Parce que la chaleur étouffante fait que nos cerveaux sont déjà en surchauffe, tout au long de l’été, la rédaction va tenter de répondre à des questions existentielles. Des interrogations surprenantes voire absurdes, qui peuvent parfois sembler stupides, mais qu’on a voulu traiter sérieusement. Cet été, on veut des réponses ! Aujourd’hui, on s’est demandé quels sont les jeux à la mode dans les cours de récré ?
Pour toute personne née au début des années 90, certains objets évoquent quelque chose de particulier et font naître en nous un sentiment intense de nostalgie. À l’époque, les Diddl, le jeu de l’élastique, les Pogs, les cartes Pokémon ou encore les poupées Troll, étaient les stars des cours de récré. Pour celles et ceux qui avaient vraiment du style, ça frimait dans un coin, avec un Skip-It accroché au pied. Et après avoir consulté les intéressés et quelques professeures des écoles, il semblerait que ça n’ait pas beaucoup changé.
Les grands classiques : le loup, l’élastique et 1,2,3 soleil
Force est de constater que les grands classiques restent indétrônables dans les cours de récré. La corde à sauter, les cerceaux, ou les échasses sont d’ailleurs directement mis à disposition des enfants dans certaines écoles. Professeure des écoles pour des CM1/CM2, Stéphanie a aussi repéré quelques jeux de billes, dont elle confie ne pas vraiment connaître les règles : “J’ai cru comprendre qu’il y a un parcours à faire et si erreur il y a c’est retour dans un coin, le but étant de mettre toutes ses billes au centre en premier.”
Le jeu du loup aussi semble encore avoir de beaux jours devant lui. De nouvelles versions ont même fait leur apparition comme l’explique Luna, en CM2 dans le petit village de Dalhunden : “On a un Loup-loup bougie : en fait quand on se fait toucher on fait la bougie et quand on est au fond, bah quand on est par terre quoi, on est le loup avec ! On a loup-loup cache-cache où c’est pareil que loup-loup touche-touche sauf que on se cache et on doit se faire toucher. Et on a aussi loup-loup famille, en fait la règle ça consiste : quand par exemple c’est un loup et elle touche une autre personne, l’autre personne c’est le loup avec la personne, ainsi de suite ainsi de suite et celui qui reste et ben il a gagné et c’est le prochain loup.“
Quant à l’élastique, il est beaucoup moins répandu, mais survit tant bien que mal, parfois grâce à de nouvelles règles. Parfois, il y a encore des figures à reproduire et d’autres fois, ça n’a plus rien à voir : “En fait les règles c’est que par exemple, je vais dire un exemple : Lilas et Hugo sont amoureux et bah du coup ceux qui le pensent doivent rester et ceux qui ne le pensent pas doivent sortir. Ou “qui est amoureux d’Hugo” on doit rester ou sortir si on l’aime pas. Et des fois on dit manger la terre et tout, des fois on le fait, on est obligés et des fois on le fait pas.” explique Luna.
Encore et toujours… les Pokémon !
Il semblerait que les fameuses cartes qu’on s’échangeait déjà début des années 2000 circulent encore vingt ans plus tard. Pendant la récré, nombreux sont celles et ceux qui apportent leur collection pour jouer ou échanger certaines cartes avec leurs camarades dresseurs.
C’est le cas de Lilian (10 ans) et Esteban (6 ans), les enfants de Céline qui est originaire d’un village du Kochersberg. “Ça, ça marche toujours aussi fort. Ils collectionnent les cartes, ils en ont beaucoup mais je suis incapable de vous dire combien. Les miens sont de grands fans. Sinon, ils jouent à Pokémon en s’imaginant dresseurs.” détaille la mère de famille.
L’engouement est si bien préservé, que certaines écoles interdisent aux enfants d’apporter leur collection, pour éviter que ces objets de valeur créent des problèmes. C’est le choix que Stéphanie a fait pour ses classes de CM1 et CM2 : “On a interdit les cartes Pokémon. Il y a des échanges qui se font et au bout d’un moment, ça parle d’argent. J’interdis les objets de valeur et certaines valent une trentaine d’euros. On a eu une fois un gamin qui a échangé la totalité de sa collection contre une carte… Tu imagines bien le scandale.”
Les nouveaux trucs à la mode : Pop-it, Bakugan et les Ztringz
Ces dernières années, ceux qui règnent en maître sur les cours de récré, appartiennent à une catégorie de jeux bien précise : les fidget toys. À l’origine, ces objets se destinent aux enfants qui ont des problèmes de concentration ou qui ont un TDAH, grâce à leurs propriétés anti-stress. Parmi cette gamme, on retrouve notamment les Pop it. “C’est le nouveau truc à la mode plein de couleurs, où quand on appuie dessus, ça forme un “trou” et inversement ça fait une “bosse”.” indique Marine, animatrice au Kid club à Eckbolsheim.
Un succès confirmé par Luna, qui était en CM2 cette année : “En fait, les Pop it, il y a des petits trous et tu appuies et ça fait du bruit et c’est trop marrant. Il y en a des fois qui en ramènent des tout petits, mais c’est un peu plus des Simple Dimple. C’est pareil que les Pop it, sauf en plus gros. Faut appuyer le premier sur le trou et du coup celui qui gagne il a le droit de le garder toute une journée alors que ce n’est même pas son Simple Dimple !”
D’après Marine, les Ztringz étaient aussi très populaires en début d’année : “C’est une sorte de ficelle multicolore et avec, ils font des figures. La plupart des enfants en ont eu au moins un cette année. Ça se joue seul, mais les enfants arrivent toujours à trouver un moyen d’y jouer à plusieurs. Les filles de ma structure en étaient dingues et faisaient toutes les figures !”
Il y a aussi les Bakugan, des petites figurines qui permettent de faire des combats. Lorsqu’on les lance, une sorte de monstre se déploie et se tient prêt à combattre. Le but est donc de les faire s’affronter et la victoire est donnée au plus fort.
Les modes plus problématiques : l’influence de la série Squid Game et du jeu vidéo Huggy Wuggy
Dans certaines écoles, le succès de la série Squid Game a amené dans les cours de récré une vague de jeux violents. Notamment une version pervertie du fameux 1,2,3, Soleil. En tant qu’animatrice, Marine a dû intervenir rapidement : “C’est le même principe que le jeu de base sauf que derrière, il y a violence sur les perdants. On a réussi à s’en débarrasser très très rapidement, mais il a fallu être super attentif aux échanges qu’ils avaient entre eux. C’est clair surtout que de loin on ne s’inquiète pas forcément d’un jeu tel que 1,2,3 Soleil.”
L’autre tendance que surveillent particulièrement les instit’, ce sont les peluches Huggy Wuggy : une créature colorée avec des dents acérées et un air peu rassurant. Ce personnage est en fait issu du jeu vidéo d’horreur Poppy Playtime, sorti en 2021. Des vidéos de dessins animés le faisant apparaître sont également détournées et circulent sur TikTok.
Pour Élodie qui est professeur des écoles, pas question de laisser un enfant entrer dans l’école avec ce monstre en peluche à la main : “Perso j’interdis ! C’est une peluche toute moche… Bon on peut dire que ce n’est qu’une peluche mais non !! C’est surtout derrière un dessin animé ultra violent ! Ce n’est pas parce que c’est un dessin animé, que c’est pour les enfants !”
Chut c’est pour les enfant je doit defendre les 2010 des personnes qui trouve que poppy playtime est dangereux