À l’occasion de la 7e édition du sommet économique et industriel « Choose France », la France va recevoir 15 milliards d’euros d’investissements de la part de 56 grands groupes. Pour l’Alsace, cinq multinationales étrangères vont investir plus de 2 milliards d’euros dans tout le territoire.
« Choose France », c’est la grande messe économique et industrielle lancée par Emmanuel Macron en 2018 pour promouvoir l’attractivité de la France aux investisseurs/ses étrangers/ères. Et dans une actualité compliquée pour l’économie française [déficit public à 5,5 %, balance commerciale déficitaire de 100 milliards d’euros et taux de chômage à la hausse à 7,5%, ndlr], l’édition 2024 a pu permettre à l’exécutif d’afficher quelques chiffres pour une fois flatteurs.
En effet, pour « Choose France 2024 », 56 annonces d’investissements ont été réalisées pour un montant total de 15 milliards d’euros, et la promesse de 10.000 emplois créés. Le tout dans un contexte où le baromètre EY a placé, début mai, la France championne d’Europe de l’attractivité pour la 5e fois de suite, devant le Royaume-Uni et l’Allemagne.
Des chiffres positifs, avec cependant quelques nuances. Car en regardant de plus près, on constate que la majorité des annonces concerne en fait la modernisation ou l’agrandissement de sites déjà existants selon Public Sénat, tandis que pour le site d’actualité économique l’Usine Nouvelle, seul 25% des projets d’investissements annoncés en 6 ans concernaient des ouvertures de nouvelles usines ou de centres de recherche.
Enfin, selon une tribune dans Le Monde, les projets d’investissements étrangers en France ont créé 39 773 emplois selon le baromètre EY, faisant passer le pays à la 3e place niveau attractivité, derrière le Royaume-Uni et l’Espagne [en effet, la France attire le plus de projets, mais ils créent moins d’emplois que dans d’autres projets installés dans d’autres pays, ndlr]. Enfin, si l’on compare les emplois créés à la taille du pays, la France passe même 8e en Europe, derrière le Portugal, la Serbie, l’Irlande, la Hongrie, l’Espagne, le Royaume-Uni et la Grèce. Bref, l’attractivité et les chiffres, cela dépend surtout de la personne qui les annonce.
Cinq investissements étrangers en Alsace, pour plus de 2,3 milliards d'euros
Une fois le contexte posé, regardons où les multinationales étrangères ont décidé d’investir de l’argent en Alsace. Sur les 15 milliards d’euros au total, plus de 2,3 milliards iront sur le territoire alsacien, pour cinq projets. Le plus grand est celui de Microsoft, qui a annoncé l’ouverture d’un nouveau site pour héberger des centres de données de nouvelle génération à Petit-Landau. Un petit village proche de Mulhouse qui borde le Grand Canal d’Alsace. Coût total de l’investissement ? 2 milliards.
On retrouve ensuite une entreprise bien connue des fans du Racing : Hager. La firme allemande prévoit des investissements de 120 millions d’euros dans ses deux sites en Alsace, pour décarboner ses usines, les moderniser et accroître ses capacités de production. Emplois qui devraient être créés ? 500.
De son côté, le groupe suédois Essity, spécialisé dans les produits d’hygiène et la santé, a annoncé investir 30 millions d’euros sur 4 ans. L’objectif ? Construire un nouveau centre de recherche et développement mondial dédié aux produits d’hygiène en papier à Kunheim (Haut-Rhin). Dans le même temps, l’usine déjà sur place sera équipée d’une nouvelle chaudière biomasse.
Pour Novartis, groupe pharmaceutique suisse, ce seront également 30 millions investis dans son centre de biotechnologie de Huningue. Le but ? La création d’une unité de production à destination du premier médicament de radiothérapie utilisé dans le traitement du cancer de la prostate métastatique.
Enfin, le groupe Mars annonce investir 50 millions d’euros dans ses usines alsaciennes, dont 47 millions juste pour celle de Haguenau, qui fête ses 50 ans. Les investissements permettront d’améliorer la capacité de production des confiseries et des glaces, mais surtout la modernisation de l’ensemble de sa chaîne de production de froid industriel dans l’usine de Haguenau.
Ça investit fort en Alsace, reste à voir les véritables retombées économiques, au-delà des effets d’annonce.