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6 anecdotes que vous ne connaissez pas sur le quartier européen de Strasbourg

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Lorsqu’on évoque Strasbourg à l’étranger, notre petit nid douillet n’est pas uniquement synonyme de vin chaud brûlant et de ravissants bonnets-cigogne. Eh non : en Europe, lorsqu’on mentionne Strasbourg, c’est bien souvent pour sa qualité de siège de nombreuses institutions.

On ne vous demandera pas ici si vous savez différencier Conseil de l’Europe et Union européenne, si vous connaissez la fonction du Parlement ou encore si vous vous étiez déjà intéressé à la Pharmacopée européenne (personne ne s’intéresse à la Pharmacopée européenne).

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Mais la prochaine fois que vous vous promenez à l’Orangerie, si vous souhaitez prolonger votre balade jusqu’aux abords des institutions, ouvrez l’œil : le quartier européen a davantage à vous révéler que vous ne le pensiez.

Strasbourg_1999_parlement
© Anne Mellier / Pokaa

Le siège du Parlement européen aurait pu être à... Scharrachbergheim

En 1957, la Ville de Strasbourg dépose sa candidature pour accueillir le siège du Parlement européen. Dans un dossier intitulé “Strasbourg invite l’Europe”, trois lieux différents sont proposés. En concurrence de l’emplacement actuel du Parlement, il a été envisagé d’implanter celui-ci à… Scharrachbergheim ou encore à Oberhausbergen.

On pense très fort aux journalistes politiques qui devraient vouer une reconnaissance éternelle aux décisionnaires de l’époque sans qui ils auraient peut-être été condamnés à s’étouffer régulièrement en tentant de mentionner “le Parlement de Scharrachbergheim” depuis leurs studios parisiens.

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Trois propositions d’emplacement pour le Parlement européen © Union européenne

Et une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, les décisionnaires de l’époque ont également eu la présence d’esprit de ne pas valider une des propositions de quartier européen qui consistait tout simplement à.… raser la Robertsau. On les en remercie !

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Proposition d’implantation de quartier européen à la Robertsau (l’Orangerie est sur la gauche) © Union européenne

 Strasbourg is the new Hollywood : un Hall of Fame au Conseil de l’Europe

Si vous vous baladez sur l’avenue de l’Europe (le cœur ouvert à l’inconnu), vous pouvez essayer de trouver les “Dalles pour l’Europe”. Le long de l’avenue, vous pourrez en compter quinze, chacune au nom de personnalités qui ont œuvré en faveur de l’Europe à Strasbourg. Alors non, pas de Brad Pitt et encore moins George Clooney, mais vous risquez peut-être de marcher sur l’étoile du Pape François ou de Barack Obama. Et chacune des étoiles est accompagnée d’une citation prononcée lors d’un discours à Strasbourg.

Parmi les dalles, vous pouvez tenter de retrouver celle d’Ernest Bevin, ministre britannique fervent défenseur de Strasbourg comme siège des institutions. Si la dalle expose une citation dans laquelle il loue publiquement les qualités de Strasbourg, il se raconte que ses motivations auraient été toutes autres : “Strasbourg ? Parfait ! Personne n’ira là-bas”. Non mais oh !

Allez, il ne manque plus qu’à motiver Roland, Catherine, Fabienne et Jeanne à aller mouler leurs mains dans des blocs de béton pour sentir définitivement un petit vent californien souffler sur Strasbourg.

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© Martin Savail

Un morceau du Mur de Berlin à Strasbourg

Et si vous continuiez un petit peu votre balade dans le quartier européen jusqu’à la Cour européenne des Droits de l’Homme ? Son siège, inauguré en 1995 et réalisé par le même architecte que le Centre Pompidou à Paris, abrite en son jardin un petit morceau de la grande Histoire.

Par-delà les grilles qui bouclent les jardins, on peut y voir quatre fragments du mur qui a symbolisé pendant tant d’années la fracture de deux mondes qui ne se comprenaient pas.

Si un premier fragment a été offert au Conseil de l’Europe par la Ville de Dresde, les trois autres ont été tout bonnement achetés par l’organisation internationale. Ainsi, ils représentent la vocation du Conseil de l’Europe d’unir les peuples européens autour du respect des principes de démocratie, des droits de l’Homme et de l’État de droit.

cour européenne des droits de l’homme
© Hugo Favre - Napoli / Pokaa

Le curieux hémicycle du Parlement européen

Attardons-nous enfin sur le Parlement européen. Ou plutôt son siège, le bâtiment Louise Weiss (pour briller en dîner mondain, vous aurez également tout le loisir de le désigner sous son autre petit nom : “IPE4”…c’est plus chic).

