Alors que la ZFE est rentrée officiellement en vigueur au 1er janvier, les voitures Crit’air 5 sont désormais bannies de l’Eurométropole. Pour ne pas gaspiller, et dans un objectif de valorisation des matériaux, l’exécutif métropolitain a annoncer que ces voitures seront désormais transformées en arceaux à vélo.
« Le Plan Vélo change résolument de braquet ». C’est par ces mots que l’Eurométropole annonce sa nouvelle mesure. En effet, dans le cadre de son projet pour développer l’usage du vélo sur son territoire, elle a notamment annoncé la création de 120km de nouvelles pistes cyclables.
Ce vendredi 31 mars, elle a cependant dévoilé une nouveauté dans son plan. Dans un objectif d’utilisation vertueuse des matériaux, les voitures Crit’air 5 du territoire seront revalorisées, pour se transformer en arceaux à vélos.
Une volonté vertueuse de recycler
Dans cette optique, c’est la start-up strasbourgeoise The ZFE Car and Bike Shop qui a remporté l’appel à manifestation d’intérêts lancé en septembre dernier en toute discrétion par la métropole.
Spécialisée dans la revalorisation vertueuse et l’upvéling, ainsi que dans l’accompagnement d’alternatives à la ZFE, celle-ci aura donc la charge de mener à bien l’ambition politique de l’Eurométropole. Les travaux de revalorisation devraient commencer au mois de juin, pour se terminer lors du marché de Noël.
Selon le directeur marketing, se définissant comme un « serial entrepreneur » : « Grâce à la ZFE, il y a eu une vraie opportunité de disrupter l’éco-système du milieu de l’automobile. Après un passage en incubateur, l’EMS a entendu notre pitch de licorne, puis a décidé de devenir notre business angel, en nous permettant d’innover ». La start-up a ainsi déjà annoncé des partenariats avec différentes fourrières locales, travaillant en circuit court dans le respect du traitement automobile.
Des aides prévues pour les Strasbourgeois(es)
Plus concrètement, comment cela va se passer pour les habitant(e)s ? Au départ, l’Eurométropole se contentait de promettre d’accompagner les habitant(e) dans leurs démarches, en les invitant à se présenter à l’Agence du Climat pour avoir plus d’informations. Néanmoins, en les poussant un peu plus, certain(e)s élu(e)s sont allé(e)s plus loin dans leurs explications.
Sont notamment prévues des aides à la reconversion, proportionnelles quant au don de voitures. Pour une voiture ramenée dans une des fourrières agréées, l’Eurométropole fournira un vélo cargo. Pour deux voitures, il sera possible de recevoir un vélo électrique. Pour cinq voitures, l’Eurométropole prendra en charge un an d’abonnement CTS. Par ailleurs, il est normalement prévu de voir le nom de sa voiture gravée sur l’arceau à vélos qu’elle aura permis de créer.
L’opposition dénonce « des arceaux à vélos idéologiques »
Si l’Eurométropole est satisfaite de donner un coup de pouce à la revalorisation et au tri des voitures, l’opposition ne l’entend pas de la même oreille. Pour un conseiller, cette décision provient d’une « vision dogmatique », qui dénigrerait « les nombreux Strasbourgeois possédant une Crit’air 5 ». Il dénonce même « des arceaux à vélo idéologiques », qui porteront la marque du « pêché originel qu’est la ZFE ».
Un autre conseiller lui geint contre le flou qui entoure ces annonces : « Combien de voitures concernées ? Combien d’arceaux créés ? Quel budget ? ». Pour seule réponse, l’Eurométropole déclare qu’il faut aller au-delà des presque 20 000 arceaux à vélo présents dans l’agglomération, bien trop peu face aux plus de 300 000 vélos sur le territoire eurométropolitain.
Si les travaux doivent débuter en juin, la décision n’est pas encore actée, puisqu’elle devra être votée au prochain conseil de l’Eurométropole, où elle ne manquera sans doute pas de nourrir les débats. Ainsi que d’apporter des réponses sur les quelques zones d’ombre qui demeurent.