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Curiosité politique : Pierre Jakubowicz veut créer 12 « kiosques » dans les quartiers de Strasbourg

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Le conseiller municipal d’opposition Pierre Jakubowicz (Horizons) a présenté une nouvelle proposition pour peser dans le débat municipal avant 2026. Son idée : des « Koeurs de quartier », mélange entre kiosques et conciergeries au sein de 12 quartiers pas encore définis. Un début de programme pour 2026 qui ne dit pas son nom, l’intéressé insistant sur le fait qu’il faut placer les idées avant les personnes.

« Strasbourg on y croit » : ce n’est pas (encore) le slogan de campagne de Pierre Jakubowicz, mais ça y ressemble de plus en plus. À 500 jours des élections municipales, qui ont été confirmées pour mars 2026, le conseiller d’opposition utilise son association, Strasbourg on y croit, pour participer au débat public. L’an dernier, il avait notamment proposé son contre-projet pour le tram Nord et l’avenue des Vosges.

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Ce 18 novembre, il revenait devant la presse pour présenter une nouvelle idée : les « Koeurs de quartier », mélange entre kiosques et conciergeries solidaires. Provenant de remontées de terrains et d’inspirations de ce qui se fait dans d’autres villes, ces dispositifs ont un objectif : « Remettre de l’humain dans les quartiers », alors que les habitant(e)s se sentiraient, selon Pierre Jakubowicz, détaché(e)s de Strasbourg, devenue à deux vitesses, avec une inégalité d’accès aux commerces et services publics. Une idée sur le volet social, qui vise à montrer que la municipalité n’est pas la seule à se soucier de l’équité territoriale.

Ce projet s’inspire du dispositif Lulu dans ma rue, la conciergerie de quartier devenue première entreprise d’insertion par le travail indépendant. Point à retenir néanmoins : les « Lulus » sont des micro-entrepreneurs (ME), un statut permettant grande flexibilité du cadre du travail, en contrepartie d’une protection sociale quasi absente. Un modèle pointé par des articles de l’Humanité ou encore Mediapart, qui pose question : est-ce que ces Koeurs de quartier seront gérés par des agent(e)s de la Ville, ou des micro-entrepreneurs ? Si la gestion sera assurée par des ME, n’est-ce pas là aller vers un détachement supplémentaire des Strasbourgeois(es) de leur ville ? Pour le moment, le contour du projet est encore flou.

Créer une « petite place Kléber à l’échelle de chaque quartier »

Revenons à la proposition plus concrète : les « Koeurs de quartier » se répartiront en 12 kiosques, entre 15 et 20 m2 chacun, disposés dans 12 quartiers de Strasbourg. À la fois objets architecturaux et lieux de vie et de rencontre, ils permettraient de la réparation de proximité, de la collecte de vêtements et d’objets, mais pourraient également servir de café de quartier, avec des services de conciergerie et même permettre la livraison des courses. Plus important : ils auront des toilettes, des distributeurs de billets, et seront accessibles aux PMR.

Selon Pierre Jakubowicz, chacun de ces kiosques devra être « adapté aux besoins des habitants ». Les 12 « Koeurs de quartier » seront donc tous différents et feront chacun l’objet d’un concours d’architecture européen dédié. Ils créeront alors un parcours touristique unique, les 12 kiosques fonctionnant comme les 12 étoiles du drapeau européen et racontant chacun l’histoire du quartier dans lequel ils se trouvent. En somme, améliorer l’attractivité du quartier, et passer « d’un centre-ville à 12 centres de ville ». Néanmoins, difficile de dire les réelles différences avec ce qui existe déjà à Strasbourg.

Ils seront également réalisés avec des aménagements paysagers pour développer des îlots de fraîcheur pérennes, Pierre Jakubowicz ne pouvant s’empêcher de tacler une énième fois les dispositifs mis en place par la municipalité. Dans la proposition oui, mais sans oublier son opposition. Enfin, chaque kiosque se tiendrait à la disposition des grands événements, comme la Fête de la musique ou le marché de Noël.

Mais justement, dans toute cette présentation, il manque une chose, plutôt importante : le nom des quartiers concernés. Interrogé sur ce point, Pierre Jakubowicz explique que « la liste n’est pas fermée » et qu’il préfère être « dans une démarche partenariale avec les habitants ». Après quelques relances, il annonce tout de même que l’Elsau, Hautepierre, Koenigshoffen, Meinau, Neuhof et la Montagne Verte sont déjà envisagés. Le tout, pour un budget allant de 960 000 à 3,6 millions d’euros (selon les kiosques choisis). 

kiosque koeur théorique
© Strasbourg on y croit / Capture d'écran

Un début de programme municipal qui ne dit pas (encore) son nom

À 500 jours du début des municipales, cette nouvelle proposition politique ressemble fortement au début d’un programme. Néanmoins, Pierre Jakubowicz met (pour le moment) encore le holà, et insiste sur le fait qu’il souhaite « contribuer de la manière la plus constructive aux débats d’idée et à la construction de l’alternance, qui passera par un travail sur les idées plutôt que sur les personnes ». Ce qui ne l’empêche pas d’annoncer qu’il jouera « certainement un rôle aux élections municipales de 2026 dans la conception de l’alternance ».

Pour l’instant donc, les curieux/ses de politique municipale devront se tenir aux constats et projets présentés par son association Strasbourg on y croit. Pour 2025, et notamment par son pôle idées géré par Laure-Anne Brencklé, collaboratrice des élu(e)s Centristes et Territoires à la Région Grand Est, ils et elles travailleront sur diverses grandes propositions pour Strasbourg, et notamment sur l’aménagement de la friche Heppner. Là encore, Pierre Jakubowicz insiste : ces propositions viendront de son association, pas d’un groupe municipal. Même si dans cette association, c’est bien Pierre Jakubowicz le président, contrairement à son groupe politique au conseil municipal.

 

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C’est peut-être ce point qui est le plus intéressant : en allant regarder toutes les publications de Strasbourg on y croit, deux élues du groupe Centristes et Progressistes apparaissent : Rebecca Breitman, très active, et Jamila Mayima. Christel Kohler, mais surtout Nicolas Matt, co-président de groupe, ne participent pas à l’association. Un indice sur la composition d’une future liste ? Le suspens reste entier, mais une chose est sûre : les manoeuvres pour 2026 et le trône de Strasbourg ne sont pas loin de débuter. Et ça risque d’être mouvementé.

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