Malgré le mauvais temps de ce samedi, la maire de Strasbourg et la préfète ont décidé de passer un moment ensemble, loin des caméras. Une rencontre symbolique, marquant un rapprochement dans le fameux couple maire-préfète mis en avant depuis la crise sanitaire, mais qui entretient deux visions opposées de l’action publique et politique.
Si l’amour dure trois ans, à Strasbourg, la capitale de l’amour peine à rendre hommage à son nom. Depuis trois ans maintenant, les rapports entre Jeanne Barseghian et Josiane Chevalier flirtent en effet plus souvent avec le tonnerre qu’avec le ciel bleu. Néanmoins, peut-être auront-elles trouvé un compromis sous la pluie d’un samedi après-midi à l’Orangerie.
La préfète et l’édile de Strasbourg ont en effet été aperçues en plein temple de l’Amour, en train de manger une glace. Si le temps était maussade, les sourires timides ont eux illuminé la scène. Et portent en eux les promesses un réchauffement climatique, qui, lui, ne serait pas inquiétant pour le futur de Strasbourg.
Un couple maire-préfète passant derrière le combat politique
Il faut dire que, depuis leurs prises de fonction à quelques mois d’intervalle, la préfète et la maire de Strasbourg connaissent quelques turbulences. Pour une seule et même raison : le travail prime sur tout. Un membre de la majorité explique : « On réduit trop souvent leurs différends à une querelle entre deux femmes. Alors que pas du tout ; c’est un véritable combat politique de tous les instants. Cela se ressent dans leur duo ».
En off, une autre élue de la majorité assure qu’un puissant service de streaming prépare une série politique sur le sujet. Il faut dire qu’entre le camp de l’Étoile, le financement des cultes ou encore la sécurité sur le marché de Noël, les combats ont été nombreux dans le couple maire-préfète. Et semblent parfois éclipser les combats menés côte à côte.
Des difficultés de communication mais de la bonne volonté
Résultat, le duo semble vaciller sous la pression, et ne s’interdit plus d’aller regarder ailleurs, que ce soit vers la droite, vers la gauche, ou pire, vers soi-même. Un enfermement qui rend difficile le fait de recoller les morceaux, si important pour le développement d’une ville comme Strasbourg. Interrogée sur la question, une thérapeute spécialisée pense d’ailleurs que tout résulte d’une communication qui ne surfe pas sur la même longueur d’ondes : « Elles parlent le même langage, mais pas la même langue ».
Heureusement, il semble que la maire et la préfète essayent tant bien que mal de s’accorder du temps, en dehors du champ politique. Selon un membre du cabinet de la préfète : « Leur thérapeute, le déontologue, leur a conseillé de se retrouver hors de l’arène politique de temps en temps, pour penser à elles en tant que personnes, mais aussi en tant que duo. Elles ne peuvent pas tout le temps se retrouver au tribunal administratif ; cela manque singulièrement de charme ».
Une prochaine rencontre à venir
Il faut croire qu’une virée sous le temple de l’Amour les a remises sur les rails de la communication. Malgré la déception de ne pouvoir s’affronter au bowling, la maire et la préfète semblent avoir pu rallumer la flamme. Selon un proche : « Elles ont pu profiter d’un temps de détente, pour parler écologie, ville à vivre et militantisme. Même si elles n’étaient pas toujours d’accord, elles ont échangé ». Une expérience positive, qui semblerait amenée à se reproduire.
En effet, selon une source proche du dossier, la maire et la préfète ont prévu de partager dans les prochaines semaines une tarte flambée végétarienne. L’occasion cette fois-ci de parler « État de droit, forces de l’ordres et interdiction de raves et de pétards ». Une co-communication qui fait plaisir à voir.
Alors que les relations compliquées entre le national et le local peuvent inquiéter en temps normal, ce moment de répit dans le couple maire-préfète ne peut que faire plaisir à Strasbourg. Même si, on le sait toutes et tous, il n’y a rien de pire que l’espoir. Alors peut-être ?