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Habitat intergénérationnel  : ces Strasbourgeois(es) qui bouleversent les codes du logement

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L’époque est à la recherche de sens ! Entre les confinements, les multiples crises, la précarité et face aux changements de notre société, beaucoup s’accordent dans une recherche de renouveau, souvent en recréant du lien social. Basée sur le principe du partage de logements par plusieurs générations (étudiants, familles, personnes âgées, etc), l’habitation intergénérationnelle séduit de plus en plus de monde et constitue une réponse réconfortante à ces nouveaux enjeux. Pour en saisir les différentes formes et surtout ce qui pousse des Strasbourgeois(es) à sauter le pas, nous sommes partis à la rencontre de ceux qui ont choisi de faire vivre ces nouvelles formes de logements.

L’habitation se réinvente. Il y a quelques années, beaucoup se prenaient à rêver devant certains éléments bien concrets d’une annonce immobilière : cette jolie terrasse se prêtera parfaitement à des brunchs interminables au retour des beaux jours, cette cuisine équipée accueillera à merveille les effluves d’un bœuf bourguignon qui mijote pendant les longues soirées d’hiver… et, cerise sur le gâteau : le lave-linge reste !  

Bien sûr, on continue à rêver de l’habitation aux équipements parfaits, mais il se pourrait bien que de nouveaux éléments entrent en compte. Et si votre logement pouvait désormais vous apporter un épanouissement tout autre, la joie d’une rencontre et l’enrichissement du partage ?  

Que vous soyez étudiant(e) ou sénior, en difficulté financière, en situation d’isolement ou simplement à la recherche de belles rencontres, il est peut-être temps de vous pencher sur l’alternative du logement intergénérationnel : l’habitat a plus à vous apporter que vous ne l’auriez imaginé.  

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"Il y a quelqu'un qui t'attend à la maison"

On est allé à la rencontre de Jules. À vingt-trois ans, il vient de Bruxelles et arrive à Strasbourg en mars pour y effectuer un stage. Sauf que cette fois, cet habitué des colocations étudiantes va sortir de sa zone de confort puisqu’il s’apprête à poser ses valises chez Gabie, une septuagénaire rencontrée directement par le biais d’une annonce.

Mais pourquoi un jeune de vingt-trois ans se lancerait-il dans une telle aventure ? Jules invoque d’abord la curiosité : connaissant par cœur les coloc’ de jeunes, il avait bien envie de changer. Évidemment, l’aspect financier a également joué : en payant 300€ par mois à Gabie, il logera dans une chambre chez elle et partagera le salon, la cuisine et la salle de bain.  

Mais Jules insiste surtout sur le côté humain : “moi, je n’ai plus mes grands-parents”. S’il n’a pas l’habitude de côtoyer des personnes âgées, c’est justement là que le challenge l’intéresse : “Ça va me permettre de découvrir plein de choses, et puis il y a cet aspect rassurant lorsqu’on arrive dans une ville inconnue, de se dire qu’il y a quelqu’un qui t’attend à la maison”.  

Plus généralement, Jules est convaincu d’avoir fait le bon choix. Il espère voir ce genre d’initiatives se développer et est convaincu qu’elles vont dans le bon sens : “Il y a plein de gens qui galèrent à se loger et en parallèle, il y a des vieux qui ont des baraques vides et qui se sentent seuls”.

rue façades appartement
© Chloé Moulin

Mais la colocation intergénérationnelle passe aussi souvent par l’aide d’une association qui a pour but de mettre en relation jeunes et moins jeunes et de créer un cadre sécurisant, propice à la réussite de l’expérience.  Basée dans le Grand Est depuis 2008, l’association Un Toit 2 Générations a permis la mise en place de quelques 700 contrats de colocations intergénérationnelles, avec tous les avantages que cela comporte.  

Un Toit 2 Générations propose deux options de coloc’ : la “formule conviviale” et “la formule solidaire”. Elles diffèrent selon le temps que le jeune est prêt à accorder à la personne âgée qui l’héberge. Outre l’avantage économique, on se concentre principalement ici sur la rencontre humaine, l’échange et la certitude d’être utile en faisant quelque chose de bien. Car oui, pour les personnes qui hébergent, ce lien permet aussi la rupture d’un isolement hélas de plus en plus fréquent des personnes âgées. 

Logo Un Toit 2 Générations
©Un Toit 2 Génération / Doc remis

"L’idée c’est de recréer du lien social"

En plus des colocations, on s’est demandé s’il existait d’autres façons d’appréhender la recherche de lien intergénérationnel à l’échelle du logement. Sur les bords de l’avenue du Rhin, la maison intergénérationnelle La Bonne Étoile (propriété d’Habitat et Humanisme) a ouvert ses portes en 2020.

