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Après les JO : Hugo Fontani, Strasbourgeois et gardien dans l’équipe de France de water-polo

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Lors des JO de Paris, 36 athlètes strasbourgeois(es) et alsacien(ne)s nous ont fait vibrer. On est parti à la rencontre de certain(e)s, pour raconter leurs histoires et leurs parcours, et pour mieux les connaître. Après Eve Planeix, nageuse artistique, et Teuraiterai Tupaia, recordman de France de javelot, on plonge dans l’eau de la Kibitzenau avec Hugo Fontani, le dernier rempart du Team Strasbourg et de l’équipe de France de water-polo.

« J’attendais rien de ce sport et j’ai tout gagné. » Pour Hugo Fontani, l’histoire d’amour développée avec le water-polo a tout eu du hasard. Le plus Strasbourgeois des Niçois, arrivé il y a plus de 10 ans dans la capitale européenne, n’était pas prédestiné à pratiquer cette discipline : « Généralement, le water-polo c’est un sport où l’on va parce que de la famille y est déjà passée avant nous. Moi c’était pas le cas. »

Pourtant, comme les meilleures histoires d’amour, cela s’est fait simplement : « J’ai appris à nager et dans la piscine où j’étais y avait des garçons qui jouaient avec un ballon. Moi j’adorais tous les sports collectifs, donc mes parents m’ont dit vas-y essaie, et j’ai de suite accroché. »

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Le début d’une grande histoire, qui l’a amené à Strasbourg juste après une fac de droit à Nice. Il y a rencontré sa copine, et a trouvé un cadre où grandir, mais également une seconde famille avec le Team Strasbourg, qu’il voit plus que sa propre famille. Bref, dans la capitale alsacienne, Hugo Fontani est devenu un homme.

Un homme qui gagne : deux titres en tant que champion de France avec le Team Strasbourg, une place de titulaire en équipe de France. Mais surtout, un homme qui fait partie des meubles : c’est désormais le plus ancien joueur de l’équipe strasbourgeoise. Pas mal pour quelqu’un qui n’aurait jamais pensé faire ce métier.

Hugo Fontani
© VIP Inside / Document remis

Un « kamikaze » qui aime les valeurs du water-polo

En plus, Hugo Fontani occupe un poste particulier : il est gardien. Un poste de dernier rempart qu’apprécie le presque trentenaire, même s’il faut avoir un petit grain pour aller dans les cages : « Je suis un peu du style tête brûlée. On dit qu’au water-polo, pour être gardien, faut être fou. Ça peut choquer certains, et ça choquera toujours mes parents (rires), mais il ne faut pas avoir peur de la balle. Faut juste se mettre en travers de son chemin (sourire). »

Dans l’eau je suis kamikaze, s’il faut mettre la tête je mets la tête.
Hugo Fontani, gardien du Team Strasbourg et de l'équipe de France de water-polo
Hugo Fontani
© Document remis

Un poste qui lui permet aussi de prendre du recul par rapport au jeu et d’être dans son coin : « On est un peu plus seul aussi, j’aime bien. Je peux avoir mon propre recul, ma propre analyse de moi-même. C’est le parfait équilibre entre le collectif et être dans mon coin. » Mais très vite, le naturel un peu tête brûlée revient au galop : « Moi je trouve ça excitant, d’être le dernier rempart. Donc si je peux mettre la tête, je la mets. »

Un dévouement qu’il retrouve dans les valeurs du water-polo, avec notamment de la camaraderie, très appréciée par Hugo Fontani : « Ça t’apporte énormément de valeurs ; le fait d’être toujours avec tes copains, tu fais tout avec eux. Je les vois plus que ma propre famille. Et même si tu travailles très dur, ça reste tes copains. »

Hugo Fontani
© VIP Inside / Document remis

De « Nissa la Bella » à « Strasbourg mon amour »

À Strasbourg, Hugo Fontani est désormais le plus ancien et il connaît tout le monde. Pourtant, cette réussite n’était pas vraiment prévue : « Je ne voulais pas forcément faire ça de ma vie. À 18 ans, j’ai eu mon bac et je ne savais pas ce que je voulais faire. J’avais tenté une fac de droit à Nice, mais sans vraiment de conviction. Je ne savais pas où j’allais, et Strasbourg est venue de nulle part. »

Un test plus tard, il convainc le coach de l’époque et finit par s’installer dans la capitale alsacienne en août 2013. Non sans suspicion de la part de ses potes niçois de l’époque : « Sur le moment, beaucoup me disent : “T’es fou, t’as tout perdu, il fait froid, il pleut, tu perds la mer.” C’est un peu vrai. » Sauf que c’est à Strasbourg qu’Hugo Fontani est devenu adulte : « Mais c’est aussi là que j’ai trouvé un équilibre que je n’avais pas à Nice ; l’atmosphère de la ville me convient totalement. J’ai trouvé ma chérie ici aussi, ça aide énormément. J’ai adopté cette ville. »

J’ai tout donné au club et le club m’a tout donné.
Hugo Fontani, gardien du Team Strasbourg et de l'équipe de France de water-polo
Hugo Fontani
© Nicolas Kaspar / Pokaa

Et Strasbourg lui a bien rendu. En parallèle du Team Strasbourg, il est arrivé en équipe de France, d’abord en 2015 puis plus régulièrement à partir de 2017. Il a également remporté deux titres en tant que champion de France d’affilée, deux authentiques exploits, où il était comme un gosse.

