Voir les flammes ravager Notre-Dame de Paris il y a quelques semaines a traumatisé un peu tout le monde. Alors que ferions-nous si nous voyions notre chère cathédrale Alsacienne partir en fumée ? On ne ferait pas les malins. Mais rassures-toi mon ami, car tout est mis en œuvre pour éviter ce scénario catastrophe, y compris des exercices à l’ampleur impressionnante.
Pour la sécurité de la cathédrale et de ses visiteurs, rien n’est laissé au hasard. Et quand les pompiers interviennent, le grand jeu est de sortie, même pour une simulation. Ce lundi 13 avril, les échelles ont été déployées, les groupes de touristes retraités ont fait chauffer leurs cannes pour évacuer le bâtiment, et de la fausse fumée déployait un voile inquiétant à l’intérieur de Notre Dame de Strasbourg.
Les objectifs de l’exercice
Cette évacuation, tenue secrète jusqu’au dernier moment, avait plusieurs objectifs : développer le savoir-faire des pompiers dans des bâtiments aux accès difficiles, s’assurer que tous les acteurs de l’intervention étaient bien coordonnés, mais aussi tester la bonne communication avec les ouvriers travaillant sur la rénovation de Môman.
Tu t’en doute, sur ce genre d’intervention, même si tout est préparé, pensé et répété, il peut toujours y avoir des imprévus. Alors un exercice ne fait jamais de mal.
Alors une intervention de pompiers, ça donne quoi ?
A l’extérieur, tout se passe sous les yeux attentifs du pompier Capitaine Romain Bertin-Butler. A l’intérieur, la fausse fumée venue des combles, encore légère, soulève les questions inquiètes des visiteurs. Vers 14h30, la pré-alarme se déclenche, c’est alors que l’intendant de la cathédrale, Gérald Valette, romp le silence ambiant et se met à courir : la période du “lever de doute” a commencé. Autrement dit, avant de crier “au feu les pompiers”, il a 5 minutes pour confirmer un incendie, ou signaler une fausse alerte.
L’incendie est confirmé ! Tout s’enchaîne très vite. L’alarme de la cathédrale se déclenche, le personnel prend place devant les sorties et le public évacue les lieux dans le plus grand des calmes. “Je me disais bien que j’avais vu de la fumée” chuchote une dame. “Décidément, les cathédrales n’ont pas de chance” répond l’homme qui l’accompagnait. Au même moment, les ouvriers situés sur la partie haute de la cathédrale sont alertés et doivent descendre.
Dans les coulisses, le 18 est appelé. Les pompiers arrivent sur les lieux très rapidement alors que la cathédrale est entièrement vide. Romuald Schnell, en charge de la sécurité et de l’entretien de la cathédrale, sert de guide aux pompiers venants d’arriver et cherchant à se frayer un chemin vers les victimes.
Sous les yeux impressionnés de nombreux curieux, les tuyaux sortent, l’échelle est déployée, et l’efficacité des pompiers fait le show. La (fausse) victime consciente est évacuée par l’extérieur, grâce à une grande échelle, pendant que les autres pompiers s’activent, face à un feu non maîtrisable (il s’agit toujours d’un exercice hein, pas de panique).
Au final, la (fausse) victime inconsciente (il s’agissait d’un mannequin) est elle aussi descendue par les pompiers. Résultat des courses : l’exercice s’est très bien passé, et l’architecte des Bâtiments de France Grégory Schott, également présent, a un grand sourire sur le visage.
Mission accomplie!
Pour info, toute cette opération était prévue bien avant l’incendie de Notre-Dame de Paris, et la question de l’annulation de l’exercice a même été soulevée. Finalement, l’intervention a été maintenue car ils avaient confiance en leur capacité à gérer d’éventuels mouvements de panique. Au moins un exercice par an de cette envergure est effectué en plus de ceux réalisés par le personnel de la cathédrale.
Tout cela se passe sous le contrôle avisé de la Drac (Direction régionale des affaires culturelles), rattachée au Ministère de la Culture et représentée ici par Grégory Schott et Romuald Schnell. Car si l’exploitation de la cathédrale revient à la Fabrique de la cathédrale, que représente Gérald Valette, les murs appartiennent à l’Etat.
Alors si tu as peur de voir des flammes jaillir de Môman, rassures-toi : elle est entre de bonnes mains, et pas n’importe lesquelles, celles de pompiers bien entraînés et d’une organisation bien huilée.
>> AURELIEN BOURON <<