second semestre 2026.
Une collaboration solide après les tumultes passés
Après les relations compliquées ayant suivi l’annonce de la fermeture de la brasserie de l’Espérance par Heineken le 14 novembre 2022, toutes les institutions présentes ont voulu afficher leur unité pour le lancement de l’appel d’offres. Cette « étape importante » selon Danielle Dambach mérite une collaboration solide, entre l’Eurométropole de Strasbourg, la Ville de Schiltigheim, la préfecture du Bas-Rhin, la Région Grand Est et Heineken elle-même.
Présente à Schilitgheim jusqu’en décembre 2025, l’entreprise assure durant cette période souhaiter « trouver des projets de reconversion solides », et met en avant le travail « en bonne intelligence pour définir le cahier des charges et les contours de l’AMI ». Peut-être même qu’Heineken restera sur le site, d’une autre manière qu’aujourd’hui.
Quoi qu’il en soit, les regards sont désormais tournés vers l’avenir, comme le résume Danielle Dambach : « On a tous les ingrédients pour donner un nouveau récit au Schiltigheim de demain, avec l’ADN de l’Espérance ». Au sens propre, comme au sens figuré.