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On a discuté avec Médine, le rappeur démineur entre punchlines et poésie

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Le célèbre rappeur Médine passe à Strasbourg à la Laiterie le 14 décembre pour la tournée de son album Storyteller. On vous fait gagner des places avec en bonus une petite interview exclusive de notre havrais préféré histoire de remettre les points sur les « i » depuis ses soucis autour du Bataclan.

Si on pouvait résumer Médine, on dirait, comme il le dit lui-même, qu’il est un « démineur qu’on a pris pour un poseur de bombes ». Il joue avec le feu en maniant des sujets explosifs comme la laïcité, le terrorisme, la vie de quartier, ou encore le colonialisme, mais toujours dans l’objectif de dissoudre les amalgames, voire d’éduquer son public avec ses textes puissants et bourrés de références, entre punchlines et poésie, storytelling et provoq’, le plus souvent sans vulgarité et prônant la réconciliation dans une société française divisée comme jamais.

Médine, rappeur populaire, mais aussi symbole d’une certaine France oubliée et incomprise

Ses prises de positions lui valent de nombreux reproches, à l’instar de sa chanson Don’t Laïk (pour laquelle il s’est excusé lors d’une conférence à L’Ecole Normale Supérieure), le titre souvent mal interprété de son deuxième album « Jihad : le plus grand combat est contre soi-même » ou de la polémique autour de sa date annulée au Bataclan (salle de concert pour laquelle il a fait une musique en hommage).

L’accusant d’être de mèche avec les « islamogauchistes », voire de pousser au communautarisme et d’être proche de « l’islamisme radical », de nombreuses personnalités de droite, d’extrême-droite ou encore du « printemps républicain » sont montées vent débout contre son concert qui devait avoir lieu au Bataclan, menaçant pour certains militants d’intervenir physiquement pour bloquer le concert programmé, trois ans après les sinistres attentats du 13 novembre 2015. Médine a dû réitérer sa condamnation des attentats et décide d’annuler la date, par respect aux familles des victimes et par sécurité pour son public. Un projet d’attentat du groupuscule terroriste d’extrême droite Action des Forces Opérationnelles visant à assassiner le rappeur a même été déjoué.

Mais il en faut beaucoup plus pour faire fléchir ce tonton du rap français, aux centaines de milliers de fans, ce père de 3 enfants, à la be-bar épaisse et à la carrure de boxeur (il est le président d’un club de boxe au Havre, d’où est issue la double championne de France actuelle et vice-championne du monde universitaire en catégorie moins de 60 kg Amina Zidani). Sitôt le Bataclan annulé, c’est le Zénith qu’il annonce. Et sa nouvelle tournée, un an après l’album Prose-Elite, pour l’album Storyteller, est pour l’instant un succès.

La plume finement brutale de Médine, est portée dans la plaie pour mieux recoudre

Son label indépendant DinRecord met des artistes talentueux en avant tels que Brav ou Tiers Monde pour ne citer qu’eux. On a vu Médine aux côtés de Kery James et Youssoupha pour un nouveau morceau de « La Ligue » du rap français. Le morceau « Grand Paris » de son album Prose Elite avait aussi réuni une belle brochette de rappeurs à succès. Récemment, il sort un single nommé « Brassens », ou encore une chanson au nom du jeune champion du monde de football Kyllian Mbappé (le morceau « Kyll ») qu’il partage avec le chef incontesté du rap français : Booba. Médine est là, bien présent encore sur le ring et il pèse dans le rap autant qu’il pèse ses mots. D’ailleurs, il nous en accordé quelques uns, notamment sur son dernier album aux tonalités éclectiques.


Salut Médine ! Tu connais un peu le coin ?

J’ai déjà joué à Mulhouse au Noumatrouff, mais jamais à Strasbourg. Par contre, je suis déjà venu pour des séances de dédicace, des rencontres en MJC et ce genre de chose.

Le paradoxe rap violent/divertissant tu en penses quoi ?

J’aime beaucoup cette tradition du rap. Ces rappeurs ne pensent pas avoir inventé l’eau chaude, ils s’inscrivent dans une tradition qui est celle de personnes qui ont posé les rails avant nous. C’est une forme de passation de flambeau. Concernant le rap qui utilise l’esthétique de la violence, de la subversivité… le problème ce n’est pas tant les rappeurs, mais surtout ce qu’on en dit. On ne leur accorde pas la distanciation nécessaire pour comprendre leur musique. Distanciation qu’on accorde par ailleurs à l’art contemporain, à la littérature, au cinéma… Quand il s’agit du rap, les critiques manquent souvent de discernement. Moins que les rappeurs, c’est plus les observateurs qui me dérangent, parce qu’ils vont en faire des apologistes de la violence etc. On a besoin d’humour parfois trash, de subversivité, de différents courants pour être et continuer d’être borderline. C’est ce qui bouscule les mentalités. Les rappeurs ont ce pouvoir là quand bien même ils utilisent l’esthétique et un lexique de la virulence, de la subversivité.

