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Écouter les femmes : 5 spectacles féministes et queers à voir au Théâtre national de Strasbourg

1.6k Lectures
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☀️ Collaboration commerciale (sans droit de regard) avec le TNS ☀️

Un cœur comme logo, un livret de saison miroitant et pour lancer les festivités : un drag show. Rarement un changement de direction artistique au TNS (Théâtre national de Strasbourg) n’a été aussi étonnant et flamboyant. Après une première saison écrite à quatre mains – avec Stanislas Nordey – Caroline Guiela Nguyen donne le ton de sa nouvelle direction, avec une identité visuelle à l’image de son programme. Pour l’automne ? Des histoires de femmes par des femmes, des récits queers et tout autant de formats que l’on voyait jusque-là que très peu. C’est frais, c’est beau, c’est fort et c’est à ne pas rater.

« Burlesque, poésie et émotions. » En s’ouvrant le mois dernier avec Au Palass, un drag show tutoyant avec le théâtre et mettant en scènes des figures féminines ayant marqué la vie des trois principales performeuses , le TNS a donné le ton de sa saison.

Elle sera aussi phénoménale qu’originale, et il va falloir revoir tout ce que vous pensiez savoir sur cette institution. Le TNS évolue : paillettes et cœur en néon rose… il ose.

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Derrière ? L’envie, le besoin, de se réunir : entre le public et la scène, entre créateurs/rices et spectateurs/rices. Vivre et faire ensemble. On décloisonne les deux, et on montre des récits que l’on entendait et voyait – jusque-là – si peu.

Et ça fait du bien.

Si l’on veut « réinventer un modèle pour le théâtre public », Caroline Guiela Nguyen – l’actuelle directrice du TNS et de son école – explique « qu’il est grand temps que nos théâtres soient des lieux d’égalité. D’égalité d’estime ». « Je n’ai pas peur du mainstream, de la pop culture, je n’ai pas peur du présent. Pour moi, c’est aussi ce qui fait socle, culture commune, ce qui nous tient ensemble », affirme-t-elle dans le livret d’avant-saison.

Dans ce programme 2024-25 : 19 spectacles, dont 60% seront portés par des femmes. Si certain(e)s n’auront pas manqué d’aller voir le premier (Lacrima, un grand récit choral autour des petites mains qui font vivre la haute-couture, de Caroline Guiela Nguyen), on prolonge la sélection avec quelques coups de cœur de la rentrée.

TNS + Lacrima
« Lacrima » de Caroline Guiela Nguyen. © Jean-Louis Fernandez / Document remis

« Beretta 68 » : tailler les hommes en pièce(s)

Création du collectif FASP issu de l’école du TNS (et née d’une carte blanche en 2023), Beretta 68 porte à la scène une parole féministe, inspirée du célèbre SCUM Manifesto de Valerie Solanas (féministe radicale étasunienne rendue autrement célèbre après sa tentative d’assassinat d’Andy Warhol en 1968).

Le parti pris du FASP ? Prendre au sérieux cet essai radical.

TNS + beretta 68
« Beretta 68 » du collectif FASP. © Jean-Louis Fernandez / Document remis

Dans un décor d’une « étrange laverie désaffectée », on y découvre une « première création acérée et dangereuse qui interroge le droit à la violence des femmes et rappelle la puissance d’action du théâtre ». Une interrogation sur le militantisme des femmes, ses discours et ses moyens.

Avec pour histoire, un combat : celui d’un groupe féminin clandestin et misandre désirant « tailler les hommes en pièces ». Comme l’acronyme du SCUM Manifesto les y invite [« Society for cutting up men » ou en français : « Société pour tailler les hommes en pièces », ndlr].

Habitée par les huit créatrices de Beretta 68, la voix de Solanas y rencontre les leurs, plus contemporaines, ainsi que celles, différemment radicales, de « Virginie Despentes, Christiane Rochefort, Marcia Burnier, Jacqueline Sauvage, Maria del Carmen Garcia, du collectif Marthe ». Un spectacle puissant à découvrir jusqu’au 18 octobre.

« Inconditionnelles » : liberté sans condition

Du 5 au 15 novembre, le TNS accueillera un autre plateau de femmes avec Inconditionnelles de Kae Tempest, poète/étesse londonien(ne), un spectacle musical mis en scène par Dorothée Munyaneza.

