Sa plume lui aura donné des ailes, mais Antoine de Saint-Exupéry avait déjà un long passé d’aviateur avant de devenir auteur. Si des générations d’enfants ont lu Le Petit Prince (livre le plus traduit après la Bible), certains le connaissent davantage pour Vol de nuit, ou Pilote de guerre. Mais saviez-vous que son premier vol était à Strasbourg ? À l’occasion du centenaire de ce vol rentré dans l’histoire, l’ATAP (Association du Terrain d’Aviation du Polygone) ouvre ses portes les samedi 25 et dimanche 26 septembre au public strasbourgeois. Des rencontres autour du célèbre pilote et auteur, des conférences sur la préservation de la planète, des expos d’avions historiques, des simulateurs de vol, des baptêmes de l’air… Un week-end complet autour de l’aviation d’hier et de demain, et du thème du Petit Prince Day « Protège ta planète ». Alors, prêts pour l’évasion ? Décollage immédiat !
Bien avant l’aéroport d’Entzheim, le ciel alsacien voyait déjà voler des petits bolides. À la frontière de la France et de l’Allemagne, l’aérodrome du Polygone, influencé par l’histoire de son territoire, a également marqué celui de l’aviation.
On lit qu’il fut « d’abord dévolu à une utilisation militaire avec l’implantation de hangars à dirigeables puis, après les premiers vols en 1910 sur Antoinette, [il] accueille pendant la Première Guerre mondiale une escadrille d’avions allemands. » Redevenu français après la guerre, il verra défiler sur son tarmac des as des airs, avec l’arrivée du 2ème Régiment d’aviation de chasse. C’est d’ailleurs en son sein qu’un certain Saint-Exupéry, en plein service militaire, y obtiendra son brevet de pilote.
Un premier vol en double-commande le 19 juin 1921 (à bord d’un Farman F40), puis en solo, quelques mois plus tard, le samedi 9 juillet 1921 (aux manettes d’un Sopwith Camel), que fête ce week-end l’aérodrome du Polygone. Une manière de transmettre « l’histoire et les valeurs d’Antoine de Saint-Exupéry ».
Des avions à découvrir de très près
Passionné d’aviation ou simplement curieux ? Ce week-end d’ouverture au public donnera à voir des avions qui ont écrit l’histoire… Ou d’autres encore qui s’apprêtent à dessiner l’avenir de l’aviation.
On y croisera le Nieuport 29, l’un des avions pilotés par Saint-Exupéry qui écrit dans une lettre à sa mère en 1922 qu’il « est l’avion le plus rapide des temps modernes, un petit bolide rageur ». Quelques avions de tourisme de l’époque, ou encore de guerre ou de voltige, des biplans des années 30-40 comme le Boeing Stearman, ou le Pitts Special « qui a accumulé plus de victoires en compétition que n’importe quel autre avion depuis son premier vol en 1944 ».
Pour des sensations fortes sans décoller du sol, certains pourront s’essayer au simulateur de vol en réalité virtuelle. La société Skycenter (exploitant les simulateurs Boeing 777 et Mirage 2000) en mettra un à disposition pour le week-end du centenaire.
Vers un ciel plus vert ?
Et quid de l’aviation de demain ? L’écologie est au cœur des préoccupations de notre génération, mais elle le sera aussi lors de ce centenaire. Le week-end axera certaines de ses rencontres ou présentations autour des progrès de l’aviation en matière d’écologie : l’avion du futur vole déjà. Les visiteurs pourront ainsi découvrir l’un de ces modèles qui tendent à écrire l’aéronautique de demain… L’ULM Alpha Electro, un avion école slovène qui « ne génère aucune émission de CO² et permet de réduire la pollution sonore de moitié » et qui vise à former les futurs pilotes à des vols sans émission.
Le programme l’annonce aussi : « les aérodromes jouent aujourd’hui un rôle prépondérant dans les trames vertes des villes, en matière de biodiversité et de lutte contre les îlots de chaleur ».
Des conférences pour aller plus loin (et plus haut!)
Quelques rendez-vous sont à noter, comme la présentation du livre Saint-Ex, un prince dans la citadelle de Bernard Chabbert et illustré par Romain Hugault (aux Editions Paquet), deux aviateurs passionnés.
Le centenaire permettra également de rencontrer un grand aventurier des airs : Loïc Blaise. Il animera la conférence « Piloter dans la tempête – Disruption, transition, adaptation et résilience ». Médaillé de la Fédération Aéronautique Internationale en 2018, nommé « Aventurier de l’année » (succédant à Mike Horn ou Bertrand Piccard), il est également l’ambassadeur de la Fondation Antoine de Saint-Exupéry pour la jeunesse, et parrain de Maisons internationales pour la jeunesse et l’éducation.
Aviateur confirmé, il s’est illustré comme premier pilote à finir le tour du cercle arctique à bord d’un prototype d’hydravion léger russe. Il travaille à ce jour sur le développement d’une aviation plus respectueuse de l’environnement, avec des hydravions d’exploration zéro émission, et des missions autour de la préservation des territoires et populations menacées. Un homme au parcours remarquable et inspirant, digne descendant de Saint-Exupéry, d’abord pilote de guerre avant de devenir auteur de paix.
Ce week-end, l’aventure commence sur le tarmac de l’aérodrome du Polygone et pas besoin de ticket ni de passeport : le voyage est gratuit et à deux pas d’ici !
Centenaire d’Antoine de Saint-Exupéry
Samedi 25 et dimanche 26 septembre
À l’aérodrome du Polygone à Strasbourg
Entrée libre
Le programme
Le site
L’événement Facebook
Fanny Soriano