Ici, pas d’appartements en coloc’ : on parle bel et bien d’un immeuble tout entier qui se prête au jeu de la mixité générationnelle.

Souvent considéré comme une nouvelle forme d’habitat d’avenir, l’habitat collectif n’implique pas de partager un appartement, mais les différents équipements d’une même bâtisse. Ainsi, on économise des ressources et on repense l’habitation comme vecteur de partage.

Marielle Bour est la responsable de la partie “accompagnement” de l’association, autrement dit, c’est elle qui est chargée du lien avec les locataires : “L’idée c’est de recréer du lien social, c’est un accompagnement. Considérer l’autre, se laisser perturber par l’autre même s’il n’a pas le même parcours que nous.” 

Ici, les profils sont bien variés : sur les quarante-cinq logements, quinze sont dévolus à des jeunes, quinze à des séniors, et les quinze derniers vont à des familles monoparentales. Tous ont le point commun de répondre à des critères de ressources pour être éligibles.

Parce que l’association a une visée sociale, des accompagnements plus spécifiques peuvent être proposés aux résidents selon leurs besoins. “Par exemple, on a eu des ateliers nutritionnels se rappelle Amandine KLING, la chargée de communication : “Parce que c’est un domaine dans lequel il y a beaucoup à faire que ce soit auprès des personnes âgées comme des jeunes”.  

Dans la résidence, on trouve un salon et une grande cuisine équipée qui sont mis à disposition des résidents. Et la bonne bouffe, ça rassemble ! Dernièrement, les habitants ont par exemple pu se retrouver autour d’ateliers culinaires proposés par des chefs étoilés. 

L’habitat collectif a aussi un fort aspect environnemental : en partageant une laverie commune, on diminue la consommation globale. Aussi, le petit jardin partagé est -aux beaux jours- un lieu de barbecues et d’ateliers jardinage à destination des enfants de la maison.

Portrait Amandine Marielle responsables La Bonne Etoile
Amandine KLING et Marielle BOUR travaillent au sein de la maison La Bonne Etoile ©Martin Savail

"Cela permet de côtoyer différents publics, d'apprendre les uns des autres"

Gaspard a emménagé à La Bonne Étoile il y a un peu plus d’un an. Lui, il fait partie du tiers de jeunes. Après avoir eu quelques expériences dans des logements standards ou en résidences étudiantes, il apprécie le changement que lui procure cette nouvelle habitation : “Je ne connaissais pas trop mes voisins, je voulais davantage cette idée de collectif. La collectivité, plutôt que d’être seul, c’est sympa.” 

Il évoque rapidement les activités qui font vivre la résidence. S’il va pousser la chansonnette une fois par semaine avec des séniors dans la salle commune, il sourit lorsqu’il parle de l’étudiante qui vient animer l’atelier chant et piano : “Elle aimerait bien habiter ici elle aussi”.

Quant à l’aspect intergénérationnel ? “Ça permet de côtoyer différents publics, d’apprendre les uns des autres. On ne se voit pas tous les jours mais ça permet quand même de créer un petit lien.”

Portrait Gaspard résident La Bonne Etoile
Gaspard habite la résidence intergénérationnelle depuis un peu plus d'un an ©Martin Savail

Du point de vue des personnes âgées, un avantage majeur réside dans la rupture de l’isolement auquel sont confrontés beaucoup de séniors. Il y avait par exemple cette locataire qui était très angoissée lorsqu’elle était seule. Depuis son emménagement à La Bonne Étoile, elle n’a plus aucun problème : “Même le cardiologue l’a remarqué !”. Vivez en bonne santé : vivez bien entouré !

L’aspect sécuritaire n’est pas non plus négligeable : on a des locataires qui s’échangent leurs doubles de clés, s’il y a un problème, ils savent qu’il y a du monde autour.” Marielle Bour développe : “De fait, parmi les personnes âgées, on n’a que des personnes seules, qui à un moment donné ont pu vivre un isolement ou un changement de vie. Un divorce, les enfants qui quittent la maison, il y a plein de situations.”

Elle prend enfin l’exemple de cette dame, qui, pendant tout le confinement, était très isolée dans les Vosges : “Au sortir du confinement, elle a décrété qu’elle ne voudrait plus d’isolement du tout”. Depuis, elle a emménagé dans la résidence et y est très active : elle se dédie principalement à des activités au service des autres.  

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