“C’est ici que commence la mer.” Chaque année, 8 millions de tonnes de déchets plastiques arrivent de l’intérieur des terres vers l’océan. Aucun lieu n’est préservé et des associations se mobilisent jusqu’en Alsace pour agir et sensibiliser aux impacts de nos activités sur les milieux aquatiques et marins. Ce dimanche, c’étaient l’antenne locale de Surfrider et le club de canoë-kayak Strasbourg Eaux Vives qui organisaient un nettoyage d’un bras de l’Ill. Une opération plutôt fructueuse, à laquelle j’ai participé. Je vous raconte.
Créée aux États-Unis par un groupe de surfers dans les années 1980 pour lutter contre la pollution plastique en mer, Surfrider est aujourd’hui une ONG internationale qui mène des campagnes d’action politique et de sensibilisation à travers le monde.
Présente en Alsace depuis quelques années maintenant grâce à une antenne locale, tenue par une dizaine de bénévoles, elle cherche à élargir son champs d’action dans les terres et sur les rivières en s’attaquant désormais à la source du problème : les déchets terrestres.
Grâce à ses partenaires locaux comme Eaux Vives Strasbourg, l’antenne locale de Surfrider organise ainsi régulièrement des collectes et ramassages de déchets afin de sensibiliser le grand public à la préservation des océans.
En tant que bénévole de l’asso, j’ai pu participer à la collecte de dimanche et ce fut fort productif.
Un collecte pour constater, nettoyer et sensibiliser
J’ai ainsi rejoint une quinzaine de bénévoles répartis dans 8 canoës, généreusement prêtés par Strasbourg Eaux sur le Steingiessen (un petit cours d’eau qui longe le Rhin et la forêt de La Wantzenau). Il s’agit d’une réserve impressionnante de biodiversité et d’arbres centenaires. Mais après l’émerveillement, on constate rapidement que ce petit bras de l’Ill n’échappe malheureusement pas aux reflux de déchets en provenance de l’Eurométropole.
Nous avons donc enfilé nos gants et nous nous sommes armés de pinces et de rames pour sillonner les rives pendant près de 2h.
Au total, nous avons récolté une soixantaine de bouteilles, des bidons, des jouets, un nombre inconsidéré de briquets, une chaise, un pot de peinture (encore rempli), des bonbonnes et surtout de très nombreux emballages alimentaires. La plupart de ces déchets étaient, sans surprise, en plastique – plastique que l’on retrouve également partout dans la rivière de manière plus ou moins microscopique (et donc impossible à ramasser).
L’impact de nos modes de vie sur les milieux aquatiques
Un constat qui m’a paru plutôt alarmant et qui témoigne bien de l’impact et des conséquences de nos modes de consommation sur ces milieux. On a fait du jetable et de l’usage unique une doctrine au lieu d’une exception, les poubelles et la nature débordent et ça donne le tourni. Leur provenance est multiple : domestique, industrielle ou agricole et révèle l’impossibilité de consigner et traiter correctement ce problème.
Je me dis que personne n’est dupe, et tout le monde sait bien que ce type d’action ne sauvera ni la planète, ni les océans, mais c’est une bonne piqûre de rappel utile et ça reste une bonne action ! Consommer moins, réduire au maximum le plastique, l’usage unique et les déchets et surtout faire avancer politiquement les choses. C’est tout le débat public qui doit aujourd’hui s’emparer de cette question et l’action de Surfrider va bien dans ce sens.
Cette action et ce genre d’expérience rappellent aussi que tout le monde est concerné par la préservation des océans qui sont indispensables à la régulation climatique et donc à la vie sur Terre. L’antenne du Bas-Rhin se réunit une fois par mois à Strasbourg pour accueillir les nouveaux bénévoles lors de leurs Apér’Océans. Toutes les infos sont à retrouver sur les comptes Instagram et Facebook de l’asso.
N’hésitez pas à venir, à participer aux actions, voire à vous engager à votre tour. La planète a besoin de chacun(e) de nous.
