Près de dix jours après le début de la guerre en Ukraine, la préfecture du Bas-Rhin dévoile le dispositif qui est en train d’être mis en place pour soutenir les Ukrainiennes et les Ukrainiennes qui arrivent à Strasbourg. Soutien financier, protection temporaire et ouverture de plus de 300 places d’hébergement, on fait le point sur ce qui a été annoncé.
Particulièrement importante dans le Bas-Rhin (environ 600 personnes), la communauté ukrainienne est sûrement l’une des raisons pour laquelle de nombreux Ukrainiens qui fuient la guerre arrivent à Strasbourg. Depuis le début de l’invasion russe, ils seraient près de 250 à avoir rejoint la ville. Pour les soutenir et faire face à cet afflux de personnes, la préfète du Bas-Rhin assure la “mobilisation totale” des services. “La France se doit d’être à la hauteur de la protection de ceux qui fuient la guerre en Ukraine. C’est notre responsabilité en lien avec les collectivités.” ajoute-t-elle.
Selon la préfecture du Bas-Rhin, le premier flux d’arrivées est constitué de personnes ayant des proches dans le département et un deuxième flux devrait probablement arriver prochainement avec des réfugiés provenant d’Allemagne, qui a déjà accueilli beaucoup d’Ukrainiens.
Plusieurs fonds pour soutenir financièrement les Ukrainiens
“Le besoin est actuellement d’ordre financier.” affirme Josiane Chevalier. Alors pour soutenir l’Ukraine face à cette guerre, plusieurs fonds ont été créés. Antoine Grassin, conseiller diplomatique de la préfète du Bas-Rhin indique que le Ministère des Affaires étrangères a mis en place un fonds pour que les collectivités puissent verser ce qu’elles souhaitent donner pour soutenir le peuple ukrainien. Un autre fonds est mis en place pour les entreprises qui souhaitent participer à cette campagne de soutien.
Enfin, un fond est également géré par la Protection Civile, qui prend en charge la collecte et le transport de nombreux dons. Ce dimanche 6 mars par exemple, pas moins de treize camions de la Protection Civile sont partis de Strasbourg aux alentours de 9h du matin, direction la Pologne, à proximité de la frontière ukrainienne. Des dons de produits de première nécessité, du matériel médical et d’hygiène, qui proviennent de toute la France, répartis sur 300 palettes.
Une protection temporaire de 6 mois, renouvelable 3 ans
Les ministres européens de l’Intérieur se sont réunis la semaine dernière et ont décidé d’accorder une protection temporaire aux réfugiés fuyant la guerre en Ukraine dans toute l’Union Européenne. Ainsi, toutes les personnes concernées pourront bénéficier d’office d’une autorisation de séjour de six mois sur le territoire et renouvelable jusqu’à trois ans. Une mesure qui évite les délais qui retardent habituellement les demandes d’asiles et qui ouvrent directement les droits pour les allocations de demandeurs d’asile, les droits sociaux, la possibilité d’une prise en charge médicale et qui permet aussi de pouvoir travailler.
Mais pas besoin de se précipiter, comme le rappelle le secrétaire général de la préfecture du Bas-Rhin, Mathieu Duhamel, “La majorité des Ukrainiens ou presque, dispose d’un passeport biométrique.” Un précieux sésame qui ouvre automatiquement 90 jours de séjour sur le territoire. “Dans l’immédiat, ils n’ont donc pas de démarche à initier.” précise-t-il.
Pour celles et ceux qui auraient besoin d’être orientés ou qui se retrouveraient sans logement à leur arrivée à Strasbourg, ils peuvent se signaler à la SPADA-Structure de premier accueil, située 2 rue Bartisch. Un système permettant de séparer les demandeurs d’asile et les réfugiés ukrainiens sous protection temporaire sera bientôt mis en place. Quant à la SPADA, elle sera très vite remplacée par une autre structure dédiée, certainement opérée par une association et avec la présence de la Croix Rouge.
300 à 400 places dans des logements collectifs
Les premiers réfugiés arrivés à Strasbourg sont pour la plupart hébergés par des amis ou de la famille. Depuis jeudi, la préfecture estime que plus de 70 personnes sont déjà arrivées. Et pour celles et ceux qui ne se retrouveraient sans logement, des hébergements collectifs répartis sur tout le département vont être mis à disposition. Auberges de jeunesse, centre de vacances, Josiane Chevalier indique “On utilise toutes les possibilités qui s’offrent à nous. Il y a sans doute sur Saverne des possibilités. Les élus vont aussi chercher des hébergements.” Elle rassure également : “Ce ne se fera pas au détriment de l’accueil déjà prévu pour les personnes à Strasbourg. C’est en plus.” Dans un second temps, il s’agira de s’axer sur l’insertion et de scolariser les enfants.
La préfecture affirme avoir déjà identifié 300 à 400 places ainsi que des perspectives pour d’autres places. Dans un second temps, il sera possible d’orienter les réfugiés chez des particuliers. Les familles qui souhaitent candidater et proposer d’accueillir des Ukrainiens ou Ukrainiennes chez eux peuvent se signaler auprès du maire de leur ville ou village. Pour le moment, près d’une centaine de lits auraient déjà été proposés par des volontaires.