Dans son bilan de l’année 2022, Atmo Grand Est révèle que la pollution de l’air dans la région est en baisse. Une bonne nouvelle, qui ne doit pas cacher qu’à Strasbourg, la pollution est encore plus présente que dans d’autres villes. Explications.
À Strasbourg, on le sait, on doit composer presque chaque jour avec une mauvaise qualité de l’air. La conséquence de son emplacement « en cuvette » entre les deux massifs montagneux que sont les Vosges et la Forêt-Noire, mais aussi de sa faible exposition aux vents, permettant aux particules fines de stagner dans l’air.
La bonne nouvelle, c’est que malgré tout, la pollution de l’air en Alsace diminue depuis 10 ans, selon le dernier bilan annuel d’Atmo Grand Est. Le seul polluant à avoir augmenté sur les dix dernières années reste l’ozone, attisé par le changement climatique.
La qualité de l’air alsacien bonne un jour sur deux
Si les polluants sont en baisse en Alsace, cela ne veut pas dire pour autant que la qualité de l’air est bonne. En effet, selon les résultats d’Atmo Grand Est, le Bas-Rhin et le Haut-Rhin ont eu une qualité de l’air bonne à moyenne plus de 1 jour sur 2, soit moins que le reste du Grand Est.
C’est notamment lié au fait que tous les dépassements des valeurs limites et cibles des polluants ont eu lieu en Alsace. Pour le dioxyde d’azote, une station strasbourgeoise dépasse la valeur limite annuelle de 40 µg/m³. Pour les particules fines PM10, sur les 10 jours de pollution, le Haut-Rhin a été concerné 7 fois. Enfin, pour les PM2.5, toutes les stations sont en dépassement de la ligne directrice de l’OMS (5µg/m³), comme l’année précédente.
L'ozone, le polluant en augmentation
En plus de la qualité de l’air moyenne en Alsace et à Strasbourg, Atmo Grand Est met en avant le seul polluant qui a augmenté en dix ans : l’ozone. Polluant estival, dont la formation nécessite du soleil et de fortes températures, et émis par des activités humaines, il est responsable de plus de 20 000 décès en Europe en 2020.
Dans le Grand Est, il y a eu en tout 7 jours de pollution à l’ozone cette année, contre seulement 2 en 2021, conséquence d’un été 2022 le plus chaud jamais enregistré en France, derrière 2003. Ainsi, en Alsace, la valeur cible pour la protection de la santé humaine a été dépassée sur cinq stations, tandis que celle pour la végétation a été dépassée sur quatre stations.
En 2022, il ne fait pas toujours bon respirer à Strasbourg. La pollution de l’air reste présente, ce qui impacte fortement la qualité de l’air strasbourgeois. En outre, avec le changement climatique, d’autres polluants comme l’ozone commencent à gagner en puissance. D’où la nécessité de continuer à surveiller de plus près possible la qualité de notre air.
