Du 5 octobre 2018 au 17 février 2019, la salle d’exposition du MAMCS, agencée à la façon d’un appartement avec corniches, moquettes et couloirs, se transformera, le temps de l’exposition « I Want to Break Free », en demeure extravagante où les objets se verront dotés de pouvoirs extraordinaires. Après le château de Versailles en 2012, le Pavillon du Portugal de la biennale de Venise en 2013, le Palazzo Grassi en 2015, l’ARoS Aarhus Art Museum en 2016-2017 et le Guggenheim de Bilbao, c’est à Strasbourg que Joana Vasconcelos, artiste portugaise parmi les plus reconnues de la scène contemporaine, a choisi d’installer ses étonnantes créations.
Des objets de tous les jours qui nous entraînent dans un univers fantasque
La question de la domesticité est au cœur de ce projet qui emprunte son titre à l’univers pop rock du groupe Queen. Son œuvre a pour problématique la femme et sa place dans le monde : tantôt femme au foyer, tendre aimante, tantôt femme guerrière, à l’image de ses Valkyries… Nous pouvons citer par exemple, sa sculpture « Marylin », paire d’escarpins géants et rutilants. Lorsqu’on s’en approche on découvre qu’ils ont été créent à partir de centaines de marmites et de casseroles. Avec cette œuvre, Joana Vasconcelos juxtapose la dualité de rôles de femme dans la société – le rôle domestique (intérieur), qui traite avec la maison, s’occupant de la famille et la sphère sociale, qui exige que des femmes recourent aux mesures artificielles et inconfortables pour apparaître plus socialement complaisantes.
Joana Vasconcelos, c’est aussi, « La Fiancée », un magistral lustre XVIII ème de cinq mètres de haut, entièrement réalisé avec des tampons hygiéniques (25 000 en tout). Cette création est une copie satirique d’un luxe et d’une grandeur pervertis. Jouant « sur l’appropriation, la décontextualisation et la subversion d’objets préexistants et de réalités du quotidien », Joana Vasconcelos souhaite briser les tabous d’une société hypersexualisée mais paradoxalement conservatrice
L’exposition « I Want to Break Free » propose d’immerger le visiteur dans l’univers de cette immense artiste qui ne cesse d’interroger, non sans ironie et fantaisie, la condition féminine, dans sa dimension sociale et politique. Joana Vasconcelos travaille avec des objets de tous les jours et des traditions artisanales portugaises comme les carreaux, la céramique, le tissu, la broderie et le crochet, avec de somptueuses explosions de couleurs et de matériaux.
Le « Home sweet home » agencé au MAMCS proposera un parcours ponctué d’œuvres qui offriront aux visiteurs la possibilité de voir le quotidien autrement. A partir d’objets ordinaires, que ce soit un lavabo, une fourchette en plastique, ou un séchoir à linge, Joana Vasconcelos nous entraîne dans un univers qui ne laisse aucune place à la fadeur.
Son travail à la fois plein d’humour et de fantaisie, questionne également sur la société actuelle. Avec son exposition « I Want to Break Free », l’artiste nous invite à cheminer dans un intérieur qui sollicite tous les sens, les œuvres se présentent au regard, certaines peuvent être touchées quand d’autres diffusent de la musique ou exhalent une odeur âcre. Ce monde aux multiples facettes sera accessible au Musée d’art moderne de Strasbourg, du 5 octobre au 17 février 2019.
Exposition » I Want to Break Free » Joana Vasconcelos
Du 5 octobre 2018 au 17 février 2019
Au Musée D’art Moderne et Contemporain de Strasbourg