Sous la plaine du Rhin coule un fleuve invisible, le plus grand réservoir d’eau souterraine de toute l’Europe. Nous connaissons le Rhin et ses immenses étendues d’eau, mais nous ignorons pour la plupart l’existence de sous-sols annexes à travers lesquels une eau cristalline se fraye un chemin en direction de la mer du Nord. Une rivière cachée qui, à quelques rares endroits, entre la Forêt-Noire et les Vosges, fait jaillir à sa surface une eau pure qui donne naissance à des zones humides aux beautés insoupçonnées. Un trésor de vie et de biodiversité méconnu qui surgit du sol grâce à la nappe phréatique.
Un trésor caché
On croit connaitre le Rhin et ses affluents, ce fleuve long de 1 233 km si cher aux Alsaciens. Un géant d’eau douce qui coule et suit son cours à travers l’Europe de l’est, fournissant de l’eau potable à plus de 30 millions de personnes. De la Suisse aux Pays-Bas, en passant par la France où il dessine une frontière avec notre voisine allemande, il traverse l’Alsace et passe par cette fameuse plaine du Rhin où tous les milieux aquatiques sont reliés à la nappe phréatique. C’est là, aux confins de cette zone géographique que le Rhin se tord, s’entremêle, disparaît parfois en forêt pour créer ce qui nous intéresse aujourd’hui : des zones humides uniques, des bouts de fleuves à travers lesquels l’eau coule à faible affluence ainsi que des trous d’eau où vivent poissons, grenouilles, oiseaux et autres insectes qui peuvent se développer et se reproduire à l’abri de l’Homme. Des eaux fraîches, bleutées et non stagnantes qui révèlent leur beauté lorsqu’on a la chance d’y poser le regard.
Justement, Monsieur Serge Dumont, chercheur-plongeur-réalisateur, professeur à l’Université de Strasbourg, a réalisé un film documentaire en 2019 intitulé “Le fleuve Invisible”. Grâce à sa caméra, sous l’eau, il pose un regard protecteur et rêveur sur ces eaux, pour mystifier ce fleuve comme un Pokémon rare, pour l’admirer mais aussi le protéger. Une plongée contemplative dans laquelle il prête sa voix et commente ses rencontres, presque quotidiennes, avec la faune et la flore présentes dans ces fameuses zones humides.
Un fleuve “Invisible” ?
Pour comprendre l’existence de ce fleuve invisible il faut s’intéresser à ce que l’on appelle des “Rieds”, (roseau en allemand). Ce sont des zones inondables naturelles à la végétation luxuriante modelées par les divagations du Rhin qui s’enfoncent çà et là dans nos forêts, à travers les champs souvent hors de nos sentiers. Des hectares de zones souvent inaccessibles pour l’Homme, ou simplement inconnues, où l’eau jaillit sans prévenir et est jalousement cachée par une végétation dense.
C’est donc un écosystème enfoui au milieu d’une végétation tortueuse et difficilement accessible. Un réseau de bras tantôt immergés au cœur de galeries enfouies, tantôt émergés, apparaissant à la surface sous la pression des éléments. Un berceau de vie unique en Europe, une eau limpide dont l’existence est aujourd’hui menacée. Par les Hommes, d’abord, qui polluent les rivières puis les assèchent pour irriguer leurs champs, mais aussi par une nouvelle faune destructrice. Des espèces invasives, comme le ragondin et le gobie de la Mer Noire qui menacent les richesses de ce super écosystème.
Par endroits, la nappe phréatique fait jaillir des résurgences qui offrent un spectacle de geysers silencieux et hypnotiques. Le Rhin et ses annexes forment donc des niches écologiques très différentes (entre mangroves, cours d’eau discrets et petits lagons bleus), des trésors vivants dont nous sommes dépendants et qu’il faut bien évidemment protéger. Des oasis où se côtoient mollusques, brochets, nénuphars géants, oiseaux et amphibiens qui se la coulent douce au milieu d’une eau fraîche.
Les confinements nous ont éloignés des terres lointaines et des pays du bout du monde. Aujourd’hui, presque malgré nous, nous redécouvrons l’immense richesse et les beautés qu’offre l’Hexagone. L’Alsace ne fait pas exception, lorsqu’on prend son temps pour s’enfoncer dans une forêt, un bras de rivière ou cours d’eau inconnu, elle révèle d’immenses et d’insoupçonnables secrets pourtant à portée de main… Si l’on veut bien s’y intéresser.
Bonjour Pokaa a Lingolsheim ils veulent reboucher la graviere du Schott alors qu’en vingt ans c’est devenue un refuge pour les oies migratrices on y a trouvé des couleuvres de grandes taille des écrevisses des brochets des carpes dans le contexte actuel de grosses chaleurs c’est un petit paradis pour bous et les animaux et fin août ils le reboucher alors qu’il est relié à la nappe phréatique c’est un non sens on ne sait pas quoi faire pour empêcher ça.