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Mystère de Strasbourg : l’histoire méconnue des « ponts couverts » de la Petite France

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Avec l’arrivée du printemps, on entend ce fameux proverbe partout : « En avril, ne te découvre pas d’un fil ». Eh bien voilà un adage qu’à Strasbourg, même les ponts tentent d’appliquer ! Vous l’aurez compris, on vous emmène aujourd’hui à la découverte de l’histoire d’un des monuments les plus connus de la ville : les ponts couverts de Strasbourg.



À l’est de la Petite France, au bout du square Louise Weiss, se dressent une série de ponts qui enjambent les canaux de l’Ill. Encadrés par de massives tours de pierre, les ponts couverts font partie des monuments les plus fameux de Strasbourg. Pourtant, leur histoire ainsi que l’origine de leur nom semble méconnue.

© Coraline Lafon / Pokaa

Leur histoire commence au milieu du XIVe siècle. À cette époque, Strasbourg est une ville libre, autonome et prospère. Elle tire principalement ses revenus et sa puissance du trafic fluvial. Sa position lui permet en effet de contrôler les marchandises circulant sur l’Ill et sur le Rhin, ce qui lui assure une grande prospérité. La ville, pour s’assurer une meilleure défense de son principal atout, entreprend alors d’étendre ses muraille sur l’Ill, à l’est de son ellipse insulaire.

La zone que Strasbourg entend ainsi défendre est complexe. L’Ill s’y divise en effet en plusieurs petits canaux : le canal de navigation principal, la Spitzmühle, la Duntzenmühle et la Zornmühle. Pour protéger ces méandres fluviaux, des ponts fortifiés sont ainsi dressés et sont ensuite entièrement couverts d’une toiture de tuiles, ce qui leur vaut le surnom qui nous est parvenu : les ponts couverts. Ils sont encadrés par quatre tours en pierre : la Malzenturm, aujourd’hui disparue, la Heinrichsturm, la Hans von Altheimturm et enfin la Henckerturm, la tour du bourreau. Ces tours avaient, dans un premier temps, uniquement un usage défensif.

 Un témoignage de l’aspect de ces ponts nous est transmis par une gravure du XVIIe siècle de Wenzel Hollar qui atteste de l’aspect de galeries qu’avaient encore les ponts à son époque.

HOLLAR Wenzel, L’été, XVIIe siècle.


XVIIe siècle : Les ponts couverts tombent peu à peu en désuétude

Peu d’informations existent sur les premiers siècles de l’existence des ponts couverts. On connait néanmoins quelques étapes de modernisation de ces derniers au fil des siècles. Dans un premier temps, la ville va remplacer le bois des piliers par du grès, puis rajouter des herses, au XVIe siècle, pour renforcer la défense de cet espace.

Malgré ces quelques améliorations, la défense des ponts couverts devient désuète. Les ponts en bois ne sont plus capables de faire face à la modernisation des armes, notamment de l’artillerie. Leur usage défensif disparait ainsi peu à peu. Ce constat vaut également pour les tours, qui se transforment progressivement en prison et en lieu de torture jusqu’en 1823.

Cet affaiblissement explique que, vers 1690, les ponts couverts ne soient plus les seuls édifices à défendre le nord de l’Ill. En effet, Strasbourg étant rattachée au royaume de France depuis peu, celui-ci entreprend de moderniser son attirail défensif. Un barrage est ainsi construit à l’est des ponts couverts, juste au nord de l’actuelle fac de médecine : le barrage Vauban.

Construit entre 1681 et 1688 par Tarade, suivant les plans de Vauban, le barrage est censé moderniser la défense de la ville et remplacer en cela les ponts couverts. L’édifice permet par exemple une installation aisée de pièce d’artillerie en son sein pour pouvoir se défendre en cas d’attaque sur le fleuve. L’installation d’écluses dans l’édifice permet également l’inondation de la zone en amont en cas de siège de la ville. Cette technique sera notamment utilisée lors du siège de Strasbourg en 1870.

STUNZ Jean-Baptiste, Première vue de Strasbourg, 1750.
barrage vauban
© Coraline Lafon / Pokaa


XVIIIe siècle : la disparition de leur célèbre toiture

Les ponts ayant perdu au fil des siècles leur rôle purement défensif, ils sont démolis en 1783 pour être remplacés par de simples passerelles en bois, uniquement destinées à la circulation. Les ponts couverts perdent à ce moment définitivement la toiture qui leur a valu leur surnom.

Au XIXe siècle, une nouvelle entreprise de rénovation de la zone intervient. Les ponts couverts sont à nouveau reconstruits dans les années 1860. Ils sont alors en pierre et ce sont ces ponts que l’on peut encore fouler de nos jours. En 1869, une des tours en pierre, la Malzenturm est rasée suite à un incendie et n’a pas été reconstruite.

Les trois tours ayant réussi à traverser les siècles furent finalement classées monuments historiques en 1928, reconnaissant ainsi la valeur historique de l’ensemble du site.

Louis Guyot

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