On entend de plus en plus parler des pratiques du cirque aérien, telles que le tissu ou le cerceau, dont l’objectif consiste à réaliser une série de figures sur des agrès suspendus. Idéales pour te muscler (et impressionner tes ami(e)s), ces disciplines sont enseignées à l’Envolée Studio, un lieu unique à Strasbourg. On a été y faire un tour pour vous raconter.
Au milieu des bâtiments industriels de la Plaine des Bouchers se cache l’Envolée Studio, une école de cirque aérien implantée dans l’ancien bâtiment des usines Junkers. Sous l’impulsion de Joséphine Li, le lieu propose des cours de tissu et de cerceau aérien, ouverts tant aux habitué(e)s qu’aux non-initié(e)s. À vos muscles !
Une école unique à Strasbourg
Au départ, c’est l’histoire de Joséphine Li qui ne trouve pas d’endroit pour pratiquer et enseigner le cirque aérien à Strasbourg. En même temps, c’est une discipline peu connue. Elle se lance alors dans le pari fou de créer sa propre école il y a 6 ans, pour donner naissance à un lieu unique dans l’agglomération.
C’est dans un bâtiment peu commun qu’elle pose ses valises, au 33 rue du Maréchal Lefebvre. Ancien site de production des usines allemandes Junkers, spécialisées dans l’aéronautique, il a été classé monument historique et réhabilité en espaces locatifs dans les années 2000. Il se reconnaît par ses tours hautes de 12 mètres, qui servaient de banc d’essai pour les moteurs d’avion : déjà à l’époque, on cherchait à s’envoler entre ces murs.
Cette hauteur sous plafond se prête donc tout particulièrement à la pratique du cirque aérien. C’est au cœur de ce dédale de briques rouges surplombées de verrières que Joséphine a élaboré un espace dédié à sa passion, au prix d’un peu d’imagination et de grands travaux d’aménagement. Kilian, qui enseigne le cerceau au sein de l’école, nous explique : « les différents agrès ne peuvent pas s’accrocher partout, ni n’importe comment ; il faut des structures suffisamment hautes et des accroches solides. C’était un sacré défi. »
Le cirque, une palette de sport aériens méconnus
Jongleurs, funambules, acrobates, monocyclistes ou encore clowns : dans l’imaginaire collectif, ces personnages évoquent immédiatement le cirque. Au cœur du chapiteau cohabitent également plusieurs disciplines aériennes, à la croisée de la danse et de la gymnastique, qui ne cessent de repousser les limites de l’apesanteur : corde lisse, anneaux, sangles, tissu ou encore cerceau aérien, qui associent prouesses physiques et expression artistique.
L’Envolée Studio se consacre à l’enseignement de ces deux dernières disciplines, qui ont commencé à être mises sur le devant de la scène à partir des années 1990. Le tissu aérien se matérialise par deux bandes de tissu souple suspendues au plafond, tandis que le cerceau est un agrès circulaire, souvent en acier ou en aluminium, pouvant être placé à hauteur variable. Dans les deux cas, il s’agit d’enchaîner des figures acrobatiques en l’air : sensations fortes garanties (et parfois, quelques bleus en bonus).
Ces dernières années, le cirque aérien séduit de plus en plus. Et pour cause, il n’est réservé ni aux athlètes de haut niveau, ni aux contorsionnistes. Par ailleurs, Kilian observe une nette augmentation des demandes depuis le Covid-19 : « après toute cette épopée, les gens veulent retrouver goût à la vie, profiter. Ça passe par faire des activités hors du commun ! » C’est ainsi que l’école se retrouve avec des élèves de tous niveaux, et de tout âge. « Jusqu’à 50 ans ! Il n’est jamais trop tard, même pour les personnes n’ayant pratiqué ni sport ni cirque aérien. »
"En apesanteur"
Grimper sur un cerceau ou escalader un tissu paraît effrayant au premier abord. Et pourtant, on y prend goût. « En général, les élèves sont étonnés de leurs progrès. Ils parviennent à se dépasser bien plus vite qu’ils ne pensaient le faire, et continuent sur leur lancée. » La sensation d’apesanteur prend le dessus, l’ivresse des prouesses aussi.
Et puis, ce sont des sports complets. Force, grâce, souplesse, créativité, sensibilité : toutes ces qualités se travaillent à la fois. « Ce qui est particulier dans ces disciplines, c’est qu’on fournit des efforts physiques intenses sans s’en rendre compte, car la part artistique est vraiment importante. C’est très complémentaire. »
Gabriel, qui fait du tissu aérien depuis maintenant quelques années, s’identifie dans ces propos. Il nous raconte comment il a accroché : « J’ai vite trouvé que c’était très apaisant de ne pas être au sol. On est dans une bulle, en lévitation, concentré uniquement sur les mouvements de notre corps. On ne peut pas lâcher. Et puis surtout, c’est un challenge : on est face à soi-même, on se dépasse physiquement tout en exprimant notre personnalité. »
Si l’expérience te tente, ça tombe bien : le nouveau semestre démarre le 5 mars, et il est encore temps de t’inscrire pour essayer !
