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Intrigant ou inquiétant : quel est l’état du Racing Club de Strasbourg la veille de la reprise ?

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Alors que la Ligue 1 recommence ce dimanche 18 août avec un Racing face à Montpellier, de nombreuses questions gravitent autour du club. Zéro victoire en préparation, un nouvel entraîneur en plein milieu de l’été et encore et toujours de très jeunes recrues, le RCS semble à nouveau parti pour une année éprouvante.

Cet été, et comme l’été dernier, le Racing Club de Strasbourg est dans sa BlueCo era. Le nouvel actionnaire entame sa deuxième année aux manettes du club précédemment géré par Marc Keller, après une année éprouvante qui a laissé (lassé ?) de nombreux/ses supporters/rices strasbourgeois(es) sur le carreau.

Alors que la Ligue 1 reprend ses droits [à défaut d’avoir bien négocié ceux de la télé, ndlr] ce dimanche 18 août, ce serait mentir que d’écrire que le Racing version BlueCo rassure. Zéro victoire en préparation [la seule équipe de Ligue 1 dans ce cas, ndlr], les derniers cadres mis au placard : une certaine instabilité s’est installée. Et si on ne sait pas trop où va le Racing, on se doute que, pour le moment, la direction du GPS mène droit dans le mur.

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stade de la meinau
© Nicolas Kaspar / Pokaa

Un Racing qui inquiète

À la veille du début de la Ligue 1, le Racing inquiète. Et même s’il sortait victorieux de son premier match face à Montpellier ce dimanche, le sentiment prendrait du temps à se dissiper [ne pas oublier que la saison dernière, le Racing avait 10 points en 6 matchs, en jouant horriblement, ndlr]. Les raisons de l’inquiétude sont nombreuses, alors même que cette deuxième année aurait dû être celle de la consolidation du sacrosaint « projet ».

Le départ de Vieira : un changement de coach un mois avant le début de la saison

La première raison de l’inquiétude est l’instabilité : en plein milieu d’une préparation catastrophique (on en parle plus bas), Patrick Vieira a été débarqué du Racing « d’un commun accord » comme l’a poliment formulé le communiqué de presse du club. Un changement d’entraîneur pile un mois avant le début de la saison : Racing rime définitivement avec timing.

Certes, le Racing sous Vieira n’a jamais enchanté les foules, et nombre sont les supporters/rices qui ne regretteront pas son départ. Qui plus est, il semblait de moins en moins s’identifier au « projet » BlueCo, tandis que l’actionnaire du Racing ne le considérait plus vraiment comme le futur entraîneur. Les chemins se sont donc logiquement séparés, laissant le Racing bien dépourvu avant l’arrivée de Liam Rosenior le 25 juillet. Car n’avoir pas de coach à un mois du début du championnat, ça ne respire ni la préparation, ni la sérénité.

Zéro victoire en préparation

Logiquement, la sérénité n’a pas non plus transpiré sur le terrain : pas une victoire pour le Racing en six matchs de préparation. Sous Patrick Vieira, c’est 2 défaites et 1 nul, pour 6 buts encaissés et seulement 1 marqué, par Patrick Ouotro. Liam Rosenior n’a pas fait mieux : à nouveau 2 défaites et 1 nul, pour 8 buts encaissés et 3 marqués, par Abakar Sylla, Guéla Doué et Emanuel Emegha.

Une préparation ratée n’équivaut pas forcément à une saison ratée, surtout que le Racing doit composer avec le fait d’avoir un nouveau coach, qui a besoin de temps pour mettre en place sa vision de jeu. Néanmoins, avec une équipe aussi jeune, ne pas gagner peut rapidement monter dans les têtes. On l’a suffisamment vu l’an passé, avec les deux séries de 8 matchs sans victoire au cours de la saison. Rebond attendu face à Montpellier donc, eux aussi en grande difficulté [seulement 1 victoire en préparation, ndlr].

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Une Meinau vide comme le compteur des victoires du Racing en prépa. © Nicolas Kaspar / Pokaa

Un mercato davantage tourné jeunesse que sagesse

Du côté du mercato, c’est l’expérience des joueurs qui risque de ne pas être suffisante. On s’y attendait un peu, car on a compris le « projet » BlueCo, même si on refuse parfois de le croire : il consiste à n’acheter que des moins de 23 ans, et souvent moins de 21 ans, pour les développer et les revendre plus cher. Le Colombien Perea, le Sénégalais Diong et le Serbe Lukovic sont notamment venus garnir les rangs du Racing.

Des joueurs prometteurs certes, mais qui ne dépassent pas les 18 ans et qui ne connaissent pas la Ligue 1, sa rudesse tactique et technique qui demande du temps d’adaptation. Il va falloir attendre pour les voir briller sous les couleurs du club, surtout l’attaquant serbe absent pour plusieurs mois déjà.

