L’eau appartient en premier lieu aux poissons. Mais au fil des siècles, l’Homme a construit des barrages et autres ouvrages hydrauliques, afin de répondre aux besoins croissants en matière de navigation, d’agriculture ou d’électricité. Forcément, pour les petits poissons, ces gros obstacles sont souvent difficiles à éviter, voire à contourner. C’est pourquoi sont construites des échelles à poissons – ou passes à poissons – afin de leur permettre un passage sûr pour franchir ces obstacles. À Strasbourg, celle du barrage des Faux-Remparts, à la Petite France, va être démolie, afin d’être remplacée par une nouvelle le long du bâtiment de l’ENA et du quai Charles Altorffer. On vous en dit plus.
L’histoire des passes à poissons dans notre région
Avec les constructions humaines de barrages hydrauliques de plus en plus nombreuses, les poissons migrateurs avaient de plus en plus de mal à franchir ces obstacles avec le courant. C’est pourquoi, en 1997, a été signée une convention relative à la construction, l’exploitation et l’entretien de passes à poissons pour les aménagements hydro-électriques d’Iffezheim et de Gambsheim, situés sur le bassin rhénan. Les signataires ? Vous l’avez sans doute deviné : la France et l’Allemagne.
À partir de ce moment-là, une passe à poissons du côté d’Iffezheim, dans le Bade-Wurtemberg, a été mise en service le 13 juin 2000, pour un coût total de 9 millions d’euros. À Iffezheim se trouve en effet une centrale hydro-électrique de grande ampleur. Six années plus tard, le 22 juin 2006, à 25km en amont, est mise en service une nouvelle passe à poissons, cette fois-ci côté alsacien, au niveau de la centrale hydro-électrique de Gambsheim. Le tout pour 10 millions d’euros. Désormais, ce sont chaque année 20 000 poissons qui franchissent cet ouvrage, dont près d’une centaine de saumons et plus de 200 truites.
Une nouvelle passe à poissons construite à la Petite France
À Strasbourg, de tels ouvrages existent également. Depuis mai 2016, une passe à poissons se trouve au niveau de l’aménagement hydro-électrique situé sur la réserve naturelle de l’île du Rohrschollen. Mais il en existe également une autre dans le quartier de la Petite France, au niveau du barrage des Faux-Remparts, près de l’Abattoir et du Kitsch’n Bar. Et c’est là qu’on arrive à l’information du jour : cette passe à poissons va être démolie, pour qu’une toute nouvelle soit construite.
C’est la Ville de Strasbourg qui a annoncé cette nouvelle, dans un communiqué datant du 29 mars. Construite à partir de fin avril par Voies Navigables de France (VNF), cette passe à poissons comportera neuf bassins successifs séparés par huit petites chutes. Grâce à un écoulement plus faible, les espèces pourront franchir plus aisément le barrage notamment celle des grands migrateurs « tels que l’anguille, le saumon, la lamproie marine ou la truite de mer mais aussi celle des migrateurs locaux comme le brochet, la truite fario ou encore l’ombre », comme on peut le lire dans le communiqué de la Ville. Coût total de l’opération ? Un million d’euros, financé par VNF, l’Agence de l’eau Rhin-Meuse et la Région Grand Est.
Cette nouvelle passe à poissons promet à nos amis qui parcourent nos courants alsaciens un passage plus facile dans les années à venir. Une bonne nouvelle, ainsi que quelque chose de nouveau à remarquer dans le paysage strasbourgeois, chaque fois que vous passerez par la Petite France.