Le 6 août dernier, la SIG retournait sur les parquets pour son premier entraînement de la saison. L’occasion de découvrir la méthode Massimo Cancellieri, le nouvel entraîneur de l’équipe strasbourgeoise et d’en savoir plus sur la personnalité de ce coach italien et sur ses ambitions pour cette nouvelle saison. Présentations.
Avec sa barbe bien fournie et son crâne rasé, Massimo Cancellieri ne passe pas inaperçu. Ça tombe bien, ce n’est pas le style de la maison. Ses grands gestes et ses haussements de ton lorsque les joueurs de la SIG ne respectaient pas ses consignes auront marqué les 2h30 du premier entraînement de la saison.
Entraîneur du club depuis le 29 mai dernier, il prenait en main son effectif pour la première fois. L’occasion pour lui d’imprimer sa patte et de donner le ton de la pré-saison, qui amènera l’équipe strasbourgeoise jusqu’au premier match de l’année, le 16 septembre contre Nanterre.
Un assistant devenu coach
Mais avant de parler méthode, parlons de l’homme en lui-même. Massimo Cancellieri est né en 1972 à Teramo en Italie, dans la région des Abruzzes. Il commence sa carrière en tant qu’adjoint à Rome, en deuxième division féminine, avant de regagner sa terre natale de Teramo en 2000, toujours comme assistant, où il restera quatre ans.
Après une expérience en tant que coach principal en 2005, il repart comme assistant en première division italienne à Biella. Son premier gros coup sera d’amener en 2010 le club de Veroni à la deuxième place de SérieA2 en tant qu’entraîneur principal, ce qui lui rouvrira les portes de Biella, mais en tant que numéro 1 cette fois-ci.
Cette aventure lui permet ensuite de rejoindre en 2013 un des meilleurs clubs d’Italie, l’Olimpia Milan. Il devient ainsi l’assistant de Luca Banchi durant deux ans, son prédécesseur à Strasbourg, puis de Jamin Repesa et enfin de Simone Pianigiani. Soit autant de coachs connus et reconnus sur la scène internationale, qui lui ont permis de continuer à progresser.
En 2019, il part entraîner l’équipe de Ravenna, avant d’arriver en France, et plus précisément à Limoges en 2021. Il réalise une excellente première saison, terminée à la 4e place de saison régulière malgré une élimination au 1er tour des playoffs. La seconde saison est néanmoins très compliquée, avec une 15e place qui scellera la fin de l’aventure limougeaude.
Un sentiment de revanche en venant à la SIG
En prenant la tête de la SIG, Massimo Cancellieri souhaite prendre une revanche personnelle, après la déception de l’année passée. Il l’avoue lui-même : « Mon but personnel c’est de montrer que la 1e année – à Limoges, ndlr – c’était la mienne. Je veux montrer, avec beaucoup de dignité, que le vrai Massimo était celui de la première année ».
Faisant l’effort de s’exprimer en français, ce qui est toujours appréciable, il répète son bonheur et son enthousiasme d’être aujourd’hui à la tête de la SIG. Et il a commencé par bâtir un effectif : les arrivées de Phil Booth Quinton Hooker et Chaundee Brown sur les lignes arrières ou encore Dan Akin, colosse britannique de 2m06, et Nakye Sanders à l’intérieur ont pour but de donner une chance à la SIG de briller cette saison.
Encore des réglages à trouver
Maintenant que l’effectif est complet, la période de pré-saison va permettre au coach italien de « construire une alchimie ». Désirant voir comment l’équipe évolue au jour le jour, il ne souhaite pas encore se projeter au-delà des premiers matchs de championnat contre Nanterre et Limoges.
Il explique : « Je ne veux pas donner d’attentes, c’est trop tôt. Il vaut mieux faire ça que de promettre des choses pas tenables ». Une prudence qu’il justifie par une saison à rallonge : « On va essayer de gérer les corps, parce que la saison est longue. On commence donc piano piano ».
L’objectif de la pré-saison sera donc de préparer la SIG à la saison qui s’annonce. Et pour cela, le coach italien a choisi des adversaire relevés pour ses joueurs. Une option assumée : « J’ai voulu qu’on joue contre les équipes les plus fortes possibles, pour s’adapter à leur intensité et être prêts pour le début du championnat ». Nul doute que la rencontre contre Limoges le 23 septembre est cochée dans son calendrier…
Un style bien tranché
Finalement, à quel style de jeu s’attendre avec la SIG version Massimon Cancellieri ? Pour le coach italien, son style dépendra de ses joueurs, et non l’inverse : « C’est aussi à moi de m’adapter à mes joueurs. Si je viens montrer mon style et que l’équipe n’est pas capable de jouer comme je veux, on va faire un flop ». Néanmoins, en regardant l’entraînement, on peut tout de même établir quelques principes.
Déjà, une défense active, avec un mot d’ordre : « Fly with the ball » – volez avec le ballon, ndlr. En somme, une défense qui donnerait le ton de jeu, et qui permettrait de fluidifier les attaques. Massimo Cancellieri détaille ce principe : « On peut jouer très vite, attaquer le panier de façon un peu différent construire autour des shooters. Mais d’abord défendre pour obtenir des possibilités de courir, proposer beaucoup d’options de jeu pour surprendre l’adversaire, ne faire qu’un avec le public ».
Et justement, niveau attitude, le coach italien compte beaucoup s’appuyer sur le public bouillant du Rhénus : « J’aime le contact avec les supporters, le fait qu’ils puissent mettre en difficulté les adversaires avec leur soutien dans les moments positifs et négatifs ».
C’est pour cela que Massimo Cancellieri demande une intensité et une exigence à toute épreuve à ses joueurs, quitte à aller remonter les bretelles de ceux qui ne font pas comme il aimerait. Il n’hésite pas non plus à se mettre en scène, pour bien faire passer ses messages. Une attitude qu’il continuera d’avoir sur le banc lors de matchs cette saison, comme il le promet : « Je vais faire beaucoup de bruit ne vous inquiétez pas ». On a hâte d’y être.