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On a passé une nuit avec des bisons à 1h de Strasbourg

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Après une longue journée de travail, tu prends enfin le temps de te poser, confortablement installé sur la terrasse de ta maisonnette en bois. Tu allumes ta cigarette bien méritée, pendant que l’animateur de la petite radio du coin lance “The Good, the Bad and the Ugly, en hommage au compositeur Ennio Morricone. Le soleil, qui brûlait l’herbe et la peau dans l’après-midi, descend doucement vers l’horizon et laisse place à un ciel étoilé, loin de la pollution lumineuse. Tout est calme, paisible, et en face de toi, des hectares de prés s’étalent à perte de vue, abritant un troupeau d’une centaine de bisons. À travers la fumée, tu observes ces animaux sauvages marcher en douceur dans la nuit, soufflant et beuglant avec force.



Soudain, tu te fais sortir de ta rêverie par l’accent lorrain d’un paysan du coin, qui te demande s’il te reste du charbon pour faire griller ta viande. Un accent lorrain ? Car oui l’ami, qui a dit qu’il fallait aller loin pour vivre le rêve américain ? Alors que les frontières vers les États-Unis sont encore fermées, on a trouvé une solution pour te dépayser… À 1h de Strasbourg ! Exit le Texas : prends ton chapeau cow-boy, et bienvenue au Pays de Bitche, dans le Far Far East. Hiiiihaaa.

Les Cow-boys du Far East
© Coraline Lafon


Des centaines de bisons et des kilos de passion

C’est à environ 1h de Strasbourg, 90,2 kilomètres précisément selon Google Map, que se trouve un lieu qui va rendre fous les amoureux de western : le Ranch des Bisons. Comme son nom l’indique, il s’agit donc d’un ranch, autrement dit “d’une zone comprenant différentes structures destinées principalement à la pratique de l’élevage extensif du bétail“. Ces derniers étant en l’occurrence, tu l’auras deviné, des bisons. Derrière ce projet un peu dingue (élever des bisons en Lorraine, il fallait être visionnaire !), se cache Robin, un trentenaire comme on en croise rarement dans sa vie, tant sa passion est contagieuse. Autour d’une bonne bière, créée spécialement pour le ranch en partenariat avec la brasserie Uberach, et entouré de sa femme Gloria, de leur bébé Léonor et de leur chien Gaïa, il m’a raconté comment tout ça a commencé.

Robin, Gaïa, Gloria et Léonor = la famille idéale <3 © Coraline Lafon

C’est en 2007 que Robin décide de racheter une partie du terrain de ses grands-parents à Petit-Réderching, dans le Pays de Bitche. Mais pour le cow-boy lorrain, pas question de prolonger l’activité de ses aînés, qui élevaient des vaches. En effet, depuis sa rencontre avec un éleveur de bisons à Nancy, une chose est sûre : dans sa ferme, il y aura des bisons ou rien. Tombé amoureux de cet animal sauvage, Robin parcourt donc l’Europe, puis le Canada, pour visiter d’autres ranchs et ainsi ramener son premier bison en Lorraine en 2008. Son objectif ? La reproduction et l’élevage principalement, dans le but de vendre ensuite ses copains poilus à d’autres fermes, ranchs ou zoos amateurs. Évidemment, le commerce de la viande permet également de faire tourner la boutique. Mais ce n’est pas ça qui fait vivre le lieu. En tout cas, c’était le début d’une bien belle aventure.

En France, il existe une quinzaine d’autres ranchs de bisons comme celui de Robin, le plus gros étant basé en Normandie. Mais dans le Grand Est, il est bien le seul ! Au milieu de la nature, coupé du monde, c’est un lieu hors du temps dans lequel on se sent tout de suite bien. D’un côté, il y a l’immense hangar, décoré façon western, sous lequel les gens de passage peuvent venir boire une bière ou manger un bon burger. De l’autre il y a les prés, dans lesquels vit paisiblement un troupeau de 150 bisons ! Et quand Robin parle de ses bisons, c’est toute une histoire. Une anecdote m’a particulièrement marquée : lorsqu’une bisonne accouche de jumeaux, elle sait pertinemment qu’elle n’aura pas assez de lait pour nourrir ses deux petits. Elle décide donc d’en abandonner un. Cependant, pour sauver le bisonneau esseulé, ce n’est pas une mince affaire ! Robin me raconte qu’il faut d’abord attendre que le troupeau soit éloigné, puis aller récupérer le petit en voiture avant de très très vite déguerpir. En effet, se sentant en danger, le bisonneau va faire un cri qui va immédiatement rameuter tout le troupeau ! Et vraiment, personne n’a envie de se faire courser par un troupeau de bisons en colère. Il faut donc détaler en vitesse et bien planquer le véhicule, parce que si les bisons le voient, ils vont très probablement défoncer la barrière de sécurité pour venir sauver le bébé en péril. Mais une fois ce danger écarté, le tour n’est pas encore joué pour sauver le jeune bison ! Il faut ensuite littéralement s’allonger sur ce dernier et le serrer fort, pendant 3h d’affilé. Pas de pause pipi, pas de pause pour checker tes notifs Instagram. Il faut rester là, auprès de lui, jusqu’à ce qu’il fasse le mort. À ce moment la seulement, l’éleveur peut se lever et partir. Si le bisonneau le suit, c’est gagné : il sera devenu sa nouvelle maman ! Ce genre d’anecdote laisse peut de doute sur la passion qui anime Robin et sur le lien profond qu’il entretient avec son troupeau.

