Du Covid à la guerre en Ukraine, le centre de la Bourse est au cœur de toutes les crises. Alors que les demandes de vaccinations baissaient considérablement ces dernières semaines, la Ville a décidé de mettre une nouvelle fois le vaste espace à disposition et de le convertir en lieu d’accueil et de coordination des réfugiés ukrainiens.
Orientés jusqu’alors par la SPADA, les réfugiés ukrainiens qui arrivent à Strasbourg sont maintenant invités à se présenter à la grande salle de la Bourse. Dédié depuis janvier 2021 à la crise sanitaire et à la vaccination, le vaste bâtiment change d’étiquette et se consacre aujourd’hui à l’accueil et à la coordination des Ukrainiens qui fuient la guerre dans leur pays. Avec 130 nouveaux arrivants par jour depuis jeudi, les équipes sur place risquent en effet d’être bien occupées.
“C’est un lieu de pré-accueil, de repère pour accompagner les personnes au mieux sur des questions administratives, sociales, de santé et vers un hébergement adapté.” indique la préfète du Bas-Rhin Josiane Chevalier. Sur place, plusieurs structures travailleront ensemble parmi lesquelles le Foyer Notre Dame, la Croix Rouge et la cellule d’urgences Médico-Psychologiques du Bas-Rhin (CUMP 67). Quatre box ont d’ores et déjà été aménagés, et le centre sera ouvert tous les jours de 9h à 12h et de 14h à 17h.
“Malheureusement, les crises s’enchaînent, voire se cumulent. Je dois dire que la crise sanitaire et ses vagues successives ont renforcé notre capacité à s’adapter. Pour l’instant objectif éviter que les réfugiés se perdent dans les méandres administration.” explique Jeanne Barseghian, qui précise également que cette mobilisation s’adaptera en fonction des besoins et se poursuivra le temps qu’il faudra.
Sur place, le Foyer Notre Dame, la Croix rouge et la CUMP 67
Dès l’entrée, un agent de service sera présent pour accueillir les visiteurs. Une fois leur identité vérifiée, – Ndlr. notamment pour s’assurer qu’ils sont bien de nationalité ukrainienne. – ils pourront se rendre dans un espace d’attente et auront accès à boire et à manger. Ce sont les membres du Foyer Notre Dame qui établiront le premier contact. Une équipe dédiée comprenant deux travailleurs sociaux, deux juristes et deux interprètes. “Ils seront accueillis avec beaucoup de bienveillance et de professionnalisme. Ces équipes ont l’habitude de gérer ce type d’accueil.” rassure Antoine Breining, président du Foyer Notre Dame. L’objectif est avant tout de régulariser la situation administrative des concernés, afin qu’ils aient accès à la protection temporaire accordée en France, à la demande des ministres européens de l’Intérieur.
Une dizaine de bénévoles de la Croix Rouge vont également se relayer sur place 7 jours sur 7. Ils seront en charge des consultations médicales, des tests et des éventuelles vaccinations. “Le bureau de rétablissement des liens familiaux a aussi ouvert à Strasbourg. C’est un fichier qui permet de mettre en relation les membres d’une même famille. C’est efficace et notamment utilisé en zone de guerre.” ajoute Raphaël Munoz, directeur départemental de la Croix Rouge.
Enfin, les équipes de la CUMP 67 seront aussi présentes pour les réfugiés qui auraient besoin d’un soutien médico-psychologique. “Ce sont des personnes qui vont être en rupture de tous leurs repères habituels, qui vont être dans une incapacité à entrevoir l’avenir. Ils ont dû faire face à des deuils dramatiques et inattendus. Ils sont dans une incapacité de savoir où ils seront demain, il est important de les accompagner dans ces moments très difficiles.” détaille Pierre Vidailhet, professeur de psychiatrie aux Urgences médico-psy. Par ailleurs, des bénévoles spécialement formés au Bafa seront disponibles pour s’occuper des enfants. Un détail plutôt important, puisque la plupart des réfugiés qui parviennent à quitter l’Ukraine sont en majorité des femmes et des enfants, ainsi que des personnes âgées.
L’aboutissement de cette prise en charge globale, est d’orienter les personnes qui se présentent salle de la Bourse vers un hébergement. Pour le moment, un peu plus de 300 réfugiés sont déjà logés dans des hébergements collectifs.