Le rap, ça sert aussi à éduquer les gens ?

J’ai longtemps été là-dedans. Je continue à croire que le rap fait partie des sources, pour les jeunes comme les moins jeunes d’ailleurs, pour avoir une véritable expertise de ce que c’est que les quartiers aujourd’hui et des préoccupations qu’il peut y avoir. Ne serait-ce que l’ennui dans nos générations, comment elle est perçue, comment elle est vécue, comment on arrive à la transformer, s’y confronter et à la dépasser. Bien sûr que le rap est une forme d’éducation, et pas qu’au sens littéral du terme, mais d’émancipation aussi. Comment grandir de notre époque et de ses normes. Mais, comme dit, je suis aussi fan d’une forme d’esthétisme pur de cette musique, des gens qui se revendiquent d’un courant purement divertissant, des gens qui souhaitent faire de la musique « pour les pieds », c’est-à-dire dansante, qui adoucit les mœurs etc. Je me reconnais totalement dans ce courant là et j’en écoute régulièrement.

Pourquoi ce featuring avec Booba et pourquoi sur un morceau nommé Kyll comme Kyllian Mbappé ?

On se retrouve naturellement sur un morceau avec Booba, parce qu’on partage une certaine forme d’amour pour l’écriture, la métaphore, le sarcasme, le sens de la polémique… en privé on a partagé des moments aussi. Dans le public, ça se traduit par une œuvre artistique. Mbappé, c’est venu à posteriori, c’est avant tout pour ce qu’il incarne aujourd’hui. C’est un jeune de quartier du 93 qui joue pour la grande équipe, celle de la capitale de la France, il a des origines africaines, issue de l’immigration via ses parents… C’est pour le symbole et tout ce que ça connote pour un jeune français aujourd’hui. L’essence de ce morceau rejoint ce que représente Kyllian Mbappé aujourd’hui. Nous trouver des différences avec Booba, c’est dans la perception des genres du rap français. En réalité, on a beaucoup plus de points communs que de différences avec Booba. C’est souvent ce qui pêche dans la façon qu’on a de regarder le rap français aujourd’hui. On a trop tendance à classifier, étiqueter, mettre dans des courants opposés

Historien, conteur, poète, militant, professeur, rappeur etc… tu es multifonction en fait ?

J’enlèverai juste un mot, c’est militant. Je ne confonds pas militantisme et engagement. Je trouve qu’il y a une vraie nuance. Je me sens concerné par des sujets de société qui deviennent de vrais murs aujourd’hui et qui nous empêchent de nous émanciper. Mais ce n’est pas dans un militantisme qui impose ou même qui propose une vision de la société. Moi, j’en suis un critique, un miroir et je me contente très bien de cette place-là.

Le goût de l’écriture me vient de la littérature française classique, des humoristes français, des paroliers français etc. C’est à travers tout ça que j’arrive à me sentir le plus français aujourd’hui. Je ne me sens pas français à travers des valeurs qui sont dévoyées aujourd’hui, ni à travers un drapeau ou même un hymne national. Je me sens français à travers Hugo, Baudelaire, Verlaine, Renaud, Brassens, Brel… grâce à la francophonie et cette langue qui nous réunit tous. C’est comme ça que je me sens vibrer en tant que Français.

Tu disais dans une autre interview que tu posais des pièges avec tes chansons…

Le piège a fonctionné et s’est renfermé sur des gens qui nous divisent au quotidien. Ils ne cherchent pas à aller au fond des choses et à comprendre. Ils sont dans un agenda politique avec des ambitions parfois très personnelles. Certains tombent dans des pièges qui datent de 2005 ! Certains pièges que j’ai même oublié d’avoir posé ! C’est positif, parce qu’on démasque des gens qui sont feignants. Ils ne veulent pas aller plus loin que les représentations, les iconographies, les images … Ceux qui s’arrêtent à la moitié du titre des albums comme « Jihad : le plus grand combat est contre soi-même »…  ce sont les mêmes qui s’arrêtent devant une couleur de peau, une religion, une origine.

Tu comprends quand même l’incompréhension de certaines personnes vis-à-vis d’une impression de premier abord qu’ils pourraient avoir de toi ?