Robin et ses bisons
© Coraline Lafon
© Coraline Lafon


Faire un safari au milieu des bisons

Parmi les activités que propose Robin dans son ranch, il y a l’incontournable safari au milieu du troupeau de bisons ! Dans un 4×4 ou un camion en fonction du nombre de personne, l’éleveur nous emmène en road trip à travers les 100 hectares de son terrain, à la rencontre de ces impressionnants et méconnus animaux. Pendant la balade, qui dure en moyenne une bonne heure et qui coûte 6 euros pour les adultes et 5 euros pour les enfants, Robin nous parle des bisons, de leur habitat, de leur fonctionnement, de leur organisation. Saviez-vous par exemple qu’un bison adulte boit en moyenne 80 litres d’eau par jour ? Qu’ils pouvaient courir à une vitesse de 70 km/h ? Ou encore que la forme arrondie de leur dos, si particulière et qui les différencie des vaches, par exemple, est simplement un cadeau de la nature pour les aider à enlever leur long poil d’hiver en se grattant ? Car avec cette forme, ils peuvent facilement se frotter le haut du dos contre un arbre !

En plus d’en apprendre énormément sur cette espèce qu’on ne voit finalement que très peu en France, on vit une expérience vraiment unique ! Comme le rappelle régulièrement Robin, ce sont des animaux sauvages, qu’on ne pourra jamais vraiment domestiquer. Pas question donc d’aller faire un selfie bison en s’invitant dans leur pré sans autorisation ! Un bison n’est pas un chaton, et quand on se retrouve au milieu d’une centaine d’entre eux, c’est un sentiment très impressionnant, qui impose le respect.

Les safaris ont lieu jusqu’à la fin du mois de septembre, donc ça vous laisse encore quelques semaines pour aller en profiter et, parole de scout, ça vaut vraiment la peine !


Passer la nuit au ranch !

Après une bonne journée dans le coin, le gros bonus c’est qu’on peut aussi profiter d’un hébergement sur place. Aujourd’hui, Robin et Gloria propose en tout 5 hébergements, dont un avec spa, bain à remous et vue sur les bisons ! Le rêve.

Chaque logement a une cuisine toute équipée, une chambre ou deux, une terrasse, un balcon avec vue sur le pré des bisons, et une salle de bain. On peut donc choper des bières, de la viande, du saucisson et autres délices à la boutique du ranch et venir se passer une soirée du kiff, d’autant plus que chaque gîte a un petit barbecue personnel à l’entrée. Miam miam. Niveau tarif, on tourne autour de 200 euros pour deux nuits et pour deux personnes ce qui, pour l’expérience, vaut carrément le coup ! Bref, que l’on vienne en amoureux, entre potes ou en famille, c’est que du bonheur. Par contre pour réserver, il va falloir être rapide parce que les créneaux sont vite pris !

Si on m’avait dit, il y a quelques mois, que je pourrais vivre une expérience aussi incroyable que celle-ci, à seulement une heure de chez moi, je n’y aurais pas cru. Et pourtant, quand on décide de sortir de sa zone de confort, qu’on décide de regarder un peu plus loin que le bout de sa cathédrale, on découvre de vrais trésors. Et si on ne m’avait pas forcé à rentrer à Strasbourg, je pense que j’aurais pu passer mon été dans ce petit paradis mi-lorrain, mi-américain. Alors, enfile tes éperons, ton chapeau et va chercher ton cheval : il est temps de retourner à la conquête de nos belles terres locales.


Le Ranch des Bisons

Le site Internet / La Page Facebook
Judenhof, 57410 Petit-Réderching
06 72 79 50 16

L’office de Tourisme du Pays de Bitche

Le site Internet / La page Facebook / Le compte Instagram
2 Avenue Général de Gaulle, 57230 Bitche
03 87 06 16 16


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