Le premier salon du flipper et des jeux de café, organisé par l’association La Ludette, s’est tenu les 28 et 29 janvier à Dettwiller. L’occasion pour des joueurs de flipper aguerris de partager leur passion avec le grand public, qui retrouve de l’intérêt pour ce jeu d’arcade typique des années 80.
Des babyfoots, des jeux de fléchettes, et plus de 40 flippers ont envahi la salle polyvalente de Dettwiller ce week-end.
Près de 1500 personnes sont venues partager leur passion peu commune, ou tout simplement découvrir cet univers, à travers ce rassemblement chapeauté par le collectionneur Yannick Dub.
Un pari pour l’association La Ludette
À la base, La Ludette de Dettwiller est une association centrée sur le jeu, et le maintien des relations sociales et intergénérationnelles par ce biais. Yannick Dub en est le trésorier : « tous les premiers vendredis du mois, on organise une soirée jeux de société, ouverte à tout le monde. C’est toujours un moment très convivial. »
Au sein des membres, de nombreuses personnes s’intéressent également aux Playmobils® ou aux Lego®, ce qui a donné lieu à quelques salons sur la thématique des jeux de construction depuis une dizaine d’années. L’occasion de faire connaître l’association, de tisser un réseau solide et d’acquérir les compétences nécessaires à l’organisation d’évènements d’ampleur.
En 2020, Yannick Dub songe à mettre la barre encore plus haut. Passionné de flipper, avide de partager ses savoirs, et conscient de la vague de succès que connaissent les années 80 actuellement, il décide de valoriser les jeux vintage. « Il y a des salons à Nancy, à Dijon… Mais rien dans la région, alors qu’il y a un grand vivier de collectionneurs. C’est dommage ! On a décidé d’y remédier. » C’est ainsi que l’association se lance dans ce projet peu classique, qui n’aboutira qu’en 2023 en raison du Covid-19.
Objectif flipper !
La mise en place de cet évènement a nécessité une longue préparation. « On s’est déplacé au salon de Nancy. On a posé de nombreuses questions sur l’organisation, les acteurs à solliciter… Puis on s’est lancé. » La mission principale, au-delà de préparer matériellement le rassemblement, ou encore de trouver des ressources financières et des sponsors, a été de convaincre les collectionneurs du coin de participer.
En effet, les flippers présentés sont issus des trouvailles d’une vingtaine de particuliers survoltés, venant de toute l’Alsace. Ils sont plusieurs à avoir quelques flippers chez eux, et pour les motiver à prendre part aux festivités et à déplacer leurs précieux trésors, la soirée du samedi leur a été réservée en tant que VIPs.
« C’est l’occasion de se retrouver entre copains, puisqu’on finit par bien se connaître. Ce moment d’échange permet d’avoir nos machines dans un même lieu, et de pouvoir tester celles des uns et des autres autour d’un repas. C’est une occasion exceptionnelle pour expérimenter sur des nouvelles tables ou comparer nos techniques de jeu. » C’est grâce à cet engouement que le salon est en mesure de proposer des flippers provenant de diverses décennies, des années 70 jusqu’à aujourd’hui.
Mais comment devient-on un collectionneur de flipper ?
Yannick Dub se rappelle de son enfance dans les années 80, à l’ère ou tous les lieux de vie dans les village proposaient des bornes d’arcade. « Petit, je n’y comprenais rien. Mais j’aimais les sons, les lumières. C’est ça qui m’attirait. » Il commence à s’y intéresser plus sérieusement lorsque le modèle de flipper High Speed, qu’il connaît bien, est transposé dans un jeu du même nom sur la console Nes, en 1991. C’est d’ailleurs cette période qui marque le début de l’essor du jeu vidéo, au détriment des jeux d’arcade qui disparaissent.
Mais l’organisateur de Dett’flipp n’oublie pas le bonheur que lui procurait la table réelle. C’est pourquoi, il y a une dizaine d’années, il achète d’occasion ce modèle de flipper qui lui est si cher. À l’époque, il débourse 150 euros pour une machine en mauvais état. « C’était la catastrophe, je l’ai retapée de A à Z. Etant électronicien de métier, je m’en suis sorti… Ce qui m’a donné envie d’en acheter un deuxième. Puis un troisième. Bref, j’en ai huit, et pour libérer de la place dans mon salon, j’ai fini par me faire une salle de jeu personnelle ! »
S’il y a quelques temps, ce passe-temps semblait particulièrement rare et anecdotique, c’est moins le cas aujourd’hui. Le flipper n’échappe pas au succès de la mode vintage, et revient en force sur le marché. Les prix des machines d’époque s’envolent, tandis que des nouveaux modèles voient le jour, souvent avec des outils numériques et des écrans intégrés. « Attention… Un flipper neuf peut, aujourd’hui, valoir plus de 10 000 euros ! » De quoi faire tourner la tête.
chapô