Le 31 août dernier, Jeanne Barseghian confirmait ce qui était craint pour le monde de la culture strasbourgeois : à partir du 3 octobre, les musées de la Ville de Strasbourg fermeront un jour de plus dans la semaine. En réponse à cette décision, la CGT appelle à une grève de tous/toutes les agents/tes des musées de Strasbourg. On fait le point.
L’information circulait dans le milieu médiatique strasbourgeois depuis près d’un mois maintenant. Depuis un article publié sur La Tribune de l’Art le 3 août dernier, la rumeur enflait à propos d’une fermeture deux jours par semaine au lieu d’un pour les musées de la Ville de Strasbourg.
Une nouvelle qui n’a pas manqué de faire réagir les oppositions de tout bord, une pétition ayant même été lancée par Fabienne Keller (Agir), ancienne maire de Strasbourg et Bruno Studer, actuel député de la 3ème circonscription du Bas-Rhin (Renaissance). Il ne manquait plus que la confirmation ; elle est arrivée les 30 et 31 août.
Deux jours par semaine au lieu d’un
La nouvelle a été doublement confirmée les 30 et 31 août. Tout d’abord par un communiqué adressé aux agentes et agents, qui a entériné les évolutions des horaires des musées. Concrètement, à partir du 3 octobre prochain, les musées de la Ville fermeront leurs portes deux jours par semaine, avec une pause de 13 à 14h. Dans le détail :
- Fermés les lundis et mercredis : le musée d’Art moderne et contemporain (MAMCS), le musée Tomi Ungerer, le musée de l’Œuvre Notre-Dame et le musée Historique.
- Fermés les mardis et jeudis : le musée d’Archéologie, le musée des Beaux arts, le musée des Arts décoratifs, et le musée Alsacien.
- Rien ne change : l’Aubette 1928
Mais les musées resteront cependant ouverts six jours sur sept pour les grandes expositions. Le Musée alsacien sera également ouvert tous les sauf le mardi pendant les quatre premières semaines du marché de Noël, du 25 novembre au 24 décembre 2022. Enfin, le musée zoologique ouvrira bien dans les temps en 2023.
Une décision pour éviter d’augmenter le prix des musées
Si la municipalité assure que le public pourra avoir accès chaque jour à au moins 4 musées du réseau durant la semaine, ouverts de 10h à 13h puis de 14h à 18h, le coup porté à la culture strasbourgeoise semble important. Pour justifier cette décision, Jeanne Barseghian expliquait le 31 août dernier lors d’une conférence de presse portant sur la hausse des coûts de l’énergie, que le poids de cette hausse dans le budget, avait contraint la Ville à faire des choix pour s’adapter à cette situation de crise.
En d’autres termes, la municipalité ne souhaite pas exploser son budget en faisant appel à trop de vacataires, qui remplaceraient des personnels éreintés « depuis quelques années après des coupes drastiques dans le précédent mandat ». Avec ce jour de fermeture supplémentaire, elle souhaite ainsi « soulager nos équipes ». La maire de Strasbourg a aussi précisé que la tarification en vigueur dans les musées de la Ville, actuellement à 7€50 n’augmenterait pas. Enfin, elle a rappelé que tous les temps de médiation prévus pour les scolaires seraient assurés.
Un préavis de grève déposé par la CGT pour le 17 septembre
Néanmoins, cette décision a suscité une réponse rapide de la part des syndicats des agentes et agents de l’Eurométropole, et notamment la CGT. Le syndicat a déposé le 31 août un préavis de grève pour la journée du 17 septembre, de 0 à 24h, pour l’ensemble des personnels du service des musées de la ville et Eurométropole de Strasbourg. Le pied de grève se tiendra place du Château, devant le Palais Rohan.
Leurs revendications portent sur le remplacement immédiat des personnes parties à la retraite et l’anticipation immédiate de celles et ceux qui vont partir, le renforcement immédiat des équipes présentes, notamment par des vacataires, la remise à plat des conditions de travail de l’ensemble des personnels. Et, bien évidemment, sur le refus de la fermeture des musées.
Cette décision de fermer les musées de la Ville un jour de plus permet à la municipalité de s’adapter à des conditions budgétaires rendues plus compliquées par la crise énergétique, mais vise aussi à soulager les agentes et agents. Pour les syndicats néanmoins, la décision ne passe pas. Et pour la culture strasbourgeoise, le coup porté reste dur. On tient sans doute le premier sujet politique de la rentrée strasbourgeoise, qui ne manquera pas d’animer, dans toute la bonne foi qu’on leur connaît, les débats du prochain conseil municipal.