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De la CFA 2 aux portes de l’Europe : l’histoire du Racing Club de Strasbourg racontée en BD

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En 2011, le Racing touchait le fond. Cinquième division nationale, un stade laissé à l’abandon et le spectre d’une disparition définitive du football français. Ce samedi 6 août, le Racing débutera une nouvelle saison de Ligue 1, avec l’ambition de faire aussi bien, voire mieux, que leur 6ème place décrochée l’an dernier. Entre ces deux dates, le Racing a vécu son lots de rebondissements, de joies, de peines et surtout d’émotions avec son formidable public. On aurait pu en faire une série ; le club a décidé d’en faire une BD. Rencontre avec l’auteur et le dessinateur, et retour sur l’histoire du club qui fait vibrer le coeur de milliers de supporters.


« Éternel Racing ». Jamais, probablement, un titre aura aussi bien porté son nom. Promis à l’enfer en 2011 à la suite du dépôt de bilan, le Racing a plus que jamais mérité la définition du phénix, en renaissant de ses cendres. 11 ans, 4 montées, une Coupe de la Ligue, un maintien héroïque et des émotions extraordinaires, de la CFA 2 aux portes de l’Europe. Ce n’était pas possible de ne pas raconter toutes ces histoires, connues ou moins connues.

© Nicolas Kaspar/Pokaa


Une équipe de choc aux manettes

Pour raconter une telle histoire, comme pour marquer des buts, il faut une équipe de choc. Le Racing a eu François Keller, responsable du centre de formation et ancien entraîneur du Racing, Guy Feigenbrugel, intendant du club, Jean-Marc Kuentz, entraîneur adjoint, et Marc Keller, le président – et tant d’autres. La BD Éternel Racing a Romain Sublon et Robert Paquet. Le premier, auteur indépendant depuis plus de 20 ans, connaissait bien l’histoire du club : « Cette période, j’étais en plein dedans. J’avais déjà travaillé sur le Racing et le foot est un sujet qui me plaît. J’avais suivi le centre de formation pendant longtemps, et j’ai pu voir la renaissance du club et de gens que j’avais suivis. Et ensuite, avec le retour au premier plan et mon gamin qui se passionnait du Racing… À raconter c’était idéal ».

Le second, quant à lui, était totalement étranger au monde du foot et au Racing. Il a d’ailleurs remplacé le premier dessinateur, qui a dû abandonner le projet en raison de problèmes de santé, et a rejoint l’aventure en décembre 2021. Néanmoins, Robert Paquet connaît bien le milieu du sport. Le dessinateur belge s’occupe en effet des 24h du Mans chez Glénat, et a également participé pour le studio Graton à la réalisation d’une quinzaine d’albums sur et autour d’un personnage bien connu des amateurs d’automobiles de Michel Vaillant. Une connaissance du milieu du sport et de ses amateurs, qui lui permet d’anticiper les attentes d’un autre public de passionnés : ceux du Racing.


« Ce sont des gens qui vivent leur passion à travers la BD » : de l’importance d’être juste

Car, pour Robert Paquet, le plus important était que son dessin soit le plus réaliste possible : « Dans ce genre de sujets, on a plus à faire à des passionnés plutôt qu’à des lecteurs de BD. Ce sont des gens qui vivent leur passion à travers la BD. Il faut honorer cela en respectant scrupuleusement le détail, l’ambiance. J’ai donc appris au fur et à mesure l’histoire du club ». Ainsi, le dessinateur s’est beaucoup renseigné sur l’histoire du RCS, à l’aide du Racing et de ses discussions avec Romain Sublon. Il en a résulté un découpage très pointu, dans un balais de papiers, crayons et encrages, pour s’assurer de la justesse du récit et du visuel : « Il faut comprendre l’image, pour qu’elle colle au récit. On n’a pas le droit à l’erreur, sinon on n’est pas pris au sérieux ».

Une volonté de justesse partagée par l’auteur, mais également tous les autres acteurs : « Marc Keller et l’éditeur étaient attentifs, soucieux de comment l’histoire se raconte, de la véracité de ce qui est exprimé. Il y a eu de nombreuses réunions, une à chaque chapitre, pour s’assurer de ce qui était raconté, de la chronologie, en prenant en compte les enjeux complexes, financiers comme politiques. Il fallait être juste avec ce qui s’était passé. Mais dès la première étape il y a eu un grand respect de la façon dont j’allais raconter l’histoire ». Et, sans spoiler, la BD débute très fort : « Je choisis la première planche qui ouvre sur un stade vide et François Keller et Guy Feigenbrugel seuls sur le parking ». Dans cette scène, on remarque même un petit écureuil qui se balade, comme un personnage récurrent que l’on observera tout au long de l’ouvrage.

