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Dans la tête des Strasbourgeois : le jardin Botanique

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5 – Le Jardin De La Paix

Le bruit sur Gallia s’intensifie, comme si tout le bourdonnement de la ville était regroupé en un seul endroit pour signifier “ça y est, les retardataires, il est temps, je suis réveillée, la vie vous attend”. Le crissement des derniers volés, décrispés avec violence vient résonner au coeur des bâtiments. Et les fenêtres s’ouvrent. L’air passe et vient caresser le visage pourtant la marque des draps de cette lève-tard aux cheveux bruns, les yeux encore rougis de la nuit qu’elle vient d’achever. Le tram vient sonner un réveil définitif dans les parages, s’assurant que la routine reprenne ses droits.

Après le pont, sur la gauche, les voitures s’entassent avec les motos et les vélos devant les locaux Haussmanniens du Crous, les starting block de la pause. La course vers le déjeuner pour certains, la fuite du bruit pour d’autres.

Les rues dans ces alentours sont toujours calmes. Même en pleine période de rentrée, quelque chose, une atmosphère semble absorber le son. Et une certain fraicheur semble régner. A droite, passée la pierre du restaurant universitaire, les arbres et les arbustes s’étendent en rond autour d’une premiere fontaine dans le parc du palais qui soudain prend des allures d’oasis urbain. Comme irréel. Il est désert. Rempli de bruits blancs.

Sur la façade d’un des bâtiments, des mots sont inscrits à la craie, qu’un ouvrier communal s’apprête à effacer.

“Qu’est ce qui pourrait sauver l’amour ?” La chanson résonne et les pensées raisonnent à la lecture des lettres maladroitement posées sur la pierre froide. En réponse, juste au dessous, “la fête, la fête, la fête.” Trois fois. Une conviction sans faille. La fête sauvera l’amour. Faites la fête. Vivez l’amour. Dansez. De l’eau savonneuse vient asperger la blancheur de ces phrases.

Il soupire. “L’alcool et les soirées d’été… bonjour mademoiselle !, il y en a un plus loin encore” et son sourire demeure.

“On ne vit qu’une seule fois, il s’agirait de ça faire bien”. Un conseil saoul, mais non dénué de sens. La vérité sort de la bouche des enfants, et de l’écriture des gens ivres. Peut-être étaient ils juste ivres de vie. Les inscriptions ne nous le diront pas, elles ont laissé la place à d’autres possibles, sur le tableau gris de la nuit.

La rue se décore alors de petits jardins qui se succèdent devant les portes des maisons. Des roses. De épines. Des camélias. Du buis. Et sur la droite, l’entrée du jardin de psychologie. Le calme lors de sa traversée au milieu des arbres. Un chien et son maitre sont les souverains du lieu. L’un siffle, l’autre fouette l’air de sa queue, signe de sa joie intense, de sa reconnaissance. Il cavale. Pourchasse un écureuil qui va se loger dans les branches de la sécurité.

Photo par Maria Fernandes

Le dernier juste avant le portail qui ouvre sur le jardin botanique. Un havre de paix, un paradis du calme. Des grenouilles qui coassent. Le soleil vient se perdre dans les pointes des sapins pour recouvrir le sol d’une mosaïque d’ombre et de lumière. Les graviers crient sous les chaussures des passants qui se comptent sur les doigts d’une main.

De la serre se répand une odeur chaude et moite de fleur en pleine floraison qui vient embellir l’atmosphère. La paix. Elle a un visage. Elle est personnifiée dans le bois des vieux bancs branlants, dont les pieds grincent lorsqu’un corps en frôle l’assise. Dans la mousse qui pousse sur le tronc strié des arbres. Dans le “bzzzz” sans fin qui viens apporter de la volupté à ce moment si spécial.

Les explorateurs sont heureux en ces lieux, les curieux, les amoureux, les troublés, et ceux que l’agitation fait fuir avant l’heure de l’apéro en terrasse. Tous, trouvent un coin au jardin botanique, pour s’adonner aux activités que la frénésie des pavés de tolère pas. Et chacun s’y trouve finalement distrait par autre chose. Par la beauté environnante sans doute. Et les jeux de couleurs.

Tout est vert ici. Ou jaune. Multicolore. Camaïeu de nature et de diversité. L’été n’a jamais été aussi doux que sous ce dome de tranquillité. Un instant perdu, dans un jardin lui même perdu dans l’urbain. Cet endroit à un pouvoir : celui de vous faire oublier le temps.

Les fées chantent encore, et leur coassement viennent bercer les lectures, enchanter les siestes. L’après midi s’abat dans la plus grande des discretions. Un voile de coton à la chaleur de plomb qui vient envelopper les corps et les rendre lourd de sommeil.

« Au revoir, à bientôt, nous espérons que le jardin vous a plu ». Un tournant sur la droite, direction Orangerie.

-Claire Arbogast

Photo de couverture : J. Dorkel / Ville Et Eurométropole De Strasbourg.

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