L’Europe est un sujet qui pose de vastes questions. Tout d’abord parce qu’elle souffre d’une image peu reluisante à nos yeux : trop technocratique, trop distante de nos préoccupations. Néanmoins, l’Europe fait partie intégrante de notre quotidien, le Parlement européen ayant son siège dans notre belle ville. Et c’est pour cela que reviennent les grands débats de l’Université de Strasbourg, promettant de remettre l’Europe en question. On t’en dit plus.
Débattre pour comprendre l’Europe
Du 28 janvier au 12 mars, l’Université de Strasbourg, le Lieu d’Europe et la Ville de Strasbourg organisent ainsi une série de conférences autour de l’Europe. Comme l’année précédente, il y en aura cinq. Le tout commence néanmoins dès aujourd’hui, avec « 24h d’Europe, enjeux européens de la nouvelle génération », en présence de Vassili Silovic, réalisateur du documentaire 24h d’Europe et Claire Isambert, directrice de l’unité culture à Arte. Une première mise en bouche – littéralement puisqu’il y aura un buffet – où tu pourras te renseigner sur les thèmes abordés lors de cette édition 2020.
Intégration, droit de l’homme et choc de générations au programme en février
Si en revanche tu ne veux pas d’un buffet gratuit – qui es tu ? – voici donc les cinq grands débats autour de l’Europe. Le premier reprendra à sa sauce la formule de notre ex-président Nicolas Sarkozy. « L’Europe, tu l’aimes ou tu la quittes ou tu la rêves : l’exemple géorgien » discutera de la volonté d’intégrer l’Union européenne, à l’heure où tellement de pays réfléchissent à la quitter. Organisée le 28 janvier sur le campus de l’Esplanade, Bâtiment Nouveau Patio – Présidence, Amphithéâtre Alain-Beretz à Strasbourg, elle aura comme invitée Salomé Zourabichvili, présidente de la République de Géorgie.
La deuxième aura lieu le 7 février au Lieu d’Europe, 8 Rue Boecklin à Strasbourg. A partir de 18h30, « Droits de l’Homme : quel poids de la CEDH dans les relations internationales ? » reviendra sur 70 ans de la Cour européenne des droits de l’homme, tout en interrogeant et expliquant son rôle d’arbitre entre les Etats européens, souvent prônes au conflit. Le tout avec comme invité Linos-Alexandre Sicilianos, président de la Cour européenne des droits de l’Homme.
Le jeudi 13 février à 18h30, et toujours au Lieu d’Europe, aura lieu une conférence qui promet de plaire à toutes celles et ceux qui ont déclaré un jour dans leur vie « c’est une question de génération » pour gagner ou clôturer un débat. Nommée « Erasmus vs papy boom : quels enjeux pour la « remigration » européenne ? », elle interrogera les disparités entre les jeunes actifs qui quittent l’est et le sud alors que les séniors désertent leurs résidences (fiscales) habituelles pour la péninsule européenne.
Il y a une vraie question de vieillissement de population et de comment la jeunesse choisit de s’en sortir, qui se montre particulièrement importante aujourd’hui, alors que les baby boomers arrivent progressivement à l’âge de la retraite. L’invitée sera Ana Gomes, ancienne ambassadrice du Portugal et ancienne député européenne. Le Portugal, pays par ailleurs désormais favoris des futur retraités.
En mars, histoire de la mémoire européenne et place de la femme
Pour clôturer ces mois de débats sur l’Europe, deux dernières conférences seront organisées en mars. Mercredi 4 mars à 18h30, « Égalité des genres : que peut l’Europe pour les femmes ? » discutera des garanties permises par la convention d’Istanbul, traité international du Conseil de l’Europe trop peu connu, dont les signataires s’engagent à l’élimination de toutes les formes de violences envers les femmes. Ce sera une table ronde et les invités ne sont pas encore connus. Et cela se passera à la Bibliothèque nationale universitaire de Strasbourg (BNU pour les intimes).
Enfin, jeudi 12 mars à 18h30, « Entre récits nationaux et mémoire commune : comment s’écrit l’histoire de l’Europe ? » s’attaquera au difficile sujet de la mémoire. Comment se mettre d’accord sur l’histoire de l’Europe alors que celle-ci possède tellement de pays aux expériences différentes en son sein ? Krzysztof Pomian, philosophe, historien et essayiste franco-polonais, tentera d’éclairer au Palais universitaire les luttes entre ces récits nationaux et mémoire commune européenne.
L’Europe ça se débat, ça s’analyse, ça se questionne et surtout ça s’apprend. Le sujet n’est pas des plus aguichants, il est complexe et parfois austère. Mais ça peut te permettre de mieux comprendre le monde dans lequel tu vis, ainsi que de rester informé sur les grands chamboulements qui pourraient influencer les années à venir.
Crédit photo de couverture : Martin Lelièvre
Les Grands Débats de l’Université de Strasbourg : l’Europe en questions
Le 28 janvier, les 7 et 13 février et les 4 et 12 mars
A Sciences Po Strasbourg, au Lieu d’Europe, à la BNU et au Palais Universitaire