À deux jours du retour des Bleus et Blancs à la Meinau pour le premier match de la saison de Ligue 1 face à Lyon, petite revue d’effectif d’un Racing new look, qui a bien changé durant l’intersaison.
On n’a jamais été aussi proche : le 13 août marquera le point de départ officiel d’une nouvelle ère pour le Racing Club de Strasbourg face à Lyon. Seulement quelques mois après avoir in extremis sauvé sa peau face à Paris dans une Meinau en fusion, les Bleus et Blancs ont rapidement changé de dimension. En effet, le 22 juin dernier, BlueCo est arrivé, rachetant la totalité du club.
Patrick Vieira est rapidement devenu le nouvel entraîneur du Racing le 2 juillet, alors que Marc Keller et son équipe sont restés aux manettes, avec notamment Loïc Désiré au recrutement, pour maintenir une forme de continuité dans la gestion d’un club qui a reçu d’un seul coup bien plus de moyens. Et qui n’a pas eu peur depuis de les utiliser.
55,5 millions d’euros : un mercato hors-norme
Le chiffre peut donner le tournis : depuis le début du mercato estival, le Racing a dépensé 55,5 millions d’euros, soit autant que depuis 11 ans. Une manne financière qui a permis à Marc Keller et son équipe de recruter 5 nouveaux joueurs : Abakar Sylla pour 20 millions, recrue la plus chère de l’histoire du club, les deux Bordelais Bakwa et Mwanga pour 19 millions, Emanuel Emegha pour 13 millions et Saïdou Sow pour 3,5 millions.
À ceux-ci se rajoutent le recrutement gratuit de Jessy Deminguet, l’arrivée en prêt d’Angelo de Chelsea, un grand espoir du football brésilien, et les retours de Kévin Gameiro et Moïse Sahi. Niveau départ, trois tauliers du maintien ont quitté les abords de la Meinau, avec Djiku rejoignant Fenerbahçe, Morgan Sanson s’envolant chez les Aiglons niçois et bien évidemment Dimitri Liénard, visage du club pendant 10 ans, qui a rejoint Bastia.
Enfin, dans les colonnes de France Bleu Alsace, Marc Keller a précisé que le club tentait de prolonger Bellegarde et avait la porte ouverte pour un départ de Diallo. Et pour nos deux pépites Diarra et Doukouré, le mot d’ordre est clair : pas touche minouche. Et ce, même si, comme le dit l’Équipe, Diarra aimerait partir.
Le Racing a donc complètement changé de dimension, pouvant désormais s’offrir des joueurs impossibles à aller chercher auparavant. En revanche, le mercato a fait pour l’instant la part belle à la jeunesse et au potentiel, plutôt que sur des joueurs d’expérience permettant d’encadrer le tout. Et ce, même s’il reste des cadres au sein du club.
Ce dernier aura néanmoins un banc bien plus fourni que la saison dernière, notamment en défense, avec pas moins de 7 défenseurs centraux pour 2 ou 3 places de titulaires. Le signe que la concurrence sera rude. À voir désormais la composition d’équipe choisie par Patrick Vieira et son staff, pour bien débuter une saison qui promet beaucoup, avec un Racing qui aura rarement été aussi intrigant.
Quelle composition pour le match contre Lyon ?
Si l’on s’en réfère aux différents matchs amicaux disputés cet été, le système retenu est pour l’instant le classique 5-3-2, instauré par Thierry Laurey en son temps et ensuite repris par Stéphan, Le Scornet et maintenant Vieira. Un système connu de presque tous les joueurs du Racing, ce qui facilite son emploi.
Et la réussite a plutôt été au rendez-vous durant les rencontres amicales, puisque le Racing n’a perdu qu’un seul match, 2-1 contre Besiktas, pas n’importe quelle équipe.
Néanmoins, avec les dernières arrivées d’Angelo et de Bakwa, deux purs ailiers, le système sera peut-être revu pour la réception de Lyon. On le sait : Patrick Vieira affectionne tout particulièrement le 433, dans lequel les deux jeunes recrues pourraient s’épanouir.
Ce, même si cela donnerait lieu à de sacrés casse-têtes concernant les défenseurs, comme on l’expliquait plus haut. Quoiqu’il en soit, avec plusieurs joueurs pouvant jouer à différents postes, le Racing a une marge de manoeuvre assez inédite dans son adaptabilité. Encore une fois, l’attente est forte quant au potentiel du club cette saison.
Une forte opposition des supporters au modèle de multipropriété
Bien évidemment, même si le Racing promet beaucoup cette saison, le mercato hors normes ne fait pas oublier au supporter le passage du club dans le système de multipropriété. Un système problématique en termes d’équité sportive et de possibles conflits d’intérêts, où désormais un propriétaire possède plusieurs clubs.
Pour Strasbourg, le club risquerait à terme de devenir une banale pépinière de jeunes talents, qui seraient ensuite vendus à Chelsea, oubliant toute ambition sportive. On pourrait ainsi être privés de compétitions européennes, puisque l’UEFA interdit à deux écuries ayant le même propriétaire de disputer la même compétition. Néanmoins, si l’on s’en réfère aux mots toujours rassurants et bien choisis du communicant Marc Keller, rien de tout ça : Strasbourg est un “club frère” de Chelsea. On est rassuré, ou pas totalement.
En tous les cas, cela ne rassure pas les associations de la tribune Ouest du Racing qui, dans un communiqué datant du 8 août dernier, ont réaffirmé leur opposition au modèle de multipropriété, “un fléau qui altère durablement la concurrence, l’équité sportive et l’équilibre compétitif”. En affirmant haut et fort : “Notre Racing n’a pas de club frère”.
Condamnant “le système et ses acteurs, dont BlueCo fait partie”, les associations de la tribune Ouest s’engage à “lutter contre le principe de la multipropriété par tous les moyens à notre disposition”, ajoutant étudier “la préparation d’actions en ce sens”. Avant de conclure : “La multipropriété n’est pas la bienvenue à Strasbourg”.
On jettera un oeil aux banderoles des supporters ce dimanche soir à 20h45, pour une réception de Lyon qui s’annonce palpitante à plus d’un titre. On a hâte d’y être.