Samedi dernier, le Mudd fermait définitivement ses portes, pour de bon, pour de vrai. Forcément sensible à ce rideau final, j’ai réfléchi à moult formes d’adieux dignes de tous les oiseaux de ma catégorie. Puis j’ai choisi de faire simple, de faire beau, de faire léger, à l’image de ce qu’il a été durant huit ans. Cher Mudd Club, je t’adresse cet ultime poème, et mes salutations fraternelles.
Caveau de l’amour aux effluves de bière séchée
On t’a foulé, fougueusement, aux heures d’hiver comme d’été
Douce maison, chaleureux nid, pour nous, oiseaux de nuit
On a vibré au son des caissons, place au silence après le bruit
Micro ouvert, orateurs aiguisés revendiquant dans pièce étroite
Tu contenais plus de sucres lents qu’une grande assiette de pâtes
À la croisée des mondes musicaux, comme une ode à la joie
Tu fus une porte ouverte à tous, novices et experts à la fois
Nouveaux venus, piliers de bar, fief des perles noctambules
Devenus famille sans crier gare, comme des étoiles au crépuscule
À tes toilettes, ton sol collant, à tes clients, tes résidents
À ton histoire, à ton vécu, je lève mon verre, et le descend.
Dans nos cœurs, dans nos souvenirs, se joue la suite de ton histoire,
Aucune erreur, que des sourires, nous garderons dans nos mémoires.