Passion Racing. © Nicolas Kaspar/Pokaa


11 années, et beaucoup d’histoires à raconter

Tout au long de la BD, les onze dernières années du club se dévoilent sous nos yeux. Pleines d’embûches, mais surtout pleines de joie. Des moments plaisants à vivre en tant que supporter, mais parfois difficiles à retranscrire pour Romain : « Les moments de matchs, celui contre le PSG, contre Lyon ou la remontée en Ligue 2, en tant que supporter c’est génial à vivre. Mais à raconter, ce n’est pas facile. Il faut trouver le rythme pour l’écriture puis pour le dessin ». Pourtant, c’est ce qu’a préféré dessiner Robert : « J’aimais bien dessiner les échanges de joueurs, les passages où l’on retranscrit les buts et l’action sur le terrain. Pour les lecteurs, ce sont les instants où ils ressentent le plus d’émotions. C’est le plus agréable à dessiner parce qu’on partage quelque chose avec eux, qui se rappellent de ce qu’ils faisaient, où ils étaient. C’est produire du rêve ».

Dès lors, Romain a préféré raconter le processus de reconstruction du club. La genèse du nouveau Racing : « Le début qui m’a le plus stimulé, parce qu’on part du champ de ruines. Raconter comment on se reconstruit pour un club aussi prestigieux et aussi vieux dans le monde pro que le Racing, c’est passionnant ». Une période très difficile pour le club, qu’il fallait traiter de la bonne manière : « À ce moment-là, difficile de rigoler. Un grand nombre de salariés perdent leur boulot, le club est fragilisé ». Pourtant, le Racing ne s’avoue pas vaincu : « Malgré ça, il fallait réussir à retranscrire l’élan et l’énergie qui existait aussi, donc fallait trouver des petits moyens. On a l’écureuil, les rencontres entre François et Guy tout seuls qui bricolent et réparent un vestiaire laissé plus qu’à l’abandon par la direction précédente… Raconter des petites choses sans lesquelles la suite ne peut pas arriver ».

La suite, on la connaît : Marc Keller arrive en 2012 avec des investisseurs pour reprendre le club en main. Pourtant, tout n’a pas été rose entre la reprise du club et la sixième place décrochée dix ans plus tard. Romain raconte : « Une autre période intéressante à traiter pour moi était le bourbier des années au National. François perd un peu la main sur son groupe et arrive un peu à la fin d’un cycle. C’est repris par Duguépéroux – entraîneur historique du Racing, vainqueur notamment de la Coupe de la Ligue en 2005, ndlr –, on est sauvé d’une relégation – par la rétrogradation de Luzenac, alors promu en Ligue 2, ndlr. Et là on se dit : mais ça peut durer des plombes. Ils s’en sortent et finalement, en Ligue 2 ils ne font qu’une année. C’est prodigieux. Donc là, à raconter, il s’agit de trouver les bons éléments et de s’amuser ».


La beauté d’une histoire 

Et comment ne pas s’amuser à conter l’histoire d’un club qui est passé par tellement d’épreuves en à peine 11 ans ?   Romain abonde : « Il se passe tellement de choses… C’est tellement rapide et grandiose ; humainement, sportivement… Chaque année le club grandit, récupère des salariés, des postes, des bureaux. Puis ils rouvrent le centre de formation, reprennent des coachs vidéo, physique… Il y a également une solidarité qui s’est créée, avec la Fédération des supporters. Et en fait, ils se reconstruisent très vite ». Alors que, de l’autre côté, certains clubs ne se sont jamais relevés d’une telle chute, ou alors très longtemps après. Cette réalisation a frappé Romain : « Il y a un côté presque insensé au fait que ça existe. Le club se reconstruit avec l’un des meilleurs joueurs du club, avec des entrepreneurs locaux… Un public présent à 10 000 supporters dès la 5ème division… ».

Le Racing incarne donc un espoir dans le football d’aujourd’hui, toujours plus ébranlé :« Je savais que le Racing avait cette puissance là, mais je ne pensais pas ça capable dans le football d’aujourd’hui. Je ne pensais pas qu’ils pourraient être 6èmes d’un championnat 10 ans après le dépôt de bilan, avec les mêmes actionnaires, le même président, le même stade, aucun entraîneur viré et plusieurs joueurs qui ont marqué l’époque ». Avec en prime, pas un problème au stade : « À Strasbourg c’est complet tous les matchs, il n’y a pas eu un soucis dans les tribunes alors que l’on a vécu une années dégueulasse en la matière et qu’il y a 25 000 supporters à chaque match. Pour mon fils, ça donne encore pas mal d’envie et d’espoir ».

À travers les pages feuilletées, on se rappelle les émotions vécues, la tristesse comme la joie. Et l’on se rend compte du chemin parcouru et de la chance que l’on a, et notre fierté, d’avoir un Racing fort aujourd’hui. Tout le reste, vous le retrouverez dans la BD, les petites histoires comme les grandes. Avec un petit écureuil, vous partirez à la découverte de onze années aussi belles que mouvementées, où le club est passé par toutes les émotions. Et tous ses supporters avec.


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