Après des mois difficiles, remplis d’incertitudes, il fait bon revenir à l’essentiel. De prendre le temps, avec les gens que l’on aime, de (re)découvrir sa région. De se faire du bien, de ne pas avoir peur de sortir des sentiers battus. Dans ce petit paradis qu’est l’Alsace, il existe un endroit au milieu des cimes, mais très accessible en train, fourmillant de créativité et de choses à faire. Un endroit qui se mérite. Et alors que la canicule tape sur la tête et aux fenêtres, l’endroit qu’on vous propose de découvrir est rempli de forêts, d’ombre et de petites activités qui font plaisir. Alors, si vous êtes chauds pour un petit voyage ludique, gourmand et un peu sportif, prenez vos sacs de rando et branchez vos vélos, on vous emmène dans la vallée de la Bruche !
Une vallée peu connue
Peu de Strasbourgeoises et de Strasbourgeois connaissent vraiment la vallée de la Bruche. Peut-être que des étudiants ont découvert la ville de Saales pour les week-ends d’intégration de leurs écoles et que d’autres connaissent le Donon, temple des randonnées ou encore le Champ du feu et ses pistes de ski. Mais, la vallée de la Bruche ce n’est pas que ça, loin de là !
En effet, ce petit bout de terre situé à quelques kilomètres à l’ouest de Strasbourg, c’est aussi plus de 22 000 habitants, répartis entre 26 communes. Cette ancienne vallée vosgienne a une composante fortement forestière, puisque 74% de son territoire est recouvert de forêt. Plutôt pratique en période caniculaire. C’est aussi et surtout un territoire qui est de plus en plus accessible depuis Strasbourg, que ce soit en voiture, en train ou même en vélo, avec sa piste cyclable qui relie désormais Strasbourg à la vallée, en longeant la bruche.
Contrairement à la ville de Strasbourg qui n’a pas besoin de trop se casser la tête pour attirer du touriste puisque la cathédrale s’en occupe toute seule,
l’Office du tourisme de la vallée de la Bruche doit constamment innover et rester créatif pour valoriser son joli territoire. Et, pour permettre aux gens comme nous de découvrir ce petit coin d’Alsace dans des conditions o-pti-males, l’office a vraiment bien taffé en proposant un joli parterre d’offres très variées, pour que n’importe quelle expérience de la vallée de la Bruche nous donne envie de revenir. De notre côté, on a par exemple mixer leurs formules Croq’Vélo et Vel’ness. La première comprend la location d’un vélo à assistance électrique pour la journée, pour pouvoir découvrir les trésors du paysage boisé de la vallée, avec en prime une pause déjeuner dans un restaurant que l’on peut choisir dans une liste proposée, le tout pour 38 euros.
La seconde est un peu plus fournie, puisqu’elle propose, en plus du déjeuner et de la location du vélo, un après-midi bien-être soit chez Julien, soit à la Chenaudière, deux établissements de renoms qui proposent non seulement un restaurant, mais aussi, un spa ! Pour 81 euros à La Chenaudière ou 75 euros chez Julien, c’est une formule vraiment abordable pour se faire vraiment plaisir, tout en quittant un peu le centre-ville et sa chaleur pesante. Mais nous y reviendrons 🙂
Pour l’instant, c’est avec toutes ces jolies perspectives en tête que nous avons mis le pied dans la vallée de la Bruche un beau matin de juillet, et on avait envie de vous partager toutes les belles choses et les belles personnes qu’on y a rencontré ! Suivez le guide pour une journée rafraîchissante que vous ne risquez pas d’oublier 🙂
Étape 1 : découvrir le lait de jument avec Nicolas
Après un réveil matinal qui pique les yeux, on se retrouve dans le train, direction la ferme auberge de Nicolas, un ancien ingénieur de Colmar qui s’est reconverti dans un domaine peu commun et franchement insolite : le lait de jument ! Exit les traditionnelles vaches à lait : Nicolas et sa femme Stéphanie ont tout plaqué pour aller élever des juments au sommet de Bourg-Bruche, dans l’ancienne ferme auberge des parents de Nicolas. Leurs journées sont donc désormais rythmées par leur troupeau des juments, qu’il faut traire à heures régulières plusieurs fois par jour. C’est d’ailleurs en pleine récolte de lait qu’on les rejoint, sous le hangar des juments, où on se retrouve entourés par les poulains, dans un paysage bucolique. Le rêve quoi. Ma partenaire d’expédition ne se fait d’ailleurs pas prier et passe dans l’enclos pour caresser ces chevaux très câlins, qui la suivent partout ensuite.
