Ce mercredi 25 octobre, la préfecture du Bas-Rhin organisait une fausse attaque terroriste dans le Studium du campus central, afin de tester ses dispositifs d’urgence et d’enquête. Une centaine de victimes, interprétées par des étudiant(e)s en médecine, étaient prises en charge par les services de secours.
L’opération a de quoi stupéfier, même lorsque l’on est prévenu. En début d’après-midi, des dizaines de véhicules appartenant aux pompiers, à la police, au SAMU ou encore à l’armée ont débarqué sur le campus, pour une répétition grandeur nature impliquant en tout plus de 500 personnes.
Des étudiant(e)s avertis, mais pas tous au courant...
Les usagers du campus avaient été avertis par mail, nous confient Louis et Élodie, qui assistent à la scène : « Mais tout le monde n’a pas l’air au courant » rajoutent les deux étudiants en droit. Eux ont pu accéder à leur bâtiment, mais tous ceux bordant le Studium ont été fermés, et l’ensemble est gardé par des militaires et policiers.
C’est dans cette bibliothèque toute neuve qu’une fausse attaque a eu lieu, « commise par un terroriste qui aurait fini par se suicider à l’intérieur, après avoir blessé plus ou moins gravement 116 personnes », nous confient les services de la préfecture.
Commandement Central et Poste Médical Avancé
Une fois la police arrivée sur les lieux, l’assaillant hors d’état de nuire et l’évacuation effectuée, se mettent en place les dispositifs habituels pour ce genre d’événements, avec un Commandement Central installé devant le bâtiment de droit, et un Poste Médical Avancé dans la faculté de chimie.
Là-bas, le docteur Laurent Tritsch, médecin chef du SDIS 67 (Service d’incendie et de secours du Bas-Rhin) coordonne les soins. L’entrée dans ce poste est impressionnante, même en sachant que les victimes sont simulées : elles sont couchées par dizaines, sous des couvertures de survie, et placées d’un côté ou de l’autre selon que l’urgence des cas soit « relative » ou « absolue ».
Pour les cas les plus extrêmes, « ils sont envoyés directement à l’Hôpital de Hautepierre ou à la clinique Rhéna, continue le docteur, car victimes d’hémorragies non contrôlables. »
Un peu plus loin, dans un gymnase, un espace est installé pour les témoins de l’attaque, qui n’ont pas été touchés physiquement, mais qui trouvent là un soutien psychologique. Dehors enfin, de faux journalistes joués par les étudiants du CUEJ (Centre Universitaire d’Enseignement du Journalisme) simulent la pression médiatique, aux abords des cordons de policiers… qui parfois ne savent plus distinguer les faux reporters des vrais.
"Un événement qui pourrait arriver, pour lequel on doit être prêt"
Vers 16h, les responsables de l’opération expliquent leurs manœuvres à la préfète du Bas-Rhin, Josiane Chevalier, en présence également du président de l’Université, Michel Denneken : « C’est un phénomène pour lequel il faut se préparer, Strasbourg a déjà été la cible d’attaque terroriste, et ça peut aussi toucher l’Université, explique ce dernier. C’est un entraînement, et aussi un message qu’on transmet à nos étudiant(e)s, qu’on se prépare à ce genre d’éventualités. »
Une telle opération n’a jamais eu lieu sur le campus, mais la préfecture en organise une dizaine tous les ans, comme par exemple au Zénith ou à la Meinau, nous confie un communiquant de cette même préfecture.
Il ne s’agissait donc pas d’une réaction au récent attentat d’Arras, même si ce dernier est dans toutes les têtes. L’opération s’est terminée en fin d’après-midi, les pompiers, militaires et policiers rendant aux étudiant(e)s le calme de leur campus.