L’incompréhension vient surtout des politiques et des médias (certains d’entre eux bien sûr, pas tous), donc je ne peux pas me faire l’économie de parler d’eux. Mon public est de plus en plus large et de plus en plus varié. Il y a des jeunes filles, des jeunes hommes, des enfants, des anciens, des gens issus de l’immigration, d’autres pas du tout… Ces politiques ne sont plus au service des gens et sont en décalage avec la réalité et le terrain. C’est des espèces de rats de plateau qui ne font que chicaner à la télévision pour chercher la polémique. Ça ne m’intéresse pas de savoir ce qu’ils en pensent de mes textes, puisque c’est eux aussi que je vise dedans. Ce sont eux qui créent et suscitent de l’incompréhension. Quand je parle de laïcité, pour moi, je rends service à la laïcité ! C’est une ode à la laïcité, ce morceau Don’t Laïk. J’essaie de l’assainir, de lui redonner son sens, ses lettres de noblesse. Non pas dans quelque chose qui exclut, qui divise et qui dévoie la laïcité.

Tournons la question différemment … pour quelqu’un qui ne te connaît pas, comment te présenterais-tu ?

Ça tient en une phrase : Je suis un démineur qu’on a pris pour un poseur de bombes. Je m’attaque à des sujets qui sont explosifs. De loin, quand on ne fait pas l’effort de lire deux trois de mes textes, ou des interviews (rien que ça, ça suffirait !), on a l’impression que je suis quelqu’un qui provoque uniquement pour provoquer. En réalité, c’est dans le but de poser un débat. Si je dois me présenter à quelqu’un de bonne foi, bienveillant et qui veut en savoir plus sur moi, je commencerais par lui dire cette phrase.

Tu montres régulièrement tes enfants sur instagram dans des scénettes de la vie de tous les jours, pourquoi ?

C’est naturel, j’en fais pas une stratégie de communication, je l’ai fait bien avant que toutes ces polémiques m’arrivent… Ce n’est pas du tout pour redorer mon image. J’ai des discussions très borderline avec mes enfants, parce que j’ai l’impression d’avoir grandi trop vite. On m’a demandé de grandir trop vite. Je suis très nostalgique de mon enfance, de mon adolescence. J’ai envie de partager ce sentiment là avec les gens qui suivent ma musique à travers ces petites scénettes que je capte avec mes enfants au quotidien. J’aimerai encore avoir la naïveté et le regard d’un enfant pour pouvoir m’exprimer sur certains sujets. Concernant les questions crispantes, liées à l’identité, au repli communautaire, aux valeurs qu’on détourne… mes enfants me permettent de regarder tout ça avec un autre regard et Instagram me permet de partager ce sentiment là avec les gens.

Tu parles de religion aussi dans tes textes, le rap ça permet de progresser dans sa foi ?

Non, je ne parle pas tant de religion que de spiritualité dans mes textes. J’estime que la foi ça relève de quelque chose de privé. Mais il ne faut pas confondre le religieux et le spirituel, toutes ces questions existentielles, philosophiques auxquelles on est confronté dans une époque où le rapport transcendantal est négligé. Ça peut s’appeler religion, philosophie, ce que vous voulez, mais on a ce besoin de nourrir nos âmes, comme celui de nourrir nos corps en mangeant. C’est quelque chose qui m’intéresse beaucoup. Comment on arrive à gerer nos rapports avec le transcendantal, à tuer les complexes liés à nos ancêtres, à sortir de systèmes oppressants pour retourner vers une véritable spiritualité qui réunit les gens vers quelque chose de bienveillant ? Ça fait partie des thèmes qui m’interpellent et que je traite en chanson, comme à travers Porteur Saint.

Il y a un lien entre rap, écriture et spiritualité ?

Le rap me permet d’écrire. Et écrire, c’est salvateur. Ça permet de poser des mots sur des complexes, des nœuds, des choses difficiles à exprimer à l’oral. Le temps de la réflexion, de l’écriture que le rap permet, ça a une part de psychanalyse, c’est vrai, il y a quelque chose de spirituel aussi, donc forcément le rap dans sa technique et sa méthode, c’est déjà spirituel. Il y a ce quelque chose de magique aussi dans la musique. On arrive à flécher les cœurs des gens, qui ressentent les émotions, les vibrations qu’on leur envoie. Il y a un dicton qui dit, ce qui parle du cœur, parle au cœur. J’y crois beaucoup par rapport à la musique, c’est là que ça devient vraiment spirituel.

Parlons peu, parlons boxe et parlons Havre…

Je suis président d’un club de boxe au Havre. Mon père et mon frère sont les entraîneurs. On a même une championne de France en tire Amina Zidani. Elle est actuellement aux championnats du Monde en Inde ! On espère fortement qu’elle arrivera jusqu’aux JO 2020.