Dans le même temps, et cela rassure un peu, des recrues plus intéressantes, car plus prêtes immédiatement pour la Ligue 1, sont arrivées : Guéla Doué (21 ans) de Rennes, Santos, de retour en prêt, ou encore Félix Lemaréchal (21 ans), un profil de milieu offensif/ailier qui manquait au Racing. L’arrivée du latéral gauche américain Caleb Wiley est elle aussi prometteuse, mais ses 19 ans vont demander sans aucun doute quelques adaptations au niveau du championnat.

Dans le même temps, les anciens Gameiro, Mothiba, Aholou, Deminguet et Sissoko sont partis, tandis que Dreyer, Perrin et Guilbert ont été écartés du groupe par Liam Rosenior. De leur côté, les jeunes Ouotro et Baseya ont été prêtés dans des ligues inférieures ce 14 août. Au-delà des sempiternelles critiques sur le besoin d’expérience, tous ces départs déplument encore plus un effectif bâti curieusement depuis l’arrivée de BlueCo.

Résultat des courses ? Le Racing se retrouve avec seulement 2 défenseurs centraux de métier, auxquels on peut rajouter Doukouré. Seul le milieu est rassurant, tandis qu’il manque au moins un ailier et un buteur au compteur, indispensables alors que le Racing a eu énormément de mal à marquer des buts pendant cette préparation. Sans même parler du gardien : pour l’instant Robin Risser connaît quelques difficultés à s’imposer dans les cages, tandis que l’on connaît ce qu’Alaa Bellaarouch est capable de faire.

On attendra la fin du mercato avant d’être définitivement inquiet. Mais confier le destin et la survie du club entre les pieds de joueurs uniquement âgés de moins de 21 ans [ce qui pourrait être le cas cette saison, ndlr], c’est un pari extrêmement risqué sportivement parlant. Même si le sportif ne semble pas être la priorité pour BlueCo.

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© Nicolas Kaspar / Pokaa

Chelsea capitale, Strasbourg succursale

Alors que la deuxième année du « projet » BlueCo aurait dû prendre des airs de lancement d’un cycle plus ambitieux, on se retrouve probablement embarqué dans une deuxième saison de transition sur le terrain. En-dehors néanmoins, pas de doute : c’est BlueCo aux manettes. L’exemple le plus frappant ? La nomination de Liam Rosenior.

racing Liam Rosenior
© RCSA / Document remis

Le choix du profil du coach est très intéressant. Mais la décision marque une étape supplémentaire vers le changement d’identité du Racing. Patrick Vieira était un choix de Marc Keller, et ce même si l’ex-champion du monde 98 cochait plusieurs cases compatibles BlueCo.

Pour Rosenior, en revanche, c’est Paul Winstanley, l’un des deux directeurs sportifs de Chelsea et qui fait partie du conseil d’administration du Racing, qui semble avoir été aux manettes. Rosenior a également connu Laurence Stewart, deuxième directeur sportif de Chelsea et lui aussi membre du CA de Strasbourg.

Le fait que les propriétaires du club décident du choix de l’entraîneur peut sembler logique. Mais à cela se rajoute l’arrivée ce 16 août de Diego Moreira pour environ 8 millions d’euros, joueur de Chelsea passé par un prêt raté à Lyon la saison dernière. Pour outrepasser la règle de 3 prêts maximum entre clubs, il est projeté que le joueur arrive dans un transfert, avec clause de rachat. Traduction : s’il est mauvais, on se le farcit, s’il est bon, il finira par repartir à Chelsea. De « club frère » à succursale, il n’y a qu’un pas pour franchir la Krimmeri.

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© Nicolas Kaspar / Pokaa

Un Racing qui intrigue

Pour ne pas verser dans le pessimisme ambiant, le Racing a tout de même quelques côtés intrigants, voire solides pour cette saison. En premier lieu, Liam Rosenior. Il est inexpérimenté et n’a jamais connu le plus haut niveau d’une première division. Néanmoins, tout ce qu’il dégage respire la sympathie, l’ambition de développer sa philosophie et les qualités de ses joueurs, que ce soit sûr ou en-dehors du terrain.

Ça reste un pari, comme la majorité de l’effectif désormais, mais quand il explique ses choix ou qu’il développe ses envies de football, il est bien plus intéressant qu’une grande partie des entraîneurs/ses français(es). Enfin, il est anglais, ce qui facilite la communication avec un effectif désormais international. Malheureusement, être sympathique ne fait pas gagner des matchs ; mais cela lui permettra d’avoir un peu de temps pour s’installer au club et faire ses preuves, notamment auprès de certain(e)s supporters/rices, dont le quota bienveillance a déjà été bien entamé.

Un jeu ambitieux, qui devra aller de pair avec un effectif mieux construit

Là où Liam Rosenior est également intéressant, c’est dans le jeu qu’il essaye de développer. Pour le dire clairement : on prend du plaisir à voir le Racing avec le ballon. Quand on attaque, on le fait presque à 5, dans une sorte de 3-2-5 audacieux comme on a pu le voir face à Mönchengladbach.

