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On a rencontré la bande de « Salut C’est Cool » de passage à Strasbourg

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Il y a quelques jours, j’avais rendez-vous en loges avec l’équipe de Salut c’est cool. Lorsque j’arrive, ils sont tous agréablement installés dans les fauteuils et canapés. Comme à la maison. “La Maison” c’est justement le titre de leur nouvel album, un chouia plus posé que les précédents. Ça ne les empêchera pas de mettre un bordel sans nom lors de leur set dans la grande salle de la Laiterie. Souvent décrits comme fous, décalés, kitsch et sans limite, on a tenté de voir ce qu’il en était.

“Salut c’est cool” : d’où vient ce nom et comment est apparu ce groupe ?

Salut c’est cool : On faisait de la musique, on s’amusait bien, on avait envie de faire des fêtes et c’est comme ça qu’on a crée Salut c’est cool. C’était il y a dix ans à peu près. On est tous des potes de lycée. Et Salut c’est cool, ça vient de nous 4, 5 même, on était 5 au début. Le groupe c’est pas l’essentiel. La musique est arrivée avant. On a voulu ouvrir un Myspace et du coup il nous fallait un nom.

Ça a marché direct ?

Salut c’est cool : On a tout de suite fait des concerts. Il y avait une fille dans mon école qui programmait un bar et elle m’a demandé si je connaissais des petits groupes. On a organisé une soirée là-bas.

Qui écrit les textes ?

Salut c’est cool : Nous tous.

Et vous venez de sortir votre septième album ? Pourquoi l’avoir intitulé “La Maison” ?

Salut c’est cool : Oui 7,8, un truc comme ça. “La Maison” parce qu’on avait envie de faire des choses qui pourraient être un peu plus écoutées à la maison, on avait envie de parler de choses autour du concept large du chez-soi. De rentrer, de sortir. C’est l’album en pantoufles. Un peu plus posé.

Vous étiez chez Barclay, vous êtes passés chez Pain Surprises. Pourquoi avoir changé de label ?

Martin : Ça s’est fait au fur et à mesure des rencontres en fait, Jacques par exemple…

Vadim : C’est surtout parce qu’on n’a pas vendu d’albums avec Barclay.

Martin : C’est pas vrai.

Vadim : Bah pas assez pour que Barclay nous garde, ils nous ont jamais proposé de faire un second album. On n’a aucune relation avec eux aussi. C’est un peu des gens qui prennent des groupes comme ça et si ça marche pas tant pis, mais ils veulent des groupes qui cartonnent. Ils veulent des disques de platines, un carton commercial. Pain Surprises c’est un label beaucoup plus petit.

Le style des artistes produits chez Pain Surprises ressemble peut-être plus à votre univers ? Vous avez d’ailleurs produit cet album avec Jacques ?

Salut c’est cool : Oui, on se trouve des points communs avec son univers, et plein de différents aussi. On arrive assez facilement à parler, il est super intéressé et super intéressant. Puis Jacques on le connaissait depuis un moment, c’était un ami, on avait envie de faire quelque chose ensemble. On avait un peu partagé la route aussi, on avait fait un concert à la Laiterie avec lui. On a fait une dizaine de ses concerts en première partie.

Dans énormément d’articles que j’ai lu, on vous décrit comme fous, décalés, timbrés. Vous en pensez quoi ? C’est vous qui êtes timbrés ou les autres qui sont un peu chiants ?

Martin : Ni l’un, ni l’autre. Je trouve ça manichéen, je pense qu’on est tous le fou de quelqu’un et tous le chiant de quelqu’un d’autre. Moi des fois je me trouve chiant, eux je les trouve chiants aussi (rires). Tout est chiant à un moment, et on est pas non plus à 100% chiant, c’est pas possible. Je pense que tout le monde nous décrit comme fous, parce qu’ils aiment bien mettre ça dans leurs articles, c’est un peu facile à écrire et y a beaucoup de copier.

James : Après on fait des trucs de zinzins. Et c’est bien.

Martin : Oui mais ça ne veut pas dire qu’on est fous.

Vadim : Bah pas loin, hein (rires). C’est une part de nous.

C’est cet univers-là aussi qui plaît au public.

James : Après je pense que lorsqu’on tombe dans la folie, un des premiers trucs c’est de ne pas s’en rendre compte.

Vous voyez un peu la programmation de ce soir à l’Ososphère ?

Martin : Je pense que je vais aller voir Destroyed Temple.

Vous choisiriez quel artiste pour faire une collab ?