En plus de cette étonnante activité, le couple propose aussi des chambres d’hôtes dans leur ferme. Une petite bulle de verdure et de fraîcheur, complètement coupée du monde. Mais pour arriver jusqu’à leur ferme, ça se mérite. Pour y accéder, il faudra emprunter d’abord mal de petits chemins qui raviront les gros mollets et les amateurs de randonnées, en vélo comme à pied. Mais une fois arrivés, on se retrouve au calme, devant le panorama reposant de la vallée de la Bruche.
Puis vient le temps de goûter ce fameux lait. Très insolite par son concept, son goût est très léger. C’est un goût végétal, assez proche de celui du lait de soja. Il paraît aussi que le lait de jument est le lait qui se rapproche le plus du lait maternelle. À l’époque, il était beaucoup utilisé pour soigner des maladies – il parait que Tolstoï aurait été soigné grâce au lait de jument – et dans la ferme, ils en font désormais des cosmétiques : crèmes pour le visage, baume du tigre ou encore savons, le lait de jument possède de nombreuses vertus, comme par exemple le rééquilibrage de la flore intestinale, qu’il serait dommage de ne pas tester. Et si vous souhaitez vous faire votre propre idée, bonne nouvelle : leurs produits sont également disponibles à la Nouvelle Douane à Strasbourg !
Pour les plus curieux, toutes les infos sont disponibles sur leur site internet.
Les petites infos bonus : De Strasbourg, on peut accéder à la ferme de Nicolas soit par la gare de Saales, soit par celle de Bourg Bruche. Petite précision supplémentaire : pour la chambre d’hôte proposée sur place, Nicolas peut venir chercher les clients en voiture à la gare, avec en plus une réduction de 10% pour tous ceux qui viennent en train. Eco-friendly, ne pas s’abstenir !
Étape 2 : faire un tour en 2CV avec Thierry
Le système immunitaire boosté par le lait de jument, on se sent d’humeur aventureuse, prêts à en apprendre davantage sur l’histoire de la vallée de la Bruche, intimement liée à la Première et la Seconde Guerre mondiale. Et si Marty McFly a sa Dolorean pour remonter le temps, de notre côté, on a décidé de découvrir le passé de cette région… En 2 chevaux ! Toujours à l’initiative de l’office de tourisme du coin, on s’est laissé tenté par les “Expériences buissonnières“, un concept qui place les habitants de la vallée de la bruche en première ligne pour faire découvrir la région autrement ! On rencontre donc Thierry, un local passionnée d’histoire et de belles bagnoles. Ancien directeur commercial à Strasbourg, il a repris avec sa femme la maison de sa grand-mère. Ancienne banquière, sa femme fait désormais des ateliers de pâtisserie (à découvrir également dans le cadre des Expériences Buissonnières !), qui donnent à leur maison d’hôte une senteur sucrée qui nous fait nous pourlécher les babines.
Mais vade retro le sucre, nous on est venu pour apprendre des trucs et découvrir des endroits insolites. En effet, Thierry est là pour nous emmener dans sa 2CV de 1985. Là encore, comme avec Nicolas, les habitants sont acteurs de la mise en valeur de leur territoire et ça fait plaisir de rencontrer autant de personnes aussi passionnés et impliqués !
Sur les routes de la vallée de la Bruche, bien calés dans la Deuch’, il nous raconte donc plein d’anecdotes historiques qui se sont déroulées aux alentours de Saales et de Champenay. Premières opérations militaires en août 1914, vol d’un drapeau allemand caché sous une botte de foin ou l’existence de tunnels de granit allemands construit en 1944, on écoute toutes les histoires à bord de notre bolide. Pour les découvrir en personne et en détail, ce sera donc en deux chevaux. On vit la route telle qu’elle est, pas de la façon monotone dont on voyage aujourd’hui. On a pris le temps, on sait où l’on va et surtout, on sait ce que ça signifie d’y aller. Un bel hommage au ralentissement.
Pour les plus curieux, toutes les infos sont disponibles sur leur site internet.
Les petites infos : De Strasbourg, c’est accessible en train avec la gare de Saint Blaise la Roche. Thierry pourra également vous chercher à la gare, mais elle reste accessible notamment par vélo, avec la piste cyclable passant juste devant la maison d’hôte.
Étape 3 : pause déjeuner de qualité chez Julien
La tête bien pleine d’histoires en 2CV, on se dirige désormais vers chez Julien, parce que la culture, ça creuse. Dans cet hôtel qui propose spa et restauration de qualité, on voit les gens manger en peignoir et on se dit que c’est plutôt cool la vie.
