Depuis le début du conflit en Ukraine, près de 3 200 réfugiés ukrainiens ont transité par le centre dédié à leur accueil place de la Bourse. Certains ont poursuivit leur chemin vers des villes des pays différents, mais d’autres sont restés à Strasbourg. Après avoir régularisé leur situation et accéder aux soins et à l’aide nécessaires, de nombreux enfants doivent reprendre le chemin de l’école et débuter l’apprentissage du français.
À la salle de la Bourse, le flux des arrivées de réfugiés ukrainiens commence à se réduire. Aujourd’hui, l’enjeu est de donner la possibilité à celles et ceux qui se sont installés à Strasbourg de s’intégrer. Et en particulier les enfants, qui doivent poursuivre leur scolarité. Dans le Bas-Rhin, ils sont 280 à être accueillis dans les écoles, collèges et lycées.
Et pour qu’ils parviennent à s’adapter le mieux possible, les enfants d’origine ukrainienne rejoignent les dispositifs UPE2A (Unités pédagogiques pour élèves allophones arrivants), qui accueillent des élèves de toutes origines. Dans le département, il existe 26 dispositifs qui sont répartis sur 46 écoles élémentaires.
Quel que soit leur âge, les enfants consacrent une partie de la semaine à l’apprentissage du français avec leurs camarades allophones et le reste dans leur classe de référence d’âge.
À l’école des Vergers d’Illkirch, Georgio et Emilia sont arrivés le 4 avril
À l’école élémentaire des Vergers d’Illkirch-Graffenstaden, l’unité dédiée aux élèves allophones accueille sept enfants, dont deux d’origine ukrainienne. Georgio et sa cousine Emilia ont 10 et 8 ans et ont été accueilli par des amis de la famille à Strasbourg. Ils sont arrivés en classe le 4 avril dernier et apprennent le français aux côtés d’Isabella (d’origine bulgare), de Djeneba (d’origine guinéenne), de Sougomi (d’origine nigériane), de Nour (d’origine italienne) et de Luz (d’origine espagnole).
Encadrés par Gulçan Ylmaz, l’enseignante coordinatrice du dispositif, les élèves sont accompagnés selon leurs besoins. “Georgio et Emilia par exemple, ils parlent un peu anglais, donc ils connaissent déjà notre alphabet. Mais ils n’avaient aucune notion de français.” précise-t-elle.
© Caroline Alonso / Pokaa
Pour Sylvie Sidot, qui gère la classe de CM2 dans laquelle Georgio est accueilli le reste de la semaine, la première étape, c’est déjà de le rassurer : “Quand il est arrivé, il était très affecté, il a fallu gérer ses angoisses. Il a quand même vécu une situation traumatique dans son pays. Et comme ils maîtrisent relativement bien l’Anglais, on arrive à communiquer en anglais, ou parfois avec les gestes.”
Ensuite, selon les matières, l’adaptation se fait plus ou moins rapidement. “La plupart arrivent rapidement à s’intégrer en EPS, en mathématiques ou en sciences. Mais dans les matières où le français est nécessaire pour la compréhension, on les prend à part de la classe, ou on simplifie nos cours.” complète-t-elle. Aujourd’hui, Georgio et Emilia savent non seulement se présenter et donner leur âge, mais connaissent aussi déjà les noms de nombreux objets du quotidien.