Récemment, le conseil régional du Grand Est a confirmé une obligation pas banale : toutes les communes de la Région devront poser un ou plusieurs panneaux indiquant « La Région aide ses communes », si elles souhaitent bénéficier de subventions pour des projets d’investissements. Le coût de l’opération ? Pas moins de 4 millions d’euros, selon le Canard Enchaîné. Contactée, la Région n’a pas partagé plus d’informations et son service presse a simplement envoyé un rapport, qui ne nous apprend pas grand chose. État des lieux.
Région Grand Est vs Collectivité européenne d’Alsace (CEA), nouvel épisode. Depuis que les envies d’indépendance de Frédéric Bierry, président de la CEA, se font de plus en plus pressantes, la guéguerre est déclarée entre les deux instances… Et les sessions plénières de la Région Grand Est [version régionale du conseil municipal, ndlr] regorgent d’escarmouches entre élu(e)s.
La dernière en date n’est pas banale et a pour sujet une histoire de panneaux. Plus précisément, elle concerne une décision prise par la Région : toutes ses communes devront poser un ou plusieurs panneaux indiquant « La Région aide ses communes ». Des panneaux de 90 cm sur 70 cm posés sur un mât de 1 mètre, difficiles à manquer. Et au coût certain : selon le Canard Enchaîné, un marché de fournitures a été lancé pour un montant qui s’élèverait à plus de 4 millions d’euros.
« Une pollution visuelle » selon une élue de la Région… également vice-présidente de la CEA
Le sujet a été abordé dans la séance plénière de la Région Grand Est, le 21 mars, par une motion déposée par Lara Million [bien nommée pour ce sujet, ndlr], conseillère régionale Centristes et Territoires mais surtout vice-présidente des finances de la CEA.
Dans son intervention, elle dénonce un « caprice de communication » une « pollution visuelle » et des « dépenses inconsidérées de plusieurs millions d’euros », comme on le retrouve également, tout en majuscules, sur sa page Facebook.
Elle critique également une « contrainte et une pression inacceptable faite aux communes alors qu’il existe déjà un kit de communication ». En effet, il faut déjà apposer le logo Grand Est sur une bâche au début de chaque chantier, sur un panneau d’autorisation d’urbanisme et enfin sur une plaque, installée sur les lieux de chaque opération financée.
Il faudra donc, en plus, mettre en place un ou plusieurs panneaux pour bénéficier de subventions pour des projets d’investissements. Bref, selon Lara Million, « une forêt de panneaux » qui pose la question à plusieurs millions d’euros : « La Région a-t-elle tellement besoin d’exister ? »
Une Région Grand Est offensive sur les critiques
Pour lui répondre, Valérie Debord, vice-présidente du conseil régional du Grand Est chargée de l’emploi, explique : « Nous sommes dans la droite ligne de l’Union européenne, où l’ensemble des communes qui bénéficient de fonds européens mettent en place ces panneaux. »
Elle ne peut ensuite s’empêcher d’envoyer des piques : « C’est très agaçant, que les investissements sur le territoire alsacien aient été multipliés par trois. C’est très agaçant aussi, que la CEA empêche ses communes de bénéficier de plusieurs centaines de milliers d’euros pour pouvoir développer un plan vélo. »
Néanmoins, dans les débats qui sont à retrouver ici à partir de 3h22, la Région ne donne aucune réponse concernant les coûts d’une telle opération. Finalement, la motion qui aurait permis aux communes de choisir de poser ou non les panneaux est rejetée, mais seulement à 10 voix d’écart, avec 72 pour et 82 contre. Signe que le débat était tendu : l’ensemble des groupes d’opposition ont voté pour. La signalétique devra donc être installée.
Contacté, le service presse de la Région ne nous a pas donné plus de réponses. Nous avons simplement reçu un rapport évoquant l’installation des panneaux, adopté lors d’une séance plénière, en novembre 2022. Aucunes informations, donc, sur montant d’argent public que représentera la pose de ces panneaux.
Région Grand Est, toujours seigneur des panneaux.
eh bien, si tout le monde s’y met (Etat sous toutes ses formes, CEA, Fondation du patrimoine…) au vu de tous les financements croisés, on ne verra plus les noms des villages. Après, si les panneaux des villages alsaciens otaient les bandeaux noir (=en deuil suite à la fusion des régions, ça ne ferait pas de mal 😉