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« Ce produit a été conçu par des esclaves » : aux Primark et Zara de Strasbourg, des étiquettes alertent les clients

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Le week-end dernier, les Jeux olympiques d’hiver de Pékin ont pris fin. Entre les exploits de Quentin Fillion Maillet et le couple Papadakis/Cizeron, le compte est bon pour le clan français. Néanmoins, à l’international, ces Jeux ont connu quelques grosses controverses. Entièrement disputés sur de la neige artificielle, leur tenue a également remis sur le devant de la scène le sort réservé par le pays à la minorité ouïghoure, que l’Assembleé nationale reconnaît désormais comme « génocide ». À Strasbourg, une association s’est créée pour mettre le sujet davantage en lumière. Rencontre.


Il se peut qu’en allant faire du shopping récemment dans certaines enseignes à Strasbourg, vous ayez pu retrouver des petites étiquettes dans les poches de vestes ou accrochées aux vêtements. Derrière l’initiative ? Le collectif Strasbourg For Uyghurs, qui va bientôt se structurer en association. Ariane, future trésorière, refait l’historique : « On s’est créé au début de l’année 2021, sous l‘impulsion notamment de Raphaël Glucksmann. Strasbourg est l’un des collectifs les plus solides ». En quelques mois d’existence, le collectif réalise en effet plusieurs actions : « On est sur quelque chose qui commence à prendre des fondations solides. Fin juin, on a fait notre première manifestation entre le Parlement européen et la Cour européenne des droits de l’Homme. On a aussi fait un défilé devant le TNS un dimanche matin à l’occasion de la Fashion Week, pour mettre notamment en avant des tenues traditionnelles ouïghoures et d’autres ethnies chinoises. »

Étiquette trouvée dans des vêtements, par Youth for Climate Paris
© Pokaa


Une action réalisée lors du Black Friday

Mais leur plus grosse action à ce jour reste celle effectuée le 27 novembre dernier, à l’issue du Black Friday. L’acton en question ? Le dépôt de 500 étiquettes sur et dans les vêtements de plusieurs enseignes, comme Zara ou Primark. Selon Ariane, la raison est simple : « Le Black Friday est clairement le jour consacré à la surconsommation textile mondiale. On s’est dit que cela pourrait toucher plus de personnes, parce que, qui dit Black Friday, dit plus de clients. C’était symbolique mais aussi une occasion de faire plus fort qu’en temps normal ». L’organisation de l’action s’est alors faite de manière simple : « On a organisé ça quelques semaines avant. Il fallait surtout trouver des personnes motivées. On a imprimé les étiquettes chez nous. En fait, on a repris un modèle à la Youth for climate, mais à notre sauce. »

Désormais, il s’agissait de choisir les enseignes. Fast fashion, travail forcé… les cibles pouvaient être nombreuses. Ariane développe : « On a décidé d’aller dans des magasins type Zara, qui est l’un des magasins le plus concerné par le travail forcé. Chez Primark aussi, parce que l’on sait que l’on est sur de l’ultra-fast fashion, qui implique également du travail forcé, que ce soient les Ouïghours ou d’autres ethnies ». Pour accrocher les étiquettes, l’idée était simple : utiliser des trombones qu’on pouvait facilement enlever des vêtements. Ariane l’assure : « Il n’y a jamais eu de dégradations ou de détérioration de vêtements. »

https://www.instagram.com/p/CW01EydgOaf/


« Les petites rivières font les grands fleuves »

Cette action réalisée par Strasbourg For Uyghurs avait un but précis : « On l’a faite à titre informatif. Le génocide ouïghour commence à faire du bruit, depuis le vote du texte qui reconnaît ce génocide par l’État français. Néanmoins, selon nous, ce n’est pas encore assez. Et c’est difficile pour les personnes comme vous et moi de matérialiser tout ce qu’il se passe réellement ». Pour Ariane, la raison est simple et tient dans un concept bien connu des écoles de journalisme : la loi de proximité, ou loi du mort-kilomètre. En d’autres termes : plus un événement se déroule loin de chez nous, plus il faut qu’il soit important pour nous toucher. Ariane abonde : « On a conscience de ce qui se passe, mais on ne sait pas forcément que nos actes du quotidien peuvent avoir un impact sur le quotidien de ces personnes-là. »

Ainsi, de par cette action, le collectif souhaitait souligner que chaque geste peut avoir une conséquence : « Acheter une veste chez Zara, on le sait : c’est pas trop cher et on peut généralement se le permettre. Néanmoins, cela possède un impact sur les Ouïghours, ainsi que d’autres ethnies. Donc, ne pas acheter ces vestes, c’est ne pas participer à ce travail forcé. Les petites rivières font les grands fleuves ». La jeune femme ajoute : « J’ose espérer qu’on ait pu avoir un impact ». En tous les cas, l’action a été soutenue sur les réseaux sociaux : « On a été pas mal soutenu sur les réseaux. Après, on n’a pas eu de retour de marque. Mais c’est probablement parce que l’on n’a pas signé. C’était surtout une action de sensibilisation à la cause, pas pour se mettre en avant. »


Des contacts avec la mairie pour faire bouger les choses

Désormais, la future association compte développer ses actions. Tout d’abord, en informant sur les JO de Pékin, qui viennent de se terminer : « On a prévu une campagne de communication sur les JO de Pékin, en essayant de voir l’ensemble des problématiques. Pas seulement la cause ouïghoure, mais aussi la cause écologique ». En outre, Strasbourg For Uyghurs souhaite également développer une autre action, cette fois-ci orientée culture : « On aimerait mettre en place une action culturelle. Avec un spectacle de danse ouïgoure, de la cuisine ouïgoure… C’est prévu pour cette année. » Pour cela, peut-être bénéficiera-t-elle du soutien de la mairie, avec laquelle l’association est aujourd’hui en contact.

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Commentaires (2)

  1. En France on est des faux culs hypocrite
    On regarde pas les problème quand il faut ..on suit la politique de gouvernement pour diriger les journalistes et associations…

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