Le blues du dimanche, c’est fini ! Tous les quinze jours, Pokaa te donne une info positive pour la planète, la société ou la culture. Une idée parfois toute bête, parfois novatrice, pour réconforter ton petit cœur, et pourquoi pas l’appliquer à Strasbourg !
Le P.Day se rapproche. Non, non petit.e Strasbourgeois.e, pose cette chope de bière ! Je ne parle pas du St Patrick’s Day (bien que cette fête irlandaise, où tout le monde festoie vêtu de vert soit une de mes favorites).
Ce que j’appelle “P.Day”, c’est le “Plastic Day”. Le dernier jour de vie des plastiques non recyclables en France. Finis les gobelets, les pailles, les touillettes !
En effet, à partir du 1er janvier 2020, il sera INTERDIT :
- de vendre de la vaisselle en plastique (loi sur la transition énergétique et la croissance verte du 17 août 2015)
- de proposer des bouteilles d’eau en plastique dans les cantines scolaires (loi du 30 octobre 2018 dite « loi Egalim »)
- de proposer des touillettes ou des pailles en plastiques à la vente, que ce soit dans la restauration, les cantines et autres commerces alimentaires (loi du 30 octobre 2018 dite « loi Egalim »)
- de produire des cotons-tiges en plastique (article 124 de la loi du 8 août 2016 pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages)
Alors ok, c’est pas pour tout de suite. Mais cette nouvelle, c’est comme un cadeau de Noël à l’avance pour moi et les petites tortues qui ne se retrouveront pas avec le nez obstrué par ces bouts de plastiques.
Et même si tu tris consciencieusement tes déchets, ça ne fonctionne pas: les pailles et les coton-tiges c’est trop fin pour les systèmes de recyclages.
En attendant, il faut d’ores et déjà s’y préparer ! Je te vois venir. “Comment on va faire pendant les festivals ou les pique-niques sur les quais?”
Don’t panic, stop plastic!
Parce que la nourriture à emporter et les pique-niques c’est quand même deux choses que j’aime particulièrement dans la vie, voici pour toi 5 solutions à développer à Strasbourg. Que ce soit pour ton usage perso ou parce que tu organise un festival, nul doute que ces idées pêchées un peu partout t’inspireront.
1.Dans les labos Strasbourgeois, on travaille sur la biomasse
Ok, celle là je n’ai pas été la chercher bien loin. Dans son super article, Caroline Alonso te parle de l’idée de Luc Avérous et de son équipe.
Ils sont en train de développer des couverts et récipients en vitrimère, un matériau issu de la biomasse et donc parfaitement recyclable.
Mais rendons à Caroline ce qui est à Caroline, va plutôt lire son article pour en savoir plus !
2. Des gobelets biodégradables dans le Nord de la France
Même s’ils ne le revendiquent pas comme tels, voici les Greta Thunberg des Ardennes.
Quand ils se sont lancés, ils avaient entre 16 et 26 ans. Sans emploi, ils ont trouvé du soutien auprès de la Mission Jeune pour lancer leur micro-entreprise: Arden’Bee O.
Déjà rien que par leur volonté, ces douze là rivalisent avec les Avengers !
Leur produit ? La Graine Cup’, un verre qui permet, entre autre, de sauver les abeilles.
Ce gobelet est constitué d’un genre de papier kraft biodégradable (non, pas celui dont tu te sers pour les paquets cadeaux!). Et tout au fond, on trouve des graines de trèfles ou de coquelicots.
Le but de ce produit est d’être replanté. Ainsi, lorsque tu as terminé de l’utiliser, tu peux récupérer ces graines, mettre le gobelet au compost et semer les graines sur ton balcon !
Et pas question de le jeter dans la nature, le but est d’avoir un impact quasi négatif sur notre environnement, remember ?
Cette “Graine cup” a même remporté le premier prix national des mini-entreprises, ce qui va leur permettre de se développer progressivement.
Tu peux suivre l’avancée de leur projet sur leur page Facebook, ou leur site internet.