Depuis les berges de l’Ill, on a comme l’impression que le dôme de l’hémicycle (un des plus grands au monde) s’en échappe par le haut. Eh bien ce fameux dôme est fait… de bois ! Eh oui ! Et pas de vulgaires lattes de bois, car elles n’ont pas été choisies au hasard : l’hémicycle est en effet lové dans un globe fait spécialement de chêne et de cèdre, matériaux ayant servi à la fabrication des caravelles à bord desquelles Christophe Colomb a vogué vers le Nouveau Monde.

Pour la petite histoire, si la symbolique du Parlement évoque un bateau voguant sur l’Ill, il est aussi régulièrement comparé à une ville dans la ville. Et pour cause, à l’intérieur vous trouverez un bureau de poste, une crèche, des plateaux tv, des studios radio, deux bars et même une salle de sport !

Un chêne royal au Palais des Droits de l’Homme

Vous avez certainement déjà été bassiné avec elle pendant tout le mois de septembre, mais on va quand même en remettre une petite couche. En 1992, la tête à chapeaux la plus célèbre au monde débarque à Strasbourg. Toute de bleu vêtue, la Reine Elizabeth II donne un discours particulièrement europhile devant le Parlement européen avant de franchir l’Ill pour visiter le chantier de ce qui allait devenir le Palais des Droits de l’Homme.

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© Communautés Européennes 1992 – PE

Ni une ni deux, les mains gantées de blanc, elle s’empare alors d’une redoutable pelle pour se livrer à ce dans quoi elle excelle : le plantage d’arbre. C’est ainsi que par une journée ensoleillée de 1992, un chêne tout droit venu des jardins royaux du Château de Windsor s’est retrouvé sur le site de ce qui allait devenir le siège de la Cour européenne des Droits de l’Homme à Strasbourg.

Si la petite anecdote est plutôt sympa, le reste est un peu plus mystérieux… puisqu’on ne sait absolument pas ce qu’est devenu le chêne. Le jardin du palais regorge pourtant d’arbres, dont des chênes. Donc lorsque vous passez devant, ouvrez l’œil : on ne sait jamais, devant vous se dresse peut-être un chêne avec un petit quelque chose de royal.

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© Communautés Européennes 1992 – PE

Le mythe de la princesse Europe

Un peu partout dans le quartier européen, vous pourrez tomber sur des statues diverses et variées qui partagent pour la plupart un point commun : avoir été offertes à l’une des institutions présentes à Strasbourg par un pays ou une ville du monde. Sur la pelouse du Palais de l’Europe, par exemple, ont ainsi poussé plein de sculptures, comme des bolets par jour humide d’automne.

En contournant le Conseil de l’Europe par l’avenue du Président Robert Schuman, vous ferez face à une statue qui se démarque des autres. Déjà par sa taille : on doit dire qu’elle impressionne. Ensuite, celle-ci n’a pas été offerte au Conseil de l’Europe mais au Parlement européen, par la Crète en 2005.

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© Martin Savail

Si à première vue vous n’y voyez qu’une femme sur un taureau, sachez que la sculpture représente l’origine-même du nom du continent européen puisqu’elle fait référence au mythe de la princesse Europe. La princesse Europe vit sur le territoire de l’actuel Liban. Elle se fait remarquer par Zeus du fait de sa grande beauté. Sauf que là où ça se complique pour Europe c’est que Zeus est davantage comparable à une sorte de prédateur sexuel en sandales et tunique qu’à un barbu très classe qui balance des éclairs lorsqu’il est énervé : lorsqu’il jette son dévolu sur une femme, il n’hésite pas à user de divers subterfuges pour arriver à ses fins.

Et c’est ainsi qu’il se métamorphose en taureau pour approcher la princesse Europe avant de l’enlever et de l’emmener sur le continent qui prendra son nom… pour la violer. Le continent prend ensuite le nom de la princesse, dont le visage figure aujourd’hui sur les billets de cinq, dix et vingt euros.

Le quartier européen a encore bien plus à vous offrir. Au fil de ses soixante-dix années d’existence, il a vu passer bon nombre de personnalités internationales, de présidents, reines et rois, etc. Des décisions qui ont changé l’avenir du continent y ont été prises et des milliers de personnes y travaillent chaque jour, œuvrant ainsi pour la préservation des valeurs incarnées par Strasbourg : droits humains, démocratie et État de Droit.

Martin Savail

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