« No Hate Sounds », ou la musique en réponse à la haine le temps d’une demi-journée.
Le week-end dernier fut aussi éprouvant pour mon corps qu’il a été réconfortant pour mon âme de jeune strasbourgeois hyperactif. Entre les deux délicieuses nuits passées à transpirer sur les pistes de danse et le NL contest le samedi après-midi, autant vous dire que mes activités dominicales étaient bien parties pour se résumer au classique combo canap-télé-clope-pieds qui puent sur la table, au calme… mais ce serait bien mal me connaitre que d’imaginer pareille calomnie.
Alors j’ai pris mon courage à deux mains, cessant de penser à demain, et je suis allé faire un saut au « No Hate Sounds », un open air organisé au Lieu d’Europe par l’association Ephémère.
Cet évènement un peu particulier s’inscrit dans la No Hate Seech, campagne à l’initiative du Conseil de l’Europe dont l’objectif est de lutter contre les discours haineux. Un certain nombre d’acteurs locaux sont engagés dans ce projet, et c’est le cas de l’association Ephémère. L’an passé, celle-ci organisait la toute première édition du festival MEEX (Musical European Exchanges) avec le soutien de la Direction des Relations Européennes et Internationales de l’Eurometropole.
Cette manifestation avait pour but, au-delà de promouvoir les musiques électroniques, de fédérer et créer des échanges par le biais de la musique. Fort de cette expérience réussie, l’association Ephémère s’est vu une nouvelle fois sollicitée afin d’organiser une action dans le cadre de la campagne No Hate Speech. Et c’est ainsi que naquit No Hate Sounds.
J’ai débarqué gaiement sous les coups de 17h, suivant les basses audibles au loin pour trouver mon chemin. Arrivé sur les lieux, j’ai vite compris que mon dimanche allait finir un peu plus tard que prévu. Une centaine de strasbourgeois heureux avait pris possession du joli jardin, les rires et discussions se frayaient un passage au travers de la rythmique d’une house entrainante, et un irrésistible parfum de bien être planait dans l’air. Au bar, une carte à l’image de l’évènement, fraiche et alléchante : smoothies, Club Mate et petite restauration vegan.
Plus tard dans l’après-midi, la pluie a entendu la musique, a vu tout ce beau monde et a souhaité rejoindre la fête. C’est là que le nom de l’évènement a pris tout son sens, car rares sont ceux qui se sont laissés abattre, bien au contraire. La grande tonnelle de repli installée dans le jardin n’aura trouvé que peu de locataires, et j’ai vu ainsi des dizaines de strasbourgeois taper du pied au plus proche des DJ, trempés jusqu’aux os mais joyeux (et sapés) comme jamais !
Et on ne parle pas de quelques minutes de tolérance, mais bien d’une détermination à continuer de danser qu’il grêle ou qu’il neige. Poussé par cette énergie si communicative, j’ai définitivement abandonné l’idée d’être frais lundi matin, et me suis enivré d’amour et de « boum boum », ceux de mon cœur et ceux qui sortaient du caisson de basse, jusqu’à 23 heures, heure où Sihem a sonné la fin du monde avec une dernière track. (BIG UP A ELLE c’était chouette)
Alors si la finalité de No Hate Sounds était de mettre, juste un instant, la haine et la violence de côté pour partager un moment d’amour, de partage et d’échange (ET DE MUSIQUE), alors je le clame haut et fort, c’est une réussite INCONTESTABLE.
Comme nous le précise David, aka E-Tronik, président d’Ephémère, « il est encore trop tôt pour envisager une édition 2017, à voir si la campagne se poursuit l’an prochain ».
D’ici-là, il vous donne rendez-vous au Maillon le samedi 4 juin, pour la deuxième édition du festival MEEX.
(Pour suivre l’évènement, c’est ICI)
Merci David pour toutes les infos, et bonne continuation !
Photographies : Valentine Zeler.