A quelques kilomètres au Nord des Ardennes, un duo de choc a aussi trouvé une alternative aux gobelets plastiques. Camille Deligne a décidé de tirer tous les avantages du in, une filière très prospère du côté de Dunkerque. Et elle a embarqué son père Eddy dans l’aventure
Dans leur entreprise D’Innov, l’ingénieure en textile et fibre et l’expert industriel ont lancé ce gobelet entièrement biodégradable, à base de granulés de fibre de lin.
Le projet n’en ai qu’à ses débuts, mais il séduit et a déjà remporté de nombreux prix. Produits en France, ils sont même personnalisables, grâce à des encres bio, évidemment.
Pour plus d’informations ou pour contacter Camille et son père, tu peux te rendre sur leur site internet, ou leur page Facebook.
3. Des couverts comestibles en Pologne
Avec le blé, on fabrique du pain, des pâtes, des chocolatines (Je viens du Suuuuuuuud)… mais aussi des couverts !
Depuis peu, la société polonaise Biotrem commercialise des assiettes, verres et couverts à base de blé. Totalement biodégradables, ils sont aussi légers et facilement transportables.
Et puis leur couleur brune, brute et naturelle, ça a de la gueule non ? Avoue, tu t’imagine déjà y déguster de délicieuses flammekueche sur les quais de l’Ill.
La firme les commercialise d’ores et déjà à Riotord, via la société Evenplast, ainsi que 11 autres pays à travers le monde, dont les Etats-Unis.
Et les assiettes sont même mangeables !
Perso, ça m’a l’air un peu sec à première vue… mais avec un fond de guacamole ou de munster, qui sait, ça peut passer
4. Des pailles 0 plastique
Mac Donald’s n’a qu’à bien se tenir. La firme prétendait fournir des pailles recyclables à ses clients au Royaume-Unis et en Irlande, mais le journal The Sun a démontré que c’était une belle intox à des fins commerciales. Shame on them.
Le géant américain aurait dû s’allier et valoriser des initiatives réelles, menée par de plus petites entreprises.
Et honnêtement, ils n’auraient pas eu à chercher bien loin. Une entreprise américaine, Pasta Straw, produit, comme son nom l’indique, des pailles fabriquées en pâtes. Longues et creuses, elles ressemblent à des cannellonis, mais en plus étirés. Ces pâtes crues ne donnent aucun goût à la boisson et sont totalement biodégradables.
Ellen Degeneres les a encensées dans son talk show et Khloé Kardashian ne peut déjà plus s’en passer.
Si pour toi c’est trop bizarre de “boire à la pâte”, (ou que tu ne veux pas que ta bonne action soit ternie par une livraison depuis l’autre bout de l’Atlantique), tu peux aussi trouver des pailles en papier (mais elles se dégradent vite dans le verre, berk) ou en inox (perso j’en ai trouvées vendues avec un petit goupillon).
5. Des couverts 5 fruits et légumes par jour au Mexique
Hay caramba ! Quand on parle du Mexique, on pense aux maracas, aux sombreros et bien sur à l’avocat, fruit incontournable pour préparer le fameux guacamole.
Et pour Biofase, l’avocat est une véritable poule aux oeufs d’or !
Cette entreprise mexicaine utilise en effet le noyau de l’avocat pour fabriquer pailles, fourchettes, cuillères et couteaux. Des couverts 100% biodégradables, et produits localement.
Mais pas question de les jeter dans la rue ou à la mer ! L’entreprise le rappelle sur son site internet, la biodégradation ne fonctionne que dans le compost, dans des bonnes conditions. On ne voudrait pas que ces beaux efforts soient vains, parce qu’en les jetant dans les cours d’eau ces couverts ont fini dans le ventre d’un poisson, non ?
Cher ami.e Strasbourgeois.e, toutes ces belles initiatives m’ont mis en joie pour le reste du mois. Mais ouvre l’oeil et le bon, si tu as entendu parler d’autres initiatives cools et écolo dans notre belle ville, fais-le moi savoir dans les commentaires !
<< Marie Dédéban >>
Pour remplacer les pailles, un restaurant à Annecy (la sapaudia) propose des pâtes (des grosses spaghetti) … Sans doute beaucoup mieux que des avocats qui sont entrain d’ assoiffer les péruviens. Non ?