Alors que l’invasion russe en Ukraine fêtera bientôt son malheureux premier anniversaire, les barrières situées autour de l’ambassade de Russie sont toujours présentes, occasionnant de nombreux désagréments aux cyclistes et aux piétons. Pour remédier à ce problème, la Ville va créer une piste cyclable provisoire sur l’une des deux voies de circulation.
Pour les cyclistes et piétons strasbourgeois, chaque passage au croisement de la place Sébastien Brant et de l’allée de la Robertsau s’apparente à un chemin de croix. En cause ? Les barrières posées par l’État tout autour de l’ambassade de Russie, notamment sur la piste cyclable, depuis l’invasion de l’Ukraine le 24 février dernier.
Depuis quasiment un an maintenant, cette intersection représente ainsi le parfait exemple de conflits d’usage. Plus de trottoir ? Les piétons se déportent comme ils peuvent. Plus de piste cyclable ? Les cyclistes rognent sur le trottoir ou alors se déportent sur la route. Résultat des courses ? Un passage dangereux, « très accidentogène » selon Marina Lafay, conseillère municipale déléguée et élue du quartier Conseil des XV-Orangerie.
Une piste cyclable provisoire à la place d'une voie de voiture
Pour régler ce problème, la Ville a décidé de réagir en mettant en place une piste cyclable provisoire sur l’une des deux voies de circulation vers l’avenue des Vosges. Une décision qui découle de nombreuses réflexions entamées dès le printemps pour « sécuriser la zone » selon Marina Lafay : « On ne pouvait pas laisser telle quelle la situation traîner ».
Première question : pourquoi la Ville ne bouge-t-elle pas les barrières ? Eh bien, joies de la politique, tout simplement parce que ce n’est pas de son ressort. Cette responsabilité incombe aux services de l’État, et donc à la Préfecture. À la place, la Ville a donc pris la décision de transformer la chaussée la plus proche du consulat, en un double sens cyclable. Il restera donc une voie pour les voitures, ce qui évitera d’ailleurs les rabattements plus ou moins maîtrisés lorsqu’on s’engage vers l’avenue des Vosges.
De l’autre côté de la chaussée, vers l’avenue de la Forêt Noire, une voie sera également réservée aux vélos et aux bus. Enfin, en plus de la nouvelle piste cyclable, il y aura également du marquage au sol et des balises rétro-réfléchissantes. Dernière précision de Marina Lafay : « Il n’y aura pas de changements dans l’organisation du carrefour ».
Sécuriser le secteur, mais à quel prix ?
Tout ce projet a été pensé de façon à sécuriser un secteur où l’anarchie règne depuis l’arrivée des barrières. En effet, avec la création de la nouvelle piste cyclable, les cyclistes strasbourgeois(es) n’auront plus à se déporter sur la chaussée, un phénomène dangereux pour eux/elles, testé et non approuvé, mais aussi pour les automobilistes.
De ce projet important au vu des problèmes créés pour celles et ceux qui empruntent ce chemin tous les jours, il y a néanmoins un dernier point à aborder : le prix. Plus exactement : 16 000 €. Une somme qui peut paraître élevée, et qui n’a pas manqué d’être mise en exergue par la presse locale, déchaînant les commentaires.
Pour Marina Lafay en revanche, c’est un faux débat : « Des aménagements comme celui-ci, ça coûte cher. Il ne faut pas faire du bric et du broc, il faut quelque chose de solide. Les choses ont été pensées sérieusement et de façon technique, pour sécuriser au maximum cette zone ». Début des travaux ? « Dès que possible », selon l’élue.
Cette future piste cyclable marquera bientôt la fin d’un problème qui dure depuis un an au niveau de la circulation autour du consulat de Russie, et les utilisateurs/trices régulier(e)s ne pourront que s’en réjouir. Il n’y a plus qu’à espérer une bonne météo pour que les travaux débutent enfin.
Russie 1- Strasbourg 0. Arbitre: préfecture
Exactement. Ces barrières n’ont rien à faire sur la voie publique. Il suffisait de les retirer et le problème était réglé. Si les Russes ne se sentent pas en sécurité, je leur recommande de retourner en Russie et d’en discuter avec leur fou furieux en chef.