Le calme avant la tempête. Le vide avant le chaos. Le désert avant le tsunami. Que dire et pourquoi se forcer à vous faire lire une intro que vous connaissez déjà toutes et tous ? Aujourd’hui, à 17h45, sonne la cloche du repli. Le temps des Strasbourgeois(es) est révolu. Les tambours des tour-opérateurs s’activent. Ils arrivent. Applique ces 10 commandements à la lettre et peut-être qu’aux touristes du marché de Noël tu survivras. Bonne chance !
1. Deviens plus rusé(e) qu'un renard.
Cette année, le célèbre goulot d’étranglement entre la place Kléber et la rue des Grandes-Arcades, communément appelé « la Broyeuse d’âmes », devrait être amoindrie. C’est la fin du décompte des illuminations place Kléber pour révéler le grand sapin. Ciao mon pote, ciao Vassili.
Ce vendredi 24 novembre à partir de 17h45, c’est l’illumination du « sapin cathédrale » sur le parvis de la gare qui lancera le début des hostilités. Évitez donc la rue du Maire-Kuss autour de 18h si vous tenez à préserver votre santé mentale.
2. Compte les drones avant qu'ils ne te comptent
Imaginez un film de science fiction angoissant, qui dure toute la vie, qui n’est pas un film, mais notre vie. Imaginez juste.
Cette année, soyez rassuré(e)s, de nouveaux amis veilleront sur nous. Leurs petites hélices et leurs grands yeux défileront avec magie telles des étoiles filantes au dessus de nos têtes avinées au vin chaud. Des amis qui nous veulent du bien.
3. Lève-toi et marche
Tous les carrefours de passage les mieux pensés de la ville prendront des airs de métro parisien, les automobilistes, dépités, remarqueront toujours trop tard dans quel guêpier ils se sont fourrés et les cyclistes se plaindront de ne jamais pouvoir filer droit plus de 10 mètres. Prends de bonnes chaussures, pense chemins de traverse et anticipe, c’est la clé.
4. « Intoxicus alimentaris »
Passé 13h, rien de bon ne peut arriver du côté des baguettes flambées. Exposées depuis le matin à la vue de tous, elles n’ont souvent plus qu’à offrir le soir le pouvoir d’un merveilleux déconstipant. Préserve-toi, ton corps est ton temple.
5. Des Stras' et paillettes
Ça bling, ça scintille et ça en jette, mais ce n’est pas toujours le chalet le plus lumineux qui a les produits les plus fameux. Il est toujours bon de favoriser ceux qui prennent le temps de parler.
6. La moula
Si tu en as déjà marre de l’inflation, ce mois de décembre à Strasbourg, tu pourras découvrir l’hyper-inflation.
7. La grosse moula
Manque d’argent pour payer le chauffage cet hiver ? Envie de s’offrir une baguette flambée par jour ? Pensez location saisonnière. À moins de 100€/nuit, ton lit deviendra une opportunité à saisir pour les voyageurs/euses du monde entier.
8. Vin chaud jacta est
Si tu pensais tenir l’alcool comme un roc, sans comprendre pourquoi ni comment, tes jambes deviendront du carton passé le 2ème verre, tes paroles de la purée, passé le 3ème et ta lucidité aura déserté au 4ème.
9. Vie de quartiers
Avec l’hyper-centre bondé, c’est l’occasion de redécouvrir les pépites de son quartier et créer de nouvelles affinités.
10. Amour et tolérance avec les touristes
Ils sont des millions, ils viennent de loin pour les beaux yeux de notre sapin et aident pas mal l’économie de notre cité. Imagine comment tu aimerais être traité si les rôles étaient inversés.
Fais la fête, c’est les fêtes
Voilà, on se plaint, on geint, on chouine, mais finalement, sans ce lien fort qu’on aime mépriser en communauté, Strasbourg en décembre aurait sûrement aussi triste mine que ses baguettes flambées.
Malgré nos marées de touristes, le mois de décembre reste un mois chaleureux à Strasbourg. Alors que le reste de la France se contente de raclette et de téléfilms de Noël pour seules échappatoires, nous autres avons le choix des plaisirs hivernaux.
Le thermomètre frôle peut-être les 0, mais nos rues restent chaudes et vivantes. Et ça, peu de villes peuvent en dire autant !
Joyeuses fêtes à toutes et à tous, vin chaud jacta est.
♥ On se revoit en janvier !
Samedi 25 novembre 2023, des nouvelles du front : Oubliez les parkings relais tram ! J’habite la grande Ile, j’attendais pour 15h des amies venues de loin en voiture. L’une d’entre elle, ancienne habitante de la région travaillant en ville, avait anticipé les contraintes liées au marché de noêl. 15h30, elle m’appellent, elles peinent à trouver un parking qui ne soit pas complet. 16h15, elles ont fait le tour des parkings relais-tram, tous sont complets… elles ont fini par rebrousser chemin. Chaque année, l’enfer pendant un mois : l’enfer pour faire simplement ses courses, l’enfer pour aller au boulot, et double peine, t’oublie ta vie sociale hors de Strasbourg : les bus, les trams, bondés de chez bondés, et moins qu’en temps normal, les rues bondées, les super-marché (si si, même Norma est envahi de touristes, allez comprendre…), bondés… C’est dingue que même avec une municipalité écologistes, on n’en ait rien à foutre à ce point des habitants de la ville. ça ne pourrit pas que la vie des habitants de la grande île, aussi celle de tout ceux qui viennent y bosser ! Vous dites qu’il faut rester sympa avec les touristes ? Franchement, ce soir c’est particulièrement difficile de résister à l’envie de jeter des seaux d’eau sale par la fenêtre sur le flux ininterrompu de zombies compulsifs d’achats de produits moches, polluants, avariés…
Comment survivre au marché de Noël ?
N y allez pas tout simplement.
Je pourrais avoir la réf à ” ciao mon pote, ciao vassili” ?^^
Excellent 😀