Dans le menu qui est proposé dans l’offre Vel’ness, dont on vous parlait plus haut, on a testé le menu entrée, plat et dessert et ça ne lésine ni sur la qualité ni sur la quantité. Le sébaste est tendre et croquant, les pommes de terre dorées et l’offre quasiment indécente de tartes ravira clairement les plus gourmands – oui j’en ai mangé deux finalement, only Paul Bocuse can judge me. Le ventre plein et le sourire franc, on est prêt pour la suite de nos aventures, qui vont prendre un tour un peu sportif.
Pour les plus curieux, toutes les infos sont disponibles sur leur site internet.
Les petites infos : pour y accéder depuis Strasbourg, ce sera la gare de Fouday. Ensuite c’est 10 minutes à pied jusqu’au restaurant.
Étape 4 : balade en vélo, culture et confiture
Après toute cette bonne nourriture, il était temps de nous dégourdir un peu les jambes. Parce que oui, dans les formules Croq’Vélo et Vel’ness, il y a quoi qu’il arrive la notion de vélo ! On enfourche donc nos vélos à assistante électrique pour nous balader dans les jolis lacets de la vallée. On découvre des petits villages coupés du monde, des vues imprenables sur les forêts alentours, c’est vraiment magnifique.
Après plusieurs kilomètres de balade, on tombe également nez à nez avec un lieu qui titille immédiatement nos narines : les Confitures du Climont. Sur place : un bus qui raconte l’histoire de la confiture, un petit chalet pour en vendre et surtout le magasin qui sent très bon la confiture.
Et c’est encore une fois une passionnée qui prend le temps de nous parler de son activité : Perrine qui nous explique comment, depuis plusieurs générations, ils font de la confiture. Comme dit l’adage, c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes, puisque leur recette est ancienne : elle date d’il y a 500 ans, et du premier livre sur la confiture, écrit par non moins que Nostradamus ! Ce dernier disait que pour avoir une bonne confiture il fallait un kilo de fruit et un kilo de sucre et chauffer jusqu’à la bonne température.
Si les Confitures du Climont font 500g de fruit et 500g de sucre, l’esprit reste le même et le résultat est délicieux ! On reste l’écouter un petit moment, bercés par les effluves des confitures qui chauffent à proximité. On ne s’attendait pas du tout à tomber sur un lieu comme celui-ci au détour de notre balade et c’est vraiment une belle surprise. Décidément, la vallée de la bruche recèle bien des trésors 🙂
Pour les plus curieux, toutes les infos sont disponibles sur leur site internet.
Étape 5 : se détendre dans le spa 5 étoiles à La Chenaudière
Attention : spa 5 étoiles de qualité à venir, âmes sensibles au bonheur s’abstenir ! Après la petite balade digestive pleine de découvertes sur la confiture, on se retrouve à la Chenaudière pour finir notre journée sur une après-midi spa. Toujours incluse dans la formule Vel’ness de l’Office de tourisme, elle permet de profiter des installations plutôt très stylées de l’établissement. Fourbus de notre journée, on enfile avec joie des peignoirs moelleux, prêts à se faire du bien, loin du quotidien, de la ville et de la canicule.
Le cadre est, il faut l’avouer, idéal pour une fin d’aventure. Des paysages boisés à perte de vue à observer depuis l’eau, un sauna sur pilotis à 80 degrés pour se purger de toutes les toxines, une piscine naturelle et autres joyeusetés à découvrir sur place. Même si je ne fais pas forcément partie de la clientèle spa habituelle, ce moment de calme, de pause et de détente dans le superbe décor qu’offre la vallée de la Bruche fait énormément de bien et clôture en beauté une bien jolie journée.
Pour les plus curieux, toutes les infos sont disponibles sur leur site internet.
Les petites infos : Depuis Strasbourg, c’est accessible par la gare de Saint Blaise la Roche, puis après il y aura trois/quatre kilomètres à vélo ou à pied pour arriver à la terre promise.
La particularité de cette vallée et des activités qui y sont proposées, c’est qu’elles se méritent. On a eu la chance de rencontrer, sur notre parcours plein de gens qui vivent et font vivre leur territoire de façon passionnée et très impliquée. Et à mon sens, il n’y a pas de meilleure façon de connaître un endroit qu’en rencontrant les gens qui le composent. On fait un effort de partir à l’aventure et de redécouvrir notre région et ses trésors, et à la fin, on est content de s’être quelque peu bougé les fesses. Et on n’a qu’une envie, c’est d’y revenir, pour à nouveau pouvoir se poser et se reposer dans cette si jolie vallée !
Office de Tourisme de la Vallée de la Bruche
114 Grand Rue, 67130 Schirmeck
03 88 47 18 51
Le Site web / la page Facebook / Le compte Instagram