Salut c’est cool : Barnt ! Mais c’était la semaine dernière. Ou pourquoi pas Fjaak. Sinon The Hacker et Barnt, on ferait plein de morceaux ensemble et on demanderait à Ann Clue de les mixer en back to back.

Si demain on vous proposez d’organiser votre propre festival ?

Vadim : On fait déjà un peu ça.

Martin : Il ne faut pas le dire, sinon les gens vont venir chez nous.

Vadim : On invite plein de groupes.

Louis : Roland Cristal.

Martin : Et si on avait tout le budget du monde on inviterait Dj Zef. C’est un DJ marocain, il lui faut les billets, le passeport…

Louis : On le fait chez nous, à la campagne, du coup on a de la place et ça fait deux ans qu’on fait ce festival l’été.

James : C’est sympa les festivals où les gens sont dans la nature, où ils ont des tentes. En ville, c’est compliqué, dans une salle c’est vite impersonnel.

Martin : Après si on pouvait le faire n’importe où, on pourrait aller au centre de la Terre, dans la lave, ce serait trop bien.

Est-ce que vous avez un film qui vous a marqués les dernières années ?

Martin : “Parasites” c’était bien.

Vadim : “Toy Story 3”.

James : Il est mieux “Toy Story 3” que le 4.

Louis : “La Grande Aventure Lego”, mais le 1.

James: Récemment, j’ai vu “Full Metal Jacket”. C’est un film à dialogues, ce que je n’avais pas trop compris quand j’étais petit. La folie de la guerre, la manière dont ça déshumanise les gens, c’est intéressant.

Martin : Moi “Les Affranchis” mais c’est vieux aussi.

Vous avez une anecdote particulièrement folle à nous raconter ?

James : Il se passe tout le temps des choses. C’est difficile de convoquer un souvenir comme ça sans avoir d’élément déclencheur. Il se passe plein de choses. Je n’ai pas la mémoire qui fonctionne en tiroir.

Martin : James il a fait un kick-flip sur scène et il s’est déboîté l’épaule.

Vous emmenez souvent plein de choses un peu dingues sur scène. Est-ce qu’il y en a déjà un de vous qui a eu une idée à laquelle les autres ont dit : “Non ça va trop loin”?

Martin : Oui plusieurs fois. Il y a un moment où l’un d’entre nous voulait emmener du foin, et ce n’était pas trop possible dans le contexte.

Louis : Une fois on a amené de très, très grandes échelles, et c’était super dangereux sur scène.

Martin : Mais ça on l’a fait et on le refera.

Louis : Moi je n’aime pas trop, ça me fait vraiment flipper.

Martin : Il y a des trucs aussi qu’on faisait dans le passé qu’on va moins faire ou ne plus trop faire. C’est amener de la nourriture qui peut tomber et s’écraser par-terre. Genre les bananes qui donnent des choses dégoûtantes, et c’est du gaspillage. Tant qu’à donner de la nourriture autant que ce soit des trucs un peu plus faciles à manger.

Vous donniez ça au public ?

Martin : Oui, il marchait dessus, ça faisait plouch par-terre. Les gens les jetaient sur scène, mais après les agents de nettoyage étaient tristes. Nous, on ne veux pas rendre les gens tristes.

Vous étiez déjà à l’Ososphère ?

Martin : Oui, mais dans des hangars à la Coop. On est déjà venu à la Laiterie mais pas dans le cadre d’un festival.

Vadim : J’ai fait un tour là, c’est marrant, on est dans la rue mais dans le festival en même temps.

Salut c’est cool / Laiterie

Si vous pouviez emmener quelque chose de Strasbourg chez vous ?

Martin : La ville. Toute la ville.

Louis : Une carte postale.

Martin : Une carte postale c’est tout ce que t’emmènerais d’ici ?

Louis : Ouais.

Un c’est tout et l’autre c’est juste une carte. (rires) Et toi Vadim ?

Vadim: Je ne sais pas. Pas grand chose (rires).

Qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter pour la suite ?

Vadim : Faire de bons kicks saturés.

Louis : Faire de la musique qui fait danser.

Martin: Voilà c’est un bon projet, t’en veux plus ?

Non c’est bien (rires) et pour ce soir on vous souhaite quoi ? Un gros bordel ?

Salut c’est cool : Ouais et à James de ne pas se démettre l’autre épaule (rires).


>> Propos recueillis par Emma Schneider <<

Merci à l’équipe de Salut c’est cool et de l’Ososphère

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