Le point de départ : une prison pour femmes, où deux codétenues (Chess et Serena) partagent non seulement la même cellule… mais aussi un amour et une complicité interrogés, secoués par la prochaine libération de l’une d’entre elles : « Comment continuer à vivre séparées l’une de l’autre ? »

théâtre cinéma fauteuil
© Rawpixel / Photo d'illustration

Une pièce que l’on nous annonce « bouleversante », où « la langue et les chansons originales du poète [/la poétesse] rencontrent le mouvement et le regard de la chorégraphe pour nous emporter dans une histoire d’amour et d’amitié où pulse la possibilité d’être libre, d’être soi, sans condition. »

Dans cette prison : quatre interprètes (comédiennes, chanteuses, danseuses et performeuses) européennes et africaines venues de Belgique, de France, de Suisse et de Tunisie. Pour porter cette histoire… mais aussi celle de toutes ces femmes « incarcérées pour avoir tué un conjoint, un partenaire ou un mari violent » : « L’histoire des violences liées au genre, tristement d’actualité. »

« Le Ring de Katharsy » : ready player one ?

Du 20 au 29 novembre, c’est l’original Le Ring de Katharsy qui s’installera au TNS, dans « un dispositif scénique à grande échelle », gris et monochrome.

À la conception et la mise en scène, une ancienne élève de l’école du TNS : Alice Laloy, qui nous dévoilera un miroir déformant et inquiétant de notre société, « poursui[vant] sa recherche autour des présences hybrides mi-humaines mi-marionnettes ».

S’inspirant du jeu vidéo, elle met en scène ici « une cheffe d’orchestre, deux chanteurs-acteurs, six circassiens acrobates et danseurs » dans un jeu étrange, sorte de Sims sauce Black Mirror. Un tournoi en trois manches où se croisent des « joueurs », leurs « avatars » à vies multiples et des « supporters qui encouragent sur commande grâce à un prompteur où tout est écrit à l’avance ».

« Et aux manettes de ce système de corps-objets-machines dystopique ? Katharsy, entité globale et virtuelle qui se joue des limites du réel et du vivant. » Mais comme l’explique la metteuse en scène elle-même : « Finalement, le jeu se révèle être un moyen plus qu’une fin en soi : le moyen de faire naître une révolution ». À bon entendeur.

Le théâtre à vif de Laurène Marx : « Pour un temps sois peu » et « Je vis dans une maison qui n'existe pas »

D’ici fin novembre, le TNS donnera la parole à l’inclassable Laurène Marx (autrice et performeuse), avec deux spectacles : Pour un temps sois peu (du 26 au 30 novembre) et Je vis dans une maison qui n’existe pas (du 3 au 7 décembre). Deux créations en collaboration avec Fanny Sintès, circassienne, comédienne et metteuse en scène avec qui elle a créé la Cie Je t’accapare.

TNS + Laurence Marx
« Pour un temps sois peu » de Laurène Marx et Fanny Sintès. © Pauline Le Goff / Document remis

Dans le premier, l’artiste – elle-même femme trans non-binaire et militante – y livrera un stand-up triste qui prend aux tripes sur le « parcours d’une femme trans et le lot de violences qui l’accompagne ». Le récit « des assignations et injonctions en tout genre, des démarches médicales, des agressions permanentes, des processus d’invisibilisation à l’œuvre, des discours et des règles d’une société profondément hétéronormée ».

Plus qu’un récit, « un manifeste, une reprise de pouvoir sur la parole intime des trans ».

TNS + JE vis dans une maison
« Je vis dans une maison qui n'existe pas » de Laurène Marx et Fanny Sintès. © Christophe Raynaud de Lage / Document remis

Dans le second, Laurène Marx confronte « la naïveté du conte pour enfant » à « la brutalité de la prose directe si caractéristique de [son] écriture ». Une immersion dans la psyché de Nikki, une personne souffrant de troubles de la personnalité

Pour retrouver « son calme perdu », elle doit faire face à l’inertie du système psychiatrique, se replonger dans ses traumas d’enfance, et « survivre à un monde où les personnes neuroatypiques n’ont toujours pas leur place ». Si le sujet-même de ce spectacle trouve rarement sa place au théâtre, « cette pièce est leur refuge ».

Un spectacle finalement à l’image de cette saison au TNS : si Laurence Marx « vi[t] dans une maison qui n’existe pas », notre théâtre strasbourgeois s’annonce plus accueillant et proche du réel que jamais.

Un lieu à habiter, un lieu pour explorer, s’exprimer, et entendre des récits qui nous ressemblent, nous rassemblent ou nous ouvrent des portes vers d’autres maisons. Avec comme clé : la curiosité.

Événement

Saison 2024-25 du TNS – Théâtre national de Strasbourg

Quoi ?

Sélection de spectacles de la rentrée

Quand ?

  • Beretta 68 : jusqu’au 18 octobre
  • Inconditionnelles : du 5 au 15 novembre
  • Le Ring de Katharsy : du 20 au 29 novembre
  • Pour un temps sois peu : du 26 au 30 novembre
  • Je vis dans une maison qui n’existe pas : du 3 au 7 décembre

où ?

Au TNS – Théâtre national de Strasbourg
1, avenue de la Marseillaise, à Strasbourg

Plus d'infos ?

Saison complète : jusqu’en juin 2025
L’agenda complet est disponible ici

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