Et si derrière, les années suivantes ont été moins fastes, il joue toujours les matchs à enjeux qui le font vibrer, comme le premier tour de l’EuroCup, où les Strasbourgeois se sont récemment qualifiés pour le deuxième tour. 

Hugo Fontani
© Document remis

Une préparation aux JO historique

Alors que les JO 2024 étaient en ligne de mire, Hugo Fontani a enchaîné deux compétitions avec l’équipe de France. D’abord les championnats d’Europe à Zagreb et Dubrovnik, où ils sont passés à côté de leur compétition, terminant dernier d’un groupe très relevé, avec la Croatie et l’Espagne [respectivement finaliste et vainqueur de la compétition, ndlr]. Une seule leçon à tirer : « Se bouger un peu le cul (sic) pour faire mieux aux championnats du monde. »

Les étoiles étaient alignées, on a atteint un niveau quasi exceptionnel.
Hugo Fontani, gardien du Team Strasbourg et de l'équipe de France de water-polo
Hugo Fontani
© Document remis

Et ils ont réussi à se bouger : à peine deux semaines plus tard, ils sortent au Qatar la compétition la plus aboutie de l’histoire de l’équipe de France, terminant 4e. Hugo Fontani raconte : « On a fait un truc de dingue gravé dans l’histoire. Tout fonctionnait comme dans un rêve, et on était à rien de ramener une médaille pour la première fois depuis un siècle [dernière médaille obtenue, le bronze aux JO de 1928, ndlr]. »

Seule une défaite crève-cœur aux pénaltys face aux Croates met fin à l’aventure, mais Hugo Fontani et les Bleus sortent requinqués de cette compétition. Et arrivent aux JO avec beaucoup d’ambition : « Ça nous a donné beaucoup d’espoir pour la suite. On est arrivé très confiant, après avoir fait une grosse prépa, très dure, très longue. On savait ce que l’on était capable de faire. » Sauf que rien ne s’est passé comme prévu.

Hugo Fontani
© VIP Inside / Document remis

« On n’avait plus la grinta » : des Jeux compliqués

Au départ pourtant, Hugo Fontani en prend plein les yeux : « C’est le rêve de tout athlète ; pour moi c’est devenu un vrai objectif. Quand on est arrivé sur place, c’était génial, tu croises toutes les nations dans un même endroit, tu ressens direct la magie des Jeux. » Mais une fois dans leur compétition, les Bleus boivent la tasse : défaite face aux Hongrois d’un but, victoire face au Japon, mais défaite frustrante face à l’Australie, où ils font « n’importe quoi ».

Obligés de gagner face à la Serbie [future championne olympique, ndlr], les Bleus coulent et rien ne fonctionne. Ils terminent 5e de leur groupe, et sortent par la petite porte, abattus. Une cruelle déception, qu’aujourd’hui encore, Hugo Fontani peine à expliquer : « Peut-être l’impact psychologique de la pression à domicile, le fait que ce soit les premiers Jeux de beaucoup de poloïstes de l’équipe de France… Je ne saurais pas expliquer cet échec. »

Physiquement on était bien, mais dès qu’on arrivait dans l’eau, ce n’était plus nous, il manquait quelque chose.
Hugo Fontani, gardien du Team Strasbourg et de l'équipe de France de water-polo

Quand on creuse un peu, Hugo Fontani avance d’autres explications : « D’habitude, on avait toujours une grinta dans les grandes compétitions, une volonté de ne rien lâcher et d’être des clébards dans l’eau, mais là ça s’est perdu. Peut-être aussi le fait de s’être contenus sur le village olympique ; on nous avait alerté sur le danger de se laisser manger par le village, et le fait de trop se retenir a peut-être eu l’effet inverse. »

Si Hugo Fontani préfère positiver, l’impact a été rude : « On va tous en sortir plus grands, mais ça a été très compliqué : le 5 août on se fait sortir, le 6 au matin je suis parti. Mentalement, je n’étais plus du tout apte, ça aurait été trop douloureux de rester. Fallait que j’oublie le water-polo pendant un moment. »

Remettre le Team Strasbourg sur le podium et préparer les JO 2028

Pour rebondir, Hugo Fontani a déjà quelques objectifs en tête. En premier lieu, remettre le Team Strasbourg sur le podium du championnat de France, quelle que soit la médaille. Pourquoi pas également un bon résultat en EuroCup, pour replacer Strasbourg sur la carte européenne.

Je vise toujours le top, je m’entraîne pour.
Hugo Fontani, gardien du Team Strasbourg et de l'équipe de France de water-polo

En équipe de France, c’est encore un peu flou : « Je ne sais pas encore comment ça va se dérouler, mais les championnats du monde en été sont un objectif. Si je suis appelé, il faudra viser quelque chose forcément. »

Et les prochains Jeux ? S’il préfère ne pas trop s’avancer, forcément, Los Angeles est déjà dans un coin de la tête du gardien : « Mon orgueil de sportif de haut niveau, vu l’échec de Paris, te dirait que c’est un objectif (sourire). Après c’est dans longtemps, mais j’ai envie d’y retourner et de les jouer. » Avec toujours cette envie de mettre la tête pour empêcher le ballon de rentrer dans ses cages.

Hugo Fontani
© Nicolas Kaspar / Pokaa

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