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Hier, les occupants du TNS et La Finca ont rassemblé et fait danser 350 manifestants contre la précarité

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Les occupants du TNS et le collectif de musique électronique La Finca ont rassemblé environ 350 personnes ce samedi 17 avril. Celles-ci ont pu afficher leurs revendications “contre toutes les formes de précarité qui s’amplifient en France, du fait des politiques gouvernementales.” Reportage.

À 13h hier, les occupants et occupantes du Théâtre National de Strasbourg (TNS) attirent l’attention des passants, place du Corbeau. Une petite centaine de personnes sont déjà présentes. Elles répondent à un appel émis par les étudiants en théâtre, qui occupent leur école depuis le 9 mars et incitent à la convergence des luttes. Ceux-ci demandent “le retrait de la réforme de l’assurance chômage, un plan massif d’accompagnement des étudiants en cours d’études et à la sortie, des mesures d’urgence contre la précarité financière et économique, des mesures de soutien pour les intermittents du spectacle et tous les travailleurs saisonniers”.

Aujourd’hui, ils mettent en scène un tribunal qui juge les domaines d’activités, pour rappeler le caractère arbitraire des décisions du gouvernement : “Nous appelons l’éducation à la barre !”, “Non-essentielle !”. Puis c’est la culture qui est proclamée “non-essentielle”. Arrive le tour des grosses entreprises : “Essentielles !”.

© Thibault Vetter

Cortège musical et engagé

Vers 13h25, le cortège, joyeux, en partie déguisé, s’élance sur le quai des Bateliers au son de percussions. Les slogans, eux, sont revendicatifs : “Culture sacrifiée, jeunesse piétinée !”. Une vingtaine de gilets jaunes sont présents, dont Christophe : “Il faut qu’on converge plus souvent. C’est tous ensemble qu’on peut peser. Bien sûr, nous soutenons le monde de la culture !” Bigoudi approuve. Il travaillait, “quand c’était encore possible, dans la restauration, et maintenant il est au chômage”. Lui aussi veut insister sur “la verticalité” de toutes les décisions du gouvernement.

Armelle, à l’avant du cortège, dit suivre “régulièrement les happenings” que les occupants du TNS organisent. Ils ont lieu tous les lundis, mercredis et vendredis, sur le parvis du théâtre, à 13h. Elle veut “soutenir la jeunesse”, et se dit “soulagée de voir une mobilisation”. Par moment, des slogans résonnent plus que d’autres. Arrivée à Gallia, en tapant en rythme dans les mains, la foule crie le célèbre “Siamo tutti antifascisti” – nous sommes tous antifascistes en italien. Les manifestants sont environ 350.

© Thibault Vetter


“Nous sommes sidérés”

Devant le TNS, l’un des “105 lieux culturels occupés en France”, d’après un étudiant, La Finca, collectif de musique électronique, assure un set d’un peu plus d’une heure. Sous le soleil, les manifestants, dansent avec leurs pancartes sur un mix downtempo de Bruno. Léona, présidente de La Finca, explique que son collectif a contacté les occupants du TNS “pour voir comment ils pouvaient aider” : “C’est l’occasion de faire un live, mais avant tout, il y a un message politique. Comme pleins d’autres, nous sommes sidérés par la déconnexion des mesures gouvernementales en ce qui concerne la jeunesse. Nous avons l’impression d’être complètement sacrifiés. »

Des revendications élargies

Aux alentours de 15h20, la manifestation reprend sa route, direction le Parlement européen. Valentine, en première année au TNS section scénographie et costume, explique comment les revendications ont changé au fil du temps dans le mouvement Ouverturessentielles, dont elle et ses camarades de classe et de lutte font partie :

“Au tout départ, on se concentrait sur la réouverture des lieux de culture. Mais en réfléchissant collectivement à la problématique et grâce à des discussions avec des professionnels, nous avons élargi nos revendications pour tous les précaires. Nous demandons des mesures pour les étudiants, pour les jeunes au chômage, pour les travailleurs précaires. Nous sommes en lutte contre la réforme de l’assurance chômage, qui va encore précariser de nombreuses personnes… Comme si on avait besoin de ça. Si la situation sanitaire le permet, nous ouvrirons un peu plus notre occupation à des personnes extérieurs, mais c’est encore à déterminer.”

© Thibault Vetter

“Nous sommes leurs suicidés”

Devant les institutions européennes, à 16h, une trentaine d’étudiants du TNS entament une nouvelle performance. Ils se disposent en ligne, torses nus, et dévoilent des écritures sur leurs dos : “Ne croyez pas que nous dormons” ou “en voie d’extinction”. L’un d’entre eux représente “l’état d’urgence”. Il s’avance lentement vers la première personne de la ligne, et mime de la frapper violemment. Elle s’effondre. Successivement, il réitère, jusqu’à ce que tous soient à terre. De l’autre côté, un comédien joue “la réforme de l’assurance chômage” et fait la même chose. Puis, pour signifier qu’ils ne se laisseront pas faire, petit à petit, les militants se relèvent.

Une étudiante prend la parole : “Qu’on s’entende bien, nous ne sommes pas dans le déni de la pandémie, nous sommes solidaires avec les soignants, qui pâtissent aussi de ce gouvernement, qui ne leur donne pas plus de moyens.” Un autre clame : “Nous l’avons bien compris, nous ne sommes pas leur priorité. Nous sommes leurs prêts à sacrifier, tributaires de leur catégorisation de la société en échelle marchande, qui détermine si nous sommes essentiels ou non. Nous avons 20 ans et nous sommes leurs suicidés. Nous ne laisseront plus personne dire que c’est le plus bel âge de la vie. » La manifestation se termine vers 16h30. Valentine promet des événements à venir, le 24 avril et le 1er mai.

© Thibault Vetter
© Thibault Vetter

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