Le lien entre rap et boxe c’est quoi ? C’est les punchlines, le dépassement de soi, prendre le dessus sur l’adversaire etc ?

Naaah ! C’est trop simpliste ce que tu viens de me dire là. La boxe en apparence est un sport violent. Quand on n’est pas initié, on l’impression que c’est juste deux personnes sur un ring qui s’envoient des coups. En réalité, c’est surtout toucher sans se faire toucher. Esquiver. Savoir encaisser. Il y a des rythmes et des thèmes dans un combat de boxe, c’est exactement ce qui se passe dans le rap aujourd’hui. On a l’impression de loin que ce sont des jeunes énervés qui gueulent leur rage dans un micro. En réalité, il y a beaucoup d’amour. L’amour de l’écriture avec beaucoup de précision, de technique. Il y a une maitrise de langue française qui continue à faire de cette langue vivante… une langue vivante justement ! Le rap fait en sorte qu’elle ne s’éteigne pas et qu’elle continue à perdurer et à exister. C’est ça le lien que je ferais entre boxe et rap. D’apparence violent, en réalité beaucoup de technique et de précision.

Comment tu arrives à construire des histoires comme les morceaux Enfant du Destin ?

J’ai toujours ma bibliographie/filmographie qui m’accompagne à chaque morceau Enfant du Destin. J’essaie de me documenter un maximum sur un sujet. Je regarde là où l’Histoire lèse un peu la véritable histoire. Prendre une histoire avec un petit h et la faire résonner dans la grande Histoire, symboliquement c’est toujours intéressant de revenir sur des contextes, de parler de choses qui se sont déroulées à un instant T, ça peut donner lieu à des réflexions sur l’économie, la politique d’immigration, de colonisation… Faire parler l’Histoire c’est toujours intéressant pour mieux comprendre l’actualité. Parfois c’est un contrepied, mais le plus souvent ça complète les versions officielles. Je ne vois pas Hachette et Nathan comme des bêtes noires, je ne suis pas caricatural. J’espère être complémentaire parfois, comme ça a été le cas pour le morceau 17 Octobre qui a fini par être illustré un chapitre d’un livre d’histoire de chez Fernand Nathan sur la guerre d’Algérie. C’est à ça aussi que peuvent servir certains rappeurs j’espère.

Il y a un album avec Kery James et Youssoupha en préparation ? (dit oui stp)

Pas d’album de la Ligue en préparation, mais on va certainement se retrouver sur scène pour nos concerts respectifs. Pour moi ça sera au Zénith le 9 février. On interprètera des morceaux de la Ligue.

Tu peux nous parler de ton label indépendant DineRecords ?

Dinerecords ça a été fondé par Fa et Proof, qui sont mon manager et mon producteur. Le choix de l’indépendance, il s’est imposé à nous. On vient du Havre. Je m’appelle Médine. Il y avait tout un tas de facteurs aggravants qui faisaient qu’on n’était pas bankable pour les maisons de disques à l’époque. Ça nous permet aujourd’hui de toujours défendre un discours libre, d’engagé, pas toujours facile à défendre en maison de disque. Aujourd’hui je me sens véritablement libre dans ma démarche artistique et c’est ça le plus important. La dimension de producteur aussi est très stimulante. D’avoir des artistes qui gravitent autour de nous, de pouvoir en envoyer certains sur orbite, les conseiller, être force de proposition dans une musique en constante évolution, de rester moderne, actuel en traversant les époques, ça fait 15 ans qu’on est là ! L’album d’Alivor arrive, celui d’Isham, d’Oumar… Ils nous rendent fier, on est toujours dans le coup.


Pour l’occasion, on a réussi à vous dégoter 2×2 places à gagner pour son concert le 14 décembre prochain.

Ca semble lourd tout ça. Et comment je fais pour participer ?

C’est simple. Il vous suffit de faire 2 choses :

• Liker la page Facebook de l’Oiseau de Nuit et celle du Bruit Qui Pense
• Liker et Partager la publication Facebook de cet article (en public) →

Les 2 gagnants remporteront chacun 2 place et seront désignés le lundi 10 décembre, puis contacté par messagerie privée.

Pour être sûrs de pouvoir y assister, vous pouvez toujours prendre vos places ici sinon.


Médine en concert à Strasbourg

Vendredi 14 décembre à 20h

A la Laiterie, 13 rue du Hohwald, 67000 Strasbourg

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Commentaires (1)

  1. “sont montées vent en poupe” ça ne veut rien dire hein…
    avoir le vent en poupe, ça veut dire être dans une période de réussite, de chance…
    Des bisous sur vos têtes. Cool cet interview. Les fachos vont pas aimer.

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