Après avoir décidé de l’augmentation du stationnement, celle du stationnement résident et la fin de la gratuité au Neudorf et à l’Orangerie, la Ville de Strasbourg a pris ce vendredi 31 mars une décision qui risque de faire parler.
« Révolution des mobilités », quarante-douzième acte. Poursuivant son projet de « transformer la ville en un espace partagé et apaisé », la municipalité strasbourgeoise construit une nouvelle étape de sa fusée des mobilités.
« Nouveau chapitre dans la réforme du stationnement » selon un communiqué de presse, cette nouvelle mesure concernera directement les Strasbourgeois(es), qu’ils/elles aient une voiture ou non. Et pour cause : se plaindre du stationnement à Strasbourg deviendra bientôt payant.
Jouer la carte de l’apaisement
Par cette nouvelle réforme, la municipalité cherche ainsi à « apaiser la ville, pour en faire une ville à vivre et où il fait bon vivre pour les 30 prochaines années ». En effet, depuis les premières annonces sur le bouleversement du stationnement à Strasbourg, la municipalité a noté un fort regain de tensions verbales, une « réalité infernale au quotidien », pour la ville et ses habitants.
Souhaitant apporter un « changement radical pour développer la bonne humeur en ville », la municipalité assume alors entièrement son choix : « On sait que ça va faire râler, mais justement : dans notre ville, il y a d’autant plus besoin d’espaces de convivialité. Dès lors, comment faire lorsque, dès que l’on touche à la voiture, on n’entende que des critiques ? ».
La volonté d’un « maillage extrêmement fin » des doléances strasbourgeoises
Il semblerait que la municipalité ait choisi l’option monétaire. Premièrement, elle annonce ainsi un forfait résident de 15 €/mois, avec deux mois offerts si on prend l’abonnement à l’année. Ensuite, plus concrètement, la municipalité annonce avoir mis en place un « maillage extrêmement fin, raffiné même » pour les Strasbourgeois(es). Ainsi, elle annonce différentes zones de reproches :
- La zone rouge, où une plainte coûtera 3 € 50 la première heure, puis 8 € ensuite.
- La zone jaune, où une plainte coûtera 2 € 50 la première heure, puis 3 € 50 ensuite.
- La zone verte, où une plainte coûtera 1 € la première heure, puis 2 € ensuite.
En plus de ces trois zones, la municipalité en dévoile trois autres, dites de « râleries utiles ». Ainsi, s’appuyant sur la réussite des travaux place du Temple-Neuf, et des contestations qui s’en sont suivies, des zones roses, bleues et noires seront progressivement créées. Pour l’instant néanmoins, pas d’indices sur les tarifs pratiqués.
La possibilité de râler dans des parkings-relais
La municipalité assume également que ces nouvelles réformes sont également menées pour pousser davantage les Strasbourgeois(es) à utiliser les parkings et les parkings-relais. Selon un adjoint : « Cela permet d’éviter de tourner en rond pendant des heures pour chercher des critiques, et d’avoir ainsi une place plus sécurisée pour les exprimer ».
La Ville souhaite ainsi développer son offre de parkings-relais, en promettant une réduction sur le tarif de l’abonnement râleries sur l’augmentation du ticket CTS. Comme l’avoue un adjoint : « Avec l’aspect plus compétitif d’un abonnement parking-relais, on fait d’une pierre deux coups ; on peut ainsi râler contre le stationnement et l’augmentation du prix des transports en commun ».
Une opposition qui s’oppose
Néanmoins, cette volonté de convivialité et d’apaisement semble ne pas convaincre l’opposition. Remonté comme une pendule en plein changement d’heure, un conseiller municipal d’opposition exerce son droit à la râlerie : « On a vérifié, à Paris, le forfait râlerie pour les résidents est à 45 € par an ». Une vérification peu vérifiée, puisque ce tarif correspond en réalité à la redevance de doléances au tarif préférentiel « résident ».
Un autre élu de l’opposition ronchonne face au “concours Lépine de la mesure la plus punitive”. Il dénonce en outre que la municipalité souhaite « fliquer les habitants qui commettent le crime de s’opposer à ces réformes ». Des remarques peu goûtées par la majorité, qui déclare même réfléchir à instaurer un forfait « fake-news » pour les conseils municipaux. Cela promet de futurs débats… apaisés bien sûr.
Quoiqu’il en soit, le reste des informations pratiques sera dévoilé lors d’une réunion publique organisée au Palais des Fêtes, afin de « garder en tête l’ambiance festive », comme le souligne un adjoint en off.
Merci pour cette blague du 1et avril 😅
Y’en a marre des poissons d’avril ! Ben oui j’habite en zone bleue, j’ai droit de gratuit, je vois pas pourquoi j’en profiterais pas !
Cela ne fait rire personne déjà que la municipalité se fout des strasbourgeois faire un poisson d’avril de sept heures là c’est encore se foutre de la gueule plus des strasbourgeois