Lovée dans une boucle de l’Ill à l’extrémité ouest de la Robertsau, le quartier nord de Strasbourg, la discrète Cité des Chasseurs donne l’impression d’un petit village suédois avec ses chalets colorés et ses jardins cultivés ; une curiosité unique dans l’Eurométropole, dont le charme rural se prête à une balade dominicale automnale dépaysante, loin de la ville qui est pourtant tout près.
Bref résumé d’une longue histoire (introduction)
L’histoire de la Cité des chasseurs, c’est celle d’un projet perturbé par la guerre. Retenu en 1931 par l’Office public d’habitations à bon marché de la ville de Strasbourg pour occuper le terrain de trois hectares qu’elle vient d’acheter au nord, le projet initial imaginé par le jeune architecte Tim Helmlinger tend à doter, comme d’autres quartiers, la Robertsau de sa cité-jardin. Prévu en deux étapes, ce projet doit alors comprendre 225 maisons dont 121 pour la seule première étape. Mais si entre 1933 et 1934, 19 maisons en briques jumelées ou isolées de trois à quatre pièces sortent de terre, le projet est stoppé dès 1935 faute de moyens, pour ne reprendre qu’après la guerre de manière très différente.
Car si les maisons des années 1930 étaient en briques, celles d’après-guerre sont en bois ; précisément, il s’agit de chalets préfabriqués venus d’Allemagne sur ordonnance du MRU, le ministère de la reconstruction et de l’urbanisme, pour reloger les habitants des villages bombardés le temps de tout rebâtir. Inaugurés à la fin de l’année 1948, l’Office des HLM y loge d’abord des familles de petits fonctionnaires comptant au moins deux enfants puis au début des années 1950, et à mesure que les familles rapatriées de Kehl remplissent la cité Rotterdam, les maisons spacieuses de la Cité des chasseurs accueille les ménages aux fratries de huit, dix voire douze enfants.
En 1963, et au terme d’une décennie de lutte qui oppose l’association des locataires, qui estiment les loyers de ces chalets temporaires trop élevés, à l’Office des HLM gestionnaire, ce dernier les met en vente, avec priorité donnée aux locataires qui souhaiteraient faire de cette solution d’urgence une habitation durable… Aujourd’hui encore, certaines des familles devenues propriétaires entre 1963 et 1979 sont toujours présentes à la cité. Elles ont été rejointes ces dernières années par des habitants aisés, attirés par le charme rural de ce petit coin de paradis loin de tout mais près des institutions européennes.
En savoir plus :
www.archi-wiki.org/Adresse:Cité_des_Chasseurs_(Robertsau)_(Strasbourg)
Balade photo à la Cité des Chasseurs (photoreportage)
Merci à Marina Rodrigues de m’avoir conseillé la visite de ce joli quartier !
http://www.woodmoodfood.com
Tes photos Chloé ♡ De rien !
Le philosophe Paul Ricoeur, professeur à l’université de Strasbourg de 1948 à 1956, habitait au 15, rue des Gardes-Forestiers. Le veinard.
C’est encore plus joli depuis la berge opposée de l’Ill, une balade aux airs de Scandinavie.
Bonjour,
Superbe et il y fait bon vivre.
Amicalement
Salut,
En effet et j’y suis toujours bien.
RG
Que de souvenirs touchant pour moi qui y ai vécu mes jeunes années, il y a de cela …. 70 ans, eh oui.
Nous avions le ravissant chalet avec balcon donnant sur la rue des Gardes forestiers, n° 9 au coin.
J’ai été à la Robertsau, en maternelle puis en primaire. La Clinique Ste Anne et sa chapelle sont encore en mémoire.
Mon père, vu ses fonctions administratives au Ministère du Trésor de Strasbourg, avait été muté alors sur Haguenau.
Puis moi-même terminant mes études à Strasbourg, y travaillant un moment ,j’ ai quitté l’Alsace. Je vis au Luxembourg puisque le provisoire a duré .. … … Chaleureuses salutations … de . Mickaëla ROLAND-LEITZ . Email : [email protected]….
Merci pour cette joli article… ca mérite une nouvelle article car rien est à l’abri des promoteurs et le béton!
https://www.robertsau.eu/zoom-sur-lurbanisation-du-secteur-chasseurs-fischacker/