Après deux ans et demi de mandat du groupe Strasbourg Écologiste et Citoyenne à la tête de la Ville, douze associations locales appellent les élu(e)s à rendre des comptes sur l’effet de leurs politiques sur la transition écologique et sociale.
C’est une première. Douze associations strasbourgeoises appellent la mairie à faire un bilan concerté de mi-mandat. Après presque trois ans aux commandes de la Ville, le collectif veut déterminer si la politique menée est bel et bien aussi volontariste que le laissent entendre les élu(e)s depuis leur arrivée au pouvoir.
Cette interpellation prend la forme d’une lettre ouverte polie, dans laquelle Alternatiba, Hop la transition, Conscience et Impact écologique, Pour une sécurité sociale de l’alimentation, ASTRAGRAT, EurOasis, Extinction Rebellion, Greenpeace, Octop’us, Résistance à l’Agression Publicitaire, Strasbourg À Vélo et Alternative Étudiante demandent à Jeanne Barseghian un rendez-vous.
Ces associations, expertes des thématiques écologiques et sociales, sollicitent une classe politique s’étant largement appropriée leurs codes, leurs combats, leur vocabulaire. En apparence, tout du moins.
Confronter le militant au politique
“Un des premiers actes pris par Jeanne Barseghian après son élection a été de déclarer l’état d’urgence climatique”, explique Tom Baumert, militant Alternatiba Strasbourg et membre de l’équipe d’animation de Strasbourg Action Climat.
Une prise de position forte dès son premier conseil municipal, que Tom salue et dans laquelle il se reconnaît. Peu avant la déclaration, les associations récoltaient sur le terrain des signatures pour une pétition usant des mêmes termes. Même histoire pour l’utilisation du terme “écologie populaire” ou de l’expression “dernier mandat pour le climat”. Passés du discours militant au politique, les termes s’institutionnalisent et risquent donc de perdre en substance.
S’agit-il donc pour la municipalité de mettre en mots sa réelle ambition de mettre le militant en action, ou d’un symbole politique sans lendemain ? C’est ce que le bilan demandé par le collectif inter-associatif vise à déterminer, si la mairie accepte de les rencontrer.
Construire un dialogue
Au terme de “bilan” d’ailleurs Tom préfère celui de “point d’étape”. Il ne s’agit pas de “s’ériger en tribunal” mais de “voir là où il y a des marges de manœuvre” du côté de la Ville.
Autrement dit, déterminer si les déclarations sont suivies d’actions à travers plusieurs exemples concrets : ZFE, REME, politique cyclable, végétalisation, panneaux publicitaires… “Chaque association a son domaine d’expertise, ce qui nous manque c’est une vision globale de la politique menée”, poursuit Tom, “on a du mal à savoir si la Ville fait tout ce qu’elle peut”.
Tom l’avoue, la position associative lui semble confortable. Sans prétention d’arriver au pouvoir ni de gouverner, il estime que leur force en tant qu’acteurs de la société civile est de pouvoir se positionner en “corps intermédiaires” entre élu(e)s et citoyen(ne)s. Des experts de la mobilisation citoyenne et non du climat.
Évaluer et proposer
“On est conscients des limites de pouvoir de la collectivité notamment vis-à-vis de l’État, elle doit faire plus sans moyens supplémentaires”, poursuit le militant. La rencontre pourrait aussi leur permettre d’élaborer un plaidoyer commun avec la municipalité pour, pourquoi pas, interpeller le gouvernement.
Pour les associations, plusieurs étapes sont à venir, la demande de réunion à Strasbourg faisant partie d’une initiative nationale plus large. D’ici le 31 mars, elles souhaitent aussi évaluer selon les 37 critères du “pacte pour la transition” les politiques mises en place par la Ville de Strasbourg.
Puis proposer ensuite une table ronde publique pour discuter des résultats, dans un bilan “étayé mais pas trop technique”, précise Tom. Pour que celui-ci reste accessible et compréhensible du grand public. Pour la rencontre, le militant est optimiste. “La municipalité m’a l’air sincère et encline au dialogue ce qui n’est pas le cas partout”, salue-t-il.
oh les écolos ! Vous faites quoi pour les prolis qui ont besoin de leurs véhicules pour aller travailler et n’ont pas les moyens pour se payer une électrique ? Vous vous en moquez !