Le système général en 4-2-3-1/4-3-3 s’articule beaucoup autour d’un numéro 10, rôle que Santos a très bien occupé lors du dernier match de préparation et que Lemaréchal pourra occuper. Le ballon vit, les occasions se créent et le Racing cherche à imposer son jeu, plutôt que de subir celui de l’adversaire.

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On attend que le Racing mette le feu à la Meinau. © Nicolas Kaspar / Pokaa

Le problème pour l’instant vient d’un manque criant d’efficacité, à cause d’un effectif bien trop court en solutions offensives [Emegha est le seul profil buteur de l’équipe, ndlr]. Et un style si ambitieux découvre forcément la défense, souvent livrée à elle-même et qui a pris l’eau de trop nombreuses fois. Là encore, la construction de l’effectif fait défaut, avec une défense trop jeune et sans réelles solutions de rechange.

À voir ce qu’il se passera lors du premier match face à Montpellier, mais Strasbourg fait plaisir à voir au moment de jouer par séquence, depuis l’arrivée de Rosenior. Comme la sympathie du coach, cela ne fera toujours pas gagner des matchs ; mais si ça prend, ça peut être très beau. Pour cela, néanmoins, il faudra régler les problèmes de l’effectif.

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© Nicolas Kaspar / Pokaa

Une solidité financière à l’aune du désastre des droits télé

Les suiveurs/ses du Racing s’en sont sans doute rendu compte ces derniers jours : sur les réseaux ou dans la presse, le nouvel élément de langage de la direction du Racing consiste à dire que sans BlueCo, le club serait à l’article de la mort. La raison ? La crise des droits TV, horriblement gérée par une LFP (Ligue de football professionnel) qui attendait le milliard, et qui n’a eu « que » 500 millions d’euros, plus les 150 millions des droits à l’international. Résultat ? Beaucoup de clubs qui dépendaient énormément des droits télé, se retrouvent en grande difficulté.

Concrètement, avec les fonds presque illimités de BlueCo, le Racing peut voir venir, alors que d’autres clubs, comme Montpellier justement, sont obligés de vendre leurs meilleurs joueurs pour juste avoir le droit de survivre. Avec moins de revenus de billetterie cette saison, plus les dépenses liées au stade, au développement de l’Académie et de l’équipe féminine, le Racing a donc les reins solides pour se développer, contrairement à ses concurrents. Et c’est une vraie chance.

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Une Meinau en travaux, comme le Racing. © Nicolas Kaspar / Pokaa

Ces arguments sont répétés de toute part, encore dernièrement par Marc Keller. S’ils sont factuellement exacts, ils méritent néanmoins quelques nuances. L’an dernier, les éléments de langage étaient plutôt tournés sur l’ambition dans le recrutement, avec un investissement de 55 millions d’euros pour de nouveaux joueurs prometteurs [à nuancer avec les 37 millions de vente rentrés dans les caisses en même temps, ndlr]. Passer de « avec BlueCo on va recruter massivement » à « sans BlueCo le Racing ne pourrait pas survivre » marque déjà un changement de politique. Ou tout du moins l’acceptation de sa nature réelle.

Surtout, l’argument monétaire est à double tranchant : si l’objectif était réellement le sportif, pourquoi ne pas profiter de cette situation de claire domination sur d’autres clubs français englués dans la crise des droits TV pour recruter en Ligue 1 ? Des joueurs comme Richardson de Reims ou Chotard de Montpellier auraient été des recrues jeunes, mais avec déjà de l’expérience dans le championnat.

Et le message envoyé aux supporters/rices aurait été puissant : on peut recruter chez nos concurrents, et on ne va pas s’en priver. Là, la petite musique a plutôt des airs de : ne vous plaignez pas, sans nous vous seriez morts. Autre message, et autre réception.

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© Nicolas Kaspar / Pokaa

Finalement, où va le Racing ?

On ne peut pas partir sur cette nouvelle saison de Ligue 1 avec l’esprit dénué d’inquiétudes. Pas un match n’a été gagné en préparation malgré certaines promesses dans le jeu. Le recrutement est pour le moment trop centré sur de jeunes joueurs sans expérience en Ligue 1, et l’effectif est toujours mal construit avec de grosses lacunes à certains postes clés.

Enfin, le fait de se reposer sur des bases financières solides peut rassurer pour le futur, mais si la bande de -21 ans n’arrive pas à se maintenir cette année, difficile de penser que les supporters/rices se satisferont d’un bilan financier sain quand il faudra aller en Ligue 2 jouer Martigues ou le Paris FC.

Une première ébauche de réponse viendra ce 18 août, et ensuite pendant les neuf mois qui suivront. Il faudra être patient(e), et ne pas s’enflammer, dans les bons et les mauvais côtés. Mais alors que les premiers échos de la saison nous promettaient de viser l’Europe, on serait à l’instant T déjà content(e) d’éviter la Ligue 2. Pour une deuxième année de consolidation du « projet », celui-ci a beaucoup de mal à ne pas être flou. Mais pour consolider, il faudrait déjà que les bases soient solides.

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