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Maturité, magie et écologie : on a discuté avec Fakear, bientôt en concert à Strasbourg

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En 2018, il ouvrait nos Chakra avec l’un de ses plus beaux succès. Aujourd’hui, après dix EP, quatre albums, un disque d’or, des tournées dans les plus grandes salles à l’internationale, et de nombreux festivals… Voici que Théo Le Vigoureux, alias Fakear sort son cinquième album. Parti sur les routes de France avec son Talisman Tour, il s’arrête bientôt à Strasbourg (le jeudi 16 mars). On en a profité pour discuter avec l’artiste caennais. Un mec cool qui conjugue à la fois passion et convictions dans ses sons. Rencontre.

Et il fallait bien un Talisman au Fakear pour marquer plus de dix ans dans le métier. Sorti le 24 février chez Nowaday Records, ce dernier album apparaît comme celui de la maturité : un doux mélange de ce qui a fait sa renommée, avec davantage de technicité et surtout, de la « spontanéité » et de l’ « honnêteté ». Deux maîtres-mots de ce nouveau Théo.

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Pour commencer : faisons un petit bilan. En ce début 2023, tu témoignes déjà d'une carrière de plus de dix ans... Quel retour fais-tu sur cette décennie dans le métier ?

Il y a tellement de choses que tu apprends en dix ans. Disons que la plus grande leçon, c’est que j’ai compris que c’était le naturel, l’honnêteté qui comptent. En dix ans, je m’en suis tenu à ce mantra d’être toujours reconnaissant, toujours dans l’humilité par rapport à ma situation, à ce qui m’arrivait, et aux gens que je rencontrais. Un peu naïvement, comme dans un Disney : que ce [sont] les gentils qui gagnent à la fin. Et effectivement, en étant toujours ouvert à ce qui se passe, on avance et on dure. Et ça me rassure : les méchants ne gagnent pas.

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© Juliette Leigniel

Et ce « Talisman » [le nom de son dernier album sorti le mois dernier chez Nowadays Records], c'est un joli clin d’œil venant d'un fakir/Fakear. Peux-tu nous en dire un peu plus sur le nom et le projet qui se cachent derrière ?

Alors, il y a plusieurs sens, plusieurs [idées] représentées : cela conclue à la fois un trajet Animal, Vegetal [ndlr : respectivement un album et un EP sortis en 2016] qui appelait forcément un « minéral » à la fin.

Mais je n’avais pas envie que ce soit seulement un minéral, dénué de magie. L'[aspect] « animal » a quelque chose de l’ordre du mystique, un côté « racines », qu’il y a aussi dans le végétal. Dans le minéral, c’est moins accessible. Pour le rendre magique, j’ai choisi le talisman car dans l’inconscient collectif, c’est un cristal avec des pouvoirs.

Talisman + Fakear
Pochette de l'album "Talisman" de Fakear (Nowadays Records) © Document remis

Effectivement, on croise dans les sons de cet album, aussi une « Amulet », « Alma » [l'âme], ou encore « Voyager » et autre « Odyssea » : peut-on y lire une ode au voyage, à la magie de la nature, à la contemplation ?

Ouais… Un peu comme d’habitude dans ma musique, y a [l’idée] d’inviter à se poser, à observer, à écouterUne invitation à être attentif à ce qui est autour de nous. Un appel à aller plus loin que l’inconscience : à quelque chose de plus connecté à notre mystique, au spirituel.

Alors quel a été ton processus créatif pour cet album ?

Cela s’est fait en plein d’étapes… Si je remonte loin dans le temps, j’étais arrivé à un stade après la sortie de Everything will grow again (2020) [son précédent album], où j’avais l’envie de me renouveler. L’image de Fakear, ce que ça représentait, me pesait un peu lourd sur les épaules. J’avais besoin de renouveau… Et il y a eu le Covid. Ça a eu ce bénéfice de m’accorder beaucoup de temps pour expérimenter.

Je me suis permis d’aller faire des choses très conscientes, très réfléchies, très mentales. Et j’ai fait quasiment tout un album comme ça. Un [résultat] très technique, un peu sombre, un peu techno… Ce que je peux écouter dans la vie.

Et à la fin de cet album, [toujours en plein Covid], je n’étais pas hyper bien. Je me rendais compte que je ne me sentais pas bien d’avoir fait cette musique-là. Pas satisfait de mon travail, dans une course à la perfection qui ne me ressemblait pas, très loin de là où je venais.

Fakear
© Page Facebook de Fakear

Petit à petit, grâce aussi à mon label Nowadays – qui m’a parfois secoué les puces quand il le fallait – je me suis demandé ce que ça ferait de revenir à quelque chose de plus spontané. Et de là, est né Talisman. Un retour à l’instinct.

À la fois, je suis content d’avoir fait cet [objet] technique, cet exercice de style car je me sens capable de faire ça – je me le suis prouvé à moi-même –, et ensuite je suis revenu à quelque chose de plus naturel. En plus : dans un processus très joyeux.

J’étais hyper content de revenir à ce son-là, de faire des morceaux comme ça. Et d’un seul coup, je ne ressentais plus cet espèce de poids que Fakear avait été sur mes épaules les années d’avant. Il y a eu toute une phase thérapeutique où j’ai dû me détacher de Fakear pour y revenir ensuite avec plaisir.

On peut parler d'un retour aux sources... Comment se traduit-il musicalement ? On entend du saxo : c'est le tien ?

Dans Amulet, les bribes de saxo, c’est bien le mien. Par contre, sur Ceremony, c’est Thylacine qui y fait son solo… Y a la fois des sons « à l’ancienne » que j’ai récupérés, mais j’ai changé ma manière de bosser, en perfectionnant mes outils. Je suis plus précis, plus technique, grâce peut-être à cet exercice de style que j’ai fait pendant le Covid. En entremêlant cette nouvelle technique avec des sons d’avant, ça donne ce nouveau Fakear.

Ce serait donc un peu l' « album de la maturité » ?

C’est vrai… On tourne un peu autour du pot mais en fait : carrément ! Je le vois comme ça. C’est le moment où t’arrête de te comparer, de chercher une identité chez les autres… Le moment où tu réalises que c’est en arrêtant de chercher que tu es le plus toi-même. Avec l’âge, l’expérience en plus.

D'ailleurs, à propos de changement... Ton engagement écologique s'est affirmé ces dernières années (en participant à la Marche pour le climat en 2021 avec la militante écologique Camille Etienne, par ex.). Comment se traduit-il ?

Ça a toujours été une valeur qui m’a habitée : mes parents étaient écolos, et c’était très ancré dans ma famille. Et puis, au travers de mes premiers albums et EP, j’en parlais sans en parler… Je voulais pas en faire un combat ou que cela transparaisse dans ma musique. C’est pendant le Covid que ça a changé, et avec ma rencontre avec Camille Étienne et son [engagement] qui m’a inspiré. [Tout] en voyant la situation se dégrader de plus en plus.

Je me suis dit qu’il fallait que je prenne la parole là-dessus. Je suis content d’avoir fait une [collab] avec elle dans cet album. Ça explicite vraiment le combat. Mais ceux qui m’écoutent depuis longtemps, le fait que je l’assume aujourd’hui, ça ne les étonne pas trop. …Que [j’]aime l’argent et les grosses voitures serait plus [surprenant].

Tu parles de la collab avec Camille Étienne : comment s'est-elle retrouvée à poser sa voix sur Odyssea ? Peux-tu nous raconter l'histoire de ce morceau ?

Le texte est celui d’un ami à elle, scénariste, et qu’elle m’a proposé car il s’y prêtait « de ouf ». Je l’ai lu et [l’ai trouvé] magique. Puis Camille et moi, on se [rejoint] là-dessus : on est speed dans la création. Le morceau, on a dû l’enregistrer en l’espace de 2h. C’était assez naturel : l’idée est arrivée du label car on va dans les mêmes directions. Deux visions qui se complètent parfaitement : j’en parle avec les émotions, des notes, et Camille pose les mots dessus.

Tu viens le jeudi 16 mars à Strasbourg. Sur cette date, comme à Reims, tu invites un autre Caennois en première partie : Grégoire Jokic. Qu'est-ce qui a motivé ce choix, et qu'attendre de ce concert strasbourgeois ?

C’est moi qui ai choisi Grégoire Jokic comme première partie… C’est un pote de lycée. On se connaît depuis quinze ans, c’est drôle. Je l’ai vu arriver dans le métier, et on s’est recroisés par hasard. Puis il s’est mis à faire des premières parties de Thylacine et il est rentré dans la bande de potes, direct. Trop content de l’avoir sur la route avec moi. Et vous allez voir : sur scène, c’est fabuleux.

Strasbourg a une belle scène électro avec beaucoup de collectifs, des clubs cool... Deux questions : est-ce que tu comptes sortir après le concert ? Et quel conseil donnerais-tu aux jeunes producteurs et productrices strasbourgeois(e)s qui se lancent ?

Ah, je ne sais pas encore ! [répond-t-il dans un rire]. Je n’ai pas de date le lendemain, donc retour à Paris. Mais normalement, on rentre avec le bus… Mais si [celui-ci] part tard, on nous verra peut-être déambuler dans Strasbourg, ouais.

[Pour répondre à la deuxième question], ce sera un conseil de canard – mais je suis un peu un canard, voilà – : écoutez votre cœur. …Un truc en lien avec l’honnêteté et la sincérité sur laquelle on n’arrête pas de douter. Quand on créé quelque chose, on est en doute mille fois, […] parce que les références qu’on a, ce sont d’autres gens, et on a envie de faire comme ceux qu’on admire. Mais c’est pas ça, l’art. On se suffit. Être soi-même, ça suffit.

Quand on est avec sa bande de potes, on n’y pense pas : on est nous-mêmes, et ils nous kiffent comme ça. Et c’est pareil avec l’Art. Être naturel, être spontané, ça suffit à ce que ce soit déjà génial.

...Super. Un petit mot final pour le public strasbourgeois qui a déjà sa place ou se décide encore ?

J’espère que vous ne serez pas déçus, mais venez au concert. Vraiment. C’est un truc de dingue. On a une scéno qu’on n’a jamais faite, hyper immersive… Si vous recherchez du « gros boum-boum pour taper du pied », ce n’est pas tout-à-fait ça. Par contre, si vous cherchez un univers dans lequel fermer les yeux et vibrer : venez.

Événement

Concert de Fakear (+ première partie Gregoire Jokic)

Quoi ?

Concert

Quand ?

Jeudi 16 mars à 19h30
L’événement Facebook

où ?

À La Laiterie Artefact (Grande salle)
15-17 rue du Hohwald, 67000 Strasbourg

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fakear
© AEG presents

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