Jeudi 16 mars, aux alentours de 18h30, plus de 500 Strasbourgeois(es) se sont rassemblé(e)s place Kléber, pour protester contre l’adoption forcée de la réforme des retraites. En effet, hier après-midi, après des semaines de mobilisations et de protestations, le gouvernement a finalement dégainé l’article 49,3 de la Constitution, qui lui permet de faire passer un texte sans vote de l’Assemblée nationale. La foule mécontente s’est finalement muée en un cortège dans les rues de Strasbourg, rejoint par de nouveaux arrivants tout au long de la soirée.
Un appel à rassemblement a circulé tout au long de l’après-midi sur divers réseaux militants strasbourgeois, pour protester contre l’adoption de la réforme des retraites. À l’origine de cette initiative : le collectif “On crèvera pas au boulot“, parmi les premiers présents hier soir sur la Place Kléber, aux alentours de 18h30.
“Cela fait des semaines et des semaines que des millions de Français sont dans la rue pour dire non à cette réforme. La majorité des gens est contre ce texte. Mais le gouvernement a décidé de passer au-dessus des représentants du peuple aujourd’hui. C’est un hold-up démocratique !”, tempête Isabelle Wendling, membre du collectif. “Il faut continuer les grèves et les manifestations”, poursuit-elle. “Il faut qu’il y ait des gens pour montrer la voie. Il faut envoyer un signal fort !”
"Ce rassemblement, ce soir, nous avons l’espoir qu’il soit un commencement"
18h45. Une rumeur s’élève rue des Grandes arcades et fait se tourner les têtes des premiers arrivants. “Et nous aussi, aussi ! On va passer en force ! Et nous aussi ! aussi ! On va passer en force !”, scandent plus de 400 étudiant(e)s venu(e)s en cortège depuis le campus, suite à la décision prise en assemblée générale, une demi-heure plus tôt.
“Pour nous, il était important de manifester notre mécontentement, explique Lina, représentante du syndicat étudiant Solidaire. Ce rassemblement, ce soir, nous avons l’espoir qu’il soit un commencement. Pour que nous soyons de plus en plus nombreux dans la lutte contre le quinquennat Macron et la politique anti-sociale menée depuis des années.”
18h55. De nouveaux arrivants affluent, fraîchement sortis du travail. Dont Selin. Sa pancarte : “RIP Démocratie. Macron m’a tuée.” “Je suis choquée de voir à quel point Macron bafoue les travailleurs, les Français, le peuple et ses représentants, explique t-elle. Il se fout un peu de notre gueule et il faut que ça cesse. J’espère que ces manifestations vont le réveiller mais je ne suis pas hyper optimiste.”
19h. À peine arrivé, le cortège étudiant se remet en mouvement, entraînant dans son sillage le reste des manifestants. Direction la place Broglie et demi-tour devant le parvis de l’Opéra, puis marche vers la Préfecture. La foule approche désormais le millier de personnes et repart rapidement en direction du Palais U. Nouvel arrêt.
La manifestation se fait chorale spontanée sur les marches, le temps de chanter l’Internationale. Elle repart ensuite en direction des quais. Les manifestants battront le pavé jusqu’à près de 22h, salué par des riverains sortis à leurs fenêtres ou des automobilistes empêchés d’avancer.
Se mobiliser pour la suite
La suite de la mobilisation se jouera dans les prochains jours. Plusieurs motions de censure ont été déposées par des groupes d’opposition à l’Assemblée et elles seront votées lundi. Si l’une d’entre elles obtient la majorité absolue – 287 voix -, le gouvernement sera renversée et Emmanuel Macron devra en constituer un nouveau, en prenant en compte les différentes sensibilités politiques parlementaires.
Si toutes sont rejetées, la réforme des retraites, elle, sera adoptée, sans vote dédié à son contenu et sans dialogue social – le Président ayant refusé jusqu’à présent de rencontrer les représentants syndicaux.
L’intersyndicale a d’ores et déjà appelé à une nouvelle journée de grève et de mobilisation jeudi 23 mars. Une nouvelle AG étudiante aura lieu ce vendredi à l’alecommune, sur le campus de l’Esplanade.
Ils feraient mieux de protester contre cette municipalité délirante dans ses projets anti parkings. Voitures électriques ou pas !
“Ils feraient mieux” :
– Et toi tu fais quoi ? Tu peux le faire
– Sache qu’on peut mener plusieurs luttes de front, c’est même le principe de la convergence des luttes, on ne reste pas sur une seule revendication sans jamais rien faire pour les autres 🙂