Keiji Nakazawa, Marjane Sartrapi, Riad Sattouf, Emmanuel Guibert ou encore Catel : autant de noms qui ont marqué l’histoire de la bande dessinée par leurs thématiques variées, toutes reliées à des phénomènes d’actualité ou de société.

Ainsi, journalisme et bande dessinée tendent à s’hybrider, et à proposer de nouvelles formes pour relater le réel : c’est précisément ce que l’exposition, accessible gratuitement, nous invite à découvrir.

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Mettre en valeur un genre aux formes multiples

Depuis les années 1990, la bande dessinée diversifie ses formes et ses sujets, se rapprochant souvent du journalisme. Le début des années 2000 marque l’explosion du roman graphique et, avec cette dernière, la naissance de toute une palette de formes nouvelles pour documenter l’actualité ou des enjeux sociaux. 

Par exemple, Marjane Sartrapi, avec Persépolis, retrace son parcours en Iran et traite de la situation sociale du pays au passage : l’intime devient un prétexte pour raconter le collectif. Dans Le Photographe, Emmanuel Guibert ajoute des photographies aux dessins et textes de l’ouvrage, pour créer un reportage sur l’Afghanistan.

Ces expérimentations dans la bande dessinée esquissent le propos central de l’exposition : en mêlant dessin, écriture et parfois plus encore, ces ouvrages suivent la même démarche documentaire que certains médias. Et si ce support permettait lui aussi de raconter le monde ?

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De récit de soi au reportage journalistique : raconter le réel de différentes manières

De l’intime au conflit politique, de la maladie aux problématiques écologiques en passant par l’évènement historique : l’exposition couvre de nombreuses thématiques complémentaires, toutes ancrées dans le réel et narrées de manières différentes. Certain(e)s auteur(e)s se mettent en scène, d’autres interrogent, racontent, relatent, imaginent ou documentent : autant de manières d’exprimer le monde vécu.

Florence Amsbeck, conservatrice et directrice adjointe de la BNU, a coordonné le commissariat de l’exposition aux côtés de Christophe Cassiau-Haurie. Elle explique le cheminement de l’exposition : « Nous avons choisi de regrouper les œuvres non pas par thématiques, mais par méthodologies : témoignage, investigations, reportage, portrait ou même fiction sont des moyens documentaires ici utilisés dans la bande-dessinée. »

Pour illustrer ces méthodes variées, on peut citer Emmanuel Lepage, qui relate son Voyage aux îles de la désolation en Antarctique à travers des croquis détaillés, aux allures cinématographiques. Inès Leraud et Pierre van Hove, dans Algues Vertes, l’histoire interdite, racontent leur enquête très documentée sur le scandale des algues vertes en Bretagne. Joséphine Teuf, quant à elle, narre l’histoire de sa grand-mère Finnele pour montrer la vie durant l’entre-deux guerres.

Pour prolonger l’expo : un coin lecture et différents événements

Si les planches exposées t’ont donné envie de feuilleter les différents ouvrages, ça tombe bien : à la fin de l’expo se tient un petit coin lecture douillet, dans lequel tu pourras dévorer les récits qui t’ont le plus intrigué(e).

Aussi, différents événements se tiendront en parallèle, pour prolonger l’expérience. Au programme : projections, rencontres avec des auteurs et autrices, conférences ou encore ateliers : on te laisse attraper ton agenda et découvrir toutes les dates ici.

Enfin, si l’envie t’en prends, tu peux t’amuser à créer ta propre mini BD journaliste dans le livre d’or dans l’exposition, avec les cases autocollantes, crayons et autres accessoires mis à disposition. À toi de jouer !

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