Ce lundi 23 janvier, le Strasbourg Eurométropole Handball (SEH) a organisé une conférence de presse. Le sujet ? Les difficultés financières croissantes, menaçant l’existence même du club, qui se trouve depuis 2018 en Proligue, la deuxième division nationale. Pour se sauver, le SEH met ainsi en ligne une campagne de financement participative. Objectif ? 250 000 euros. On vous en dit plus.
« Aujourd’hui, on encaisse le coup ». Les paroles de Clément Huber, président du SEH, lors de la conférence de presse sont un cri d’alarme : difficile d’être un club sportif professionnel en ce moment. Lorsqu’on avait effectué un tour de terrain en 2021, nombreux sont les clubs à nous avoir partagé leurs craintes de dépôt de bilan. Deux ans plus tard, et avec une crise covid à absorber, la réalité rattrape le SEH : il faut trouver de l’argent.
Un déficit important et une trésorerie bien creuse
Car de l’argent, le SEH n’en a plus beaucoup : le déficit du club pour la saison dernière a officiellement été validé à – 120 000 euros. Pour Clément Huber, ce déficit a été « impacté par une diminution de subvention de la Région, à hauteur de 50 000 euros et une démarche partenaire moins réussie que provisionnée ». En plus de cela, les aides d’État et les aides covid ont également disparues. Résultat ? Un manque à gagner dangereux pour la survie du club.
En conséquence, la trésorerie encore existante pour la saison 2022/2023 a principalement servi à rembourser le déficit creusé lors de la saison 2021/2022. L’argent qui reste aujourd’hui permet à peine de passer le mois de janvier, et après, il ne restera plus rien. Et si le match contre le PSG organisé au Zénith n’a pas davantage creusé les finances et permis d’augmenter la notoriété du club, le temps presse.
Une campagne de financement participatif pour survivre
Alors qu’elle avait envisagé l’arrêt pur et simple, l’équipe dirigeante du SEH a décidé de lancer une campagne de financement participatif sur HelloAsso. L’objectif ? Récolter 250 000 euros en 2 mois, afin d’obtenir assez de trésorerie pour valider la saison et travailler sur les budgets de la saison prochaine et l’avenir du club.
La campagne de financement se révèle très classique dans sa forme : les Strasbourgeois(es) pourront réaliser un don libre, à partir de 5 euros, qui est défiscalisé. Ils et elles pourront également faire des dons plus ciblés, avec des contreparties, comme des ballons dédicacés, des lots offerts par les partenaires comme Anthony Caci ou Vincent Gérard, gardien de l’équipe de France, ou encore des prestations VIP.
Quid de l’avenir financier si le club descend en 3e division ?
Enfin, une question reste tout de même sur toutes les lèvres : que se passera-t-il si le club ne reste pas en Proligue ? En effet, un avenir financier s’accompagne forcément d’un avenir sportif. Et celui-ci n’est pas tout rose : le SEH se dirige pour le moment tout droit vers la 3e division. Avec aucune victoire et seulement un nul en 15 rencontres, l’espoir est infime. Mais ce dernier existe tout de même : on sait que Strasbourg, dans tous les sports, a toujours quelque chose de magique.
Néanmoins, même si il devait y avoir relégation, pour Clément Huber, ce ne serait pas la fin du club : « La dynamique partenaire sera peut-être différente, mais une descente ne remet pas en cause le projet ». Le président y verrait même un bon côté : « Repartir d’un échelon sera peut-être plus facile à gérer, moins lourd à porter pour les budgets ». Entre convaincu et essayant de se convaincre, la ligne est fine.
Le Strasbourg Eurométropole Handball se trouve actuellement dans une situation financière précaire. Le club lance ainsi une campagne de financement participative pour survivre. L’occasion pour les Strasbourgeois(es) de soutenir le club phare du handball à Strasbourg, pour ne pas qu’il disparaisse. À voir également ce que feront les collectivités, comme la Ville et l’Eurométropole. Car la disparition du club porterait à coup sûr préjudice à la pratique de